Etats-Unis : le juge fédéral Matthew Kacsmaryk suspend la pilule abortive dans tout le pays<!-- --> | Atlantico.fr
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Les défenseurs du droit à l'avortement se rassemblent devant le bâtiment fédéral et le palais de justice à Amarillo, au Texas, le 15 mars 2023.
Les défenseurs du droit à l'avortement se rassemblent devant le bâtiment fédéral et le palais de justice à Amarillo, au Texas, le 15 mars 2023.
©MOISES ÁVILA / AFP

Avortement

Au Texas, le juge Matthew Kacsmaryk a demandé à l'agence américaine du médicament de retirer l'autorisation de mise sur le marché du mifépristone.

Un juge fédéral a offert vendredi une nouvelle victoire aux opposants à l'avortement aux Etats-Unis. Au Texas, le juge Matthew Kacsmaryk a décidé de retirer l'autorisation de mise sur le marché d'une pilule abortive agréée depuis plus de 20 ans et utilisée chaque année par un demi-million d'Américaines.

Le président Joe Biden s'est dit déterminé à « combattre » cette décision, la qualifiant de tentative « sans précédent de priver les femmes de libertés fondamentales ».

Dix mois après l'arrêt historique de la Cour suprême qui a rendu à chaque Etat américain la liberté d'interdire les interruptions de grossesse sur son sol, le magistrat Matthew Kacsmaryk, connu pour ses vues ultraconservatrices, a rendu, depuis le Texas, une décision censée s'appliquer à l'ensemble du pays.

Un de ses confrères, situé dans l'Etat de Washington, a néanmoins jugé que l'autorisation de mise sur le marché de la mifépristone (RU 486), qui s'utilise en combinaison avec un autre cachet, ne pouvait être retirée dans les 17 Etats démocrates qui l'avaient saisi.

Il reviendra donc rapidement à la Cour suprême, profondément remaniée par l'ex-président républicain Donald Trump, de clarifier la situation.

La décision du juge Kacsmaryk ne s'appliquera de toute façon pas avant une semaine, le magistrat ayant choisi de laisser le temps au gouvernement fédéral de faire appel.

« Le ministère de la Justice est en profond désaccord » avec la décision, « il fera appel (...) et demandera un sursis en attendant », a déclaré le ministre Merrick Garland dans un communiqué.

Dans son jugement, le juge Kacsmaryk valide la plupart des arguments figurant dans la plainte déposée en novembre par une coalition de médecins et d'organisations hostiles à l'avortement contre l'Agence américaine du médicament (FDA).

La vice-présidente démocrate Kamala Harris a fustigé « une décision sans précédent qui menace les droits des femmes dans tout le pays » et s'est inquiétée des conséquences pour d'autres médicaments de lutte contre le cancer ou le diabète.

Les élus démocrates du Congrès ont pour leur part concentré leurs critiques sur le juge Kacsmaryk : « un juge extrémiste » pour leur ancienne cheffe à la Chambre des représentants Nancy Pelosi, un « juge voyou » pour son successeur Hakeem Jeffries. 

Nommé par Donald Trump, Matthew Kacsmaryk fut juriste pour une organisation chrétienne avant de prendre ses fonctions à Amarillo, au Texas, où il est le seul juge fédéral. En déposant plainte dans cette ville, les opposants à l'avortement étaient certains que le dossier lui reviendrait.

Même si la justice suspendait in fine l'autorisation de la FDA, il faudrait sans doute plusieurs mois avant que sa décision ne s'applique. Selon des experts en droit de la santé, le régulateur du médicament doit respecter une procédure stricte avant de retirer l'autorisation d'un produit.

Les femmes et les médecins pourraient aussi utiliser une seconde pilule, le misoprostol, dont l'usage se combine aujourd'hui avec la mifépristone pour une plus grande efficacité et moins de douleurs.

BFMTV

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