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En Grèce, l'industrie du sexe souffre (aussi) de la crise
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Drachmatique

L'industrie du sexe grecque est incapable de faire face à la concurrence des pays étrangers qui cassent les prix.

La semaine dernière se tenait à Athènes le salon Erotic Dream. En 2008, l'exposition avait attiré énormément de monde. Mais l'intérêt du public s'est flétri au fil des ans et à mesure que l'économie grecque s'enfonçait dans la récession, rapporte The Telegraph. Les mesures d'austérité imposées à la Grèce ont conduit à une hausse record du chômage, du taux d'imposition des ménages et à une forte réduction des salaires. Résultat : les Grecs y réfléchissent à deux fois avant d'acheter des biens de consommation.

L'industrie du sexe subit elle-aussi la crise de plein fouet. Le nombre d'exposants a diminué de moitié depuis 2008, ils n'étaient plus qu'une douzaine cette année. Sur les 300 à 400 sexshops qui existaient à Athènes, un quart a survécu à la crise. Et parmi ceux qui n'ont pas mis la clef sous la porte, les affaires sont loin d'être florissantes.

"On se fait seulement 20 euros par jour, si ce n'est moins", explique Marianna Lemnarou, une des exposantes du salon. Certains clients sont juste des curieux pas forcément intéressés par la bagatelle, mais la plupart d'entre eux "n'ont tout simplement pas les moyens d'acheter nos produits", poursuit-elle. Depuis les élections législatives du 6 mai, les affaires ont complètement coulé, constate-t-elle.

La situation de ce business un peu particulier est en réalité révélateur de ce dont souffre l'économie grecque plus largement : l'industrie du sexe se compose essentiellement de petites affaires familiales qui dépendent entièrement des fournisseurs étrangers, et qui doivent affronter la forte concurrence des pays étrangers qui cassent les prix. Et contrairement à d'autres pays européens - où l'on peut trouver des sexshops dans de larges avenues commerçantes - les sexshops grecs n'ont pas réussi à se départir d'une image de business miteux et cantonné à des boutiques mal famées.

Pour tenter de sauver leur business, certains vendeurs en appellent au "patriotisme" et proposent des produits "Made in Greece". Pas sûr que cela soit suffisant. Mais le paysage n'est pas totalement noir : Antigone Koi, une psychologue formée aux États-Unis croit avoir trouvé un nouveau filon. Il y a deux ans, elle s'est lancée dans des cours de pole dance à destination des femmes - elle a récemment ouvert ses cours aux hommes. Et ça marche ! Même si "une petite partie d'entre eux suivent des cours en vue de devenir stripteaseur professionnel."

Beaucoup craignent un retour au drachme, qui serait un nouveau coup dur pour ce secteur : la quasi totalité des sextoys sont importés d'Allemagne ou de Pologne. Une dévaluation du drachme rendrait ces produit inabordables. "Un vibromasseur qui coûte actuellement 20 euros, coutera alors 50 euros", explique Donatos Passaris, un des exposants.

Lu sur The Telegraph

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