Edouard Philippe aurait torpillé en privé les propositions de la Convention citoyenne pour le climat<!-- --> | Atlantico.fr
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Edouard Philippe premier ministre matignon
Edouard Philippe premier ministre matignon
©LUDOVIC MARIN / AFP

"Gouverner, c’est choisir"

Selon des informations du Canard Enchaîné, le Premier ministre Edouard Philippe aurait exprimé sa colère et son mécontentement devant certaines propositions issues de la Convention citoyenne pour le climat, notamment la question du référendum.

D'après des révélations du Canard Enchaîné, Edouard Philippe n’aurait pas "caché son agacement" après la présentation des propositions de la Convention citoyenne pour le climat. La limitation à 110 km/h sur les routes et les propositions constitutionnelles seraient notamment au cœur du problème. 

Officiellement, le Premier ministre Edouard Philippe a indiqué qu’il était satisfait des résultats de la Convention citoyenne pour le climat qui a remis au gouvernement 149 propositions pour engager la transition écologique. Le Premier ministre a même vanté ses mérites à l’Assemblée nationale.

En privé, la situation serait différente, selon une information du Canard Enchaîné. Edouard Philippe aurait en effet torpillé les mesures préconisées par les 150 citoyens tirés au sort. Lors du traditionnel petit-déjeuner de la majorité, ce mardi 23 juin, le Premier ministre aurait laissé exploser sa colère contre l’idée d’un référendum.

Edouard Philippe considère que deux propositions de la Convention posent des problèmes majeurs. 

Le Premier ministre estime que l’inscription dans  la Constitution du "crime d’écocide" serait la "meilleure façon pour que n’importe quelle association, lobby ou citoyen ait la possibilité de saisir le juge pour faire arrêter une activité humaine, une entreprise, une association et même son voisin".

Edouard Philippe déplore également la présence d’une proposition visant à amender le préambule de la Constitution afin d’y préciser que "la conciliation des droits, libertés et principes ne saurait compromettre la préservation de l’environnement, patrimoine commun de l’humanité".

Edouard Philippe a souligné les dangers de cette proposition : 

"Je ne sais pas si tout le monde a regardé dans le détail toutes les propositions mais il y en a une qui limite les libertés individuelles à la responsabilité environnementale. Ce qui signifie que, dans ce cas-là, on vivrait dans un pays restrictif des libertés sur la base d’une notion assez floue. Parce que jusqu’où va la responsabilité environnementale ? Est-ce une restriction dans la façon de se nourrir, de se déplacer, de se loger ? Moi, je ne souhaiterais pas vivre dans un monde comme celui-là". 

Lors de son intervention mardi sur RTL, Edouard Philippe s’en est pris à Yannick Jadot, le député européen EELV : 

"Les propositions de référendum sur les modifications  constitutionnelles reprises par Jadot ce matin (mardi, ndlr), c’est l’ignorance même de la Constitution. La proposition de Jadot de faire un référendum sur tout ce qui est d’ordre constitutionnel ignore le droit constitutionnel lui-même".

Edouard Philippe a également tenté de se justifier sur la question du référendum : 

"C’est juridiquement impossible. Il y a deux articles de la Constitution qui permettent d’organiser un référendum : l’article 11 et l’article 89, dans les deux cas, il faut que les deux Assemblées votent dans les mêmes termes un projet de loi ou une proposition de loi. Ce qui n’est pas gagné. Ceux qui demandent que l’on soumette directement au référendum les propositions de la Convention ignorent qu’il y a quand même un Parlement, dans une démocratie".

Edouard Philippe a aussi multiplié les critiques sur la Convention : 

"C’est une initiative demandée par l’opinion publique et consacrée par le Président. Mais on peut être circonspect car la Convention a repris telles quelles un certain nombre de dispositions qui préexistaient dans les associations écologistes alors qu’on était en droit d’attendre qu’elle prenne en compte les complexités et les contraintes. Car, gouverner, c’est choisir, et c’est surtout savoir concilier les contraintes".  

Le président de la République s’est engagé à répondre aux citoyens de la Convention citoyenne pour le climat le lundi 29 juin.

Canard Enchaîné - Valeurs Actuelles

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