Financement libyen : Ziad Takieddine accuse une nouvelle fois Nicolas Sarkozy

Alors que Ziad Takieddine avait retiré en novembre dernier ses accusations contre Nicolas Sarkozy dans le cadre du dossier du financement libyen présumé de sa campagne présidentielle de 2007, une nouvelle version aurait été communiquée par l’homme d’affaires. Selon des informations de la rédaction du Point, Ziad Takieddine aurait de nouveau incriminé l'ancien chef de l’Etat lors d'un interrogatoire mené en janvier et dont l'Agence France-Presse a eu connaissance ce mardi 16 mars. Ces révélations filtrent la veille de l'ouverture du procès Bygmalion, sur le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy de 2012.

L'homme d'affaires franco-libanais s’est exprimé devant les juges français venus l'entendre à Beyrouth le 14 janvier dernier :

 « Je ne peux pas confirmer qu'il n'y a pas eu de financement. Cela a pu être fait par d'autres moyens que par moi, ce qui est certainement le cas ».

L'audition s'est déroulée au Liban. Ziad Takieddine s'est enfui l'été dernier après avoir été condamné en juin en France dans le volet financier de l'affaire Karachi.

Cette audition devait éclaircir les raisons pour lesquelles l'homme d'affaires s’était retracté et avait retiré ses accusations initiales contre l’ancien président de la République lors d(entretiens diffusés le 11 novembre par Paris Match et BFM TV :

« Nicolas Sarkozy n'a pas eu un financement libyen pour la campagne présidentielle, ni M. Kadhafi ne pouvait le faire parce qu'il ne le faisait jamais ».

Tout en confirmant le verbatim issu des rushes des vidéos, Ziad Takieddine a prétendu en janvier devant les magistrats que ses propos de novembre avaient été « déformés » par Paris Match.

Connu pour sa versatilité, Ziad Takieddine a également répété sa conviction que la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy avait reçu l'apport de fonds libyens.

Selon la rédaction du Point, Ziad Takieddine aurait aussi assuré, dans des explications confuses, pouvoir « livrer dans les 15 jours » un document original « compromettant l'équipe Sarkozy dans sa totalité » et qui mentionnerait une somme de « 25 millions d'euros », différent du « document libyen » publié en 2012 par Mediapart et devenu un élément à charge de l'enquête.

Ziad Takieddine aurait précisé qu’il n'y était pour rien. L'ancien chef de l'Etat « n'a rien touché venant de moi ou par mon intermédiaire », aurait-il insisté.