La morale d'abord
François Hollande : de nouvelles mesures pour "assurer la transparence de la vie politique", "rien de convaincant" selon Copé
Le président de la République s'est exprimé ce mercredi matin après le conseil des ministres. Il a largement été question de la moralisation de la vie politique.
- François Hollande a décidé d'agir pour garantir la moralisation de la vie politique
- Le chef de l'Etat a annoncé la création d'une Haute Autorité visant à lutter contre la fraude fiscale
- Le président de la République veut "éradiquer les paradis fiscaux"
"J'avais annoncé que toutes les leçons devaient être tirées de l'affaire Cahuzac. Il existe une réelle nécessité d'une lutte implacable contre les dérives de l'argent. (...) "Il y a une réponse forte a apporté, les Français exigent". "La lutte contre la fraude, c'est la condition pour faire régner l'égalité". "C'est pourquoi j'ai décidé de prendre trois orientations".
1ère orientation
"Je veux assurer la transparence de la vie politique, en être le garant. La défaillance d'un homme ne doit pas jeter le discrédit sur les élus c'est pourquoi les règles qui régissent le contrôle des responsables publiques sera étendu. Une haute autorité sera créée et elle contrôlera les membres du gouvernement, les parlementaires et les grands élus locaux. Elle étudiera la situation fiscale de chaque ministre".
"Enfin, il y aura la mise en place d'une règle de non cumul d'un mandat avec certaines profession, car il faut de la transparence. Un ministre ne pourra plus combiner sa fonction avec ses activités dans le privé. Il faut lutter contre les conflits d'intérêt".
2e orientation
"J'ai demandé la création d'un procureur qui possédera une compétence nationale et qui agira sur les affaires de grande fraude fiscale. Cela permettra de concentrer les moyens. Un office central contre les moyens de corruption sera également créé. Les sanctions seront renforcées en matière de fraude fiscale, et si cela concerne un élu, une inéligibilité temporaire ou définitive sera prononcée contre lui ou elle".
3e orientation
"Je veux lutter contre paradis fiscaux. Les banques françaises devront rendre publiques chaque année la liste de toutes leurs filiales partout dans le monde pays par pays et devront publier la nature de leurs activités. La France établira une liste des paradis fiscaux. Je veux avec d'autres pays européens, un échange automatique d'informations sur les revenus et le patrimoine des Français résidant à l'étranger".
"Je mesure la gravité de ce qui a été constaté. Les Français veulent le changement par rapport à cette triste succession d'affaires. Le projet de loi sera présenté au Conseil des ministres le 24 avril. Je souhaite que le rassemblement le plus large se fasse sur ces orientations et sur cette république irréprochable. Nous devons être exemplaires. L'Europe doit mettre en place une lutte active contre les détournements fiscaux".
Les réactions
J-F.#Copé s/ @itele "met en garde" François #Hollande sur l'équilibre entre "contrôle" d'une part et "vie privée" d'autre part #transparence
— itele (@itele) 10 avril 2013
Christian Jacob, chef des députés UMP
"L'opération de diversion continue. Le président de la République n'a toujours pas pris la mesure du scandale gouvernemental, de ce qui se passe avec l'affaire Cahuzac. Concrètement, il n'y a toujours pas de réponse sur l'instrumentalisation de l'administration fiscale, qui est le sujet aujourd'hui", a déclaré le député dans les couloirs de l'Assemblée.
Marine Le Pen, présidente du FN
"Voyez l'incohérence de ceux qui nous gouvernent ! Ils passent leur temps à expliquer que les frontières, c'est ringard et après, ils nous demandent des contrôles aux frontières pour les aspects financiers. Rétablissons les frontières, je ne demande que cela !", a dit Marine Le Pen.
"On présente une solution dont on sait pertinemment, de la part de François Hollande, qu'elle ne verra jamais le jour, à partir du moment où on a décidé de ne plus être libre d'imposer nous-mêmes notre fonctionnement dans notre nation souveraine et qu'il faut dépendre des autres. Donc ça restera des mots en l'air !", a-t-elle indiqué.
Laurent Wauquiez, député UMP
"Je suis choqué qu'il n'ait même pas eu un mot d'excuse ou mea culpa, alors que François Hollande est le premier responsable de ce qui s'est passé, et est en cause à travers son trésorier de campagne". Pour lui, il faut consulter les Français par "un référendum". "Sur un sujet aussi important, il est hors de question de passer à la sauvette avec une petite loi", a-t-il lancé. "Je suis surpris que François Hollande, qui s'est exprimé en ce sens dans son programme politique et ses ouvrages, là, visiblement se dérobe devant les Français", a-t-il ajouté.
Jean-Luc Mélenchon, Front de gauche
Le problème, "ce n'est pas cette loi des suspects que vient d'inventer le président de la République en recyclant de vieux outils institutionnels qui existent déjà. Comme si le grand problème aujourd'hui, c'était l'honnêteté des élus", a déclaré à la presse l'ancien candidat à la présidentielle. Non, c'est la dérive d'une institution monarchique de la République, plus celle de l'argent roi, et il ne répond ni à l'une, ni à l'autre des questions. Il dit juste, c'est pas moi c'est l'autre", a ajouté Jean-Luc Mélenchon.
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