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Florian Philippot à Emmanuel Macron : "Votre discours a repris sans surprise tous les canons du catéchisme européen"
©FREDERICK FLORIN / AFP

Discours sur l'Europe

Retour sur le discours du Président de la République devant le Parlement le 17 avril et sur les réactions.

Le Président de la République était venu à Strasbourg pour défendre son projet pour l'Europe. Conscient de la crise qu'elle traverse depuis quelques années, il se proposait de "retrouver pour elle des mots d'affection et d'ambition". Celui qui avait célébré sa victoire à l'élection présidentielle au son de l'"Hymne à la Joie", l'hymne européen composé par Beethoven, a commencé son intervention par une proposition concrète sur le sort et la gestion des réfugiés : 

"Je propose de créer un programme européen qui soutienne directement financièrement les collectivités locales qui accueillent et intègrent les réfugiés".

Sur ce point, il s'agissait pour lui de "débloquer le débat empoisonné sur le règlement de Dublin et les relocalisations, mais aussi dépasser ce débat, en construisant la solidarité interne et externe dont l'Europe a besoin". 

Il a ensuite insisté sur la nécessité de mettre en place une souveraineté européenne "réinventée" pour lutter contre les tentations "autoritaires"

"J'appartiens à une génération qui n'a pas connu la guerre et qui est en train de s'offrir le luxe d'oublier ce que les prédécesseurs ont vécu".

L'Europe de la paix contre l'Europe de la guerre. Et le constat du Président sur ce point est assez alarmiste : 

"Une forme de guerre civile européenne réapparaît".

Contre ce qu'il analyse comme du mécontentement, il a prôné le renouvellement du projet européen

"Il faut entendre la colère des peuples d'Europe. Ce n'est pas de démagogie dont ils ont besoin, mais d'un projet"

Il a d'ailleurs affirmé que la France était prête à montrer l'exemple, notamment en augmentant sa contribution au budget de l'Union européenne, afin de financer une "refondation du budget lui-même".

Cette mesure a été saluée par la droite, représentée par Manfred Weber. Mais elle s'est évidemment attirées quelques critiques. Le député belge Philippe Lamberts (Verts) a condamné son action sur les dossiers des ventes d'armes, des camps de migrants, de l'expulsion de Notre-Dame-des-Landes ou encore sur le nucléaire. Dans un registre opposé, c'est Florian Philippot, président des Patriotes, qui a vivement repris de volée le Président de la République. 

"Devant cette assemblée qui joue au Parlement car il n'y a pas de peuple européen unique à représenter", il a accusé le Président d'être "venu pour plaire"

L'eurodéputé l'a accusé d'avoir repris "tous les canons du catéchisme européen", le remerciant avec malice de s'être pour une fois exprimé en français, langue qui selon lui le président abandonnerait de plus en plus au profit "de l'anglo-américain"

"Vous venez promettre de réformer l'Union européenne ; […] vous échouez déjà car elle est irréformable par construction. Vous avez déjà échoué sur le travail détaché et sur le glyphosate. […] le monde d'ici est déjà le vieux monde. Le monde de demain est celui des peuples qui relèvent la tête. […] La liberté est l'avenir, l'Union européenne est déjà le passé. […] Si d'aventure cette perspective ne vous séduisait pas, alors vous pouvez alors vous reconvertir au sein de la Commission européenne ou vous faire recruter chez Goldmann Sachs, vous n'aurez fait que griller une étape." 

Florian Philippot a de plus provoqué un tollé en célébrant le Brexit, exemple pour lui car démonstration que "le peuple britannique a déjà brisé ses chaînes" et qu'il saurait donc être imité. Il a demandé au Président de mettre le Frexit en referendum. Le député a même fini par un "Vive le Brexit!"

Le président lui a sèchement répondu que si cette assemblée ne lui plaisait pas, "il ne fallait pas y venir, c'est tout"

"Vous avez un drôle de respect pour le peuple français de traiter comme cela la fonction qu'il vous a confiée".

Emmanuel Macron est désormais attendu à Berlin pour rencontrer Angela Merkel.

Lu sur franceinfo

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