Delphine Batho : "mon éviction est un message pour mes ex-collègues"

"Je n'ai commis aucune faute mardi matin" a annoncé Delphine Batho lors de la conférence de presse dans laquelle elle est revenue sur son éviction du gouvernement. "Je n'ai pas manqué à la solidarité gouvernementale. J'ai le sens de l'état et des responsabilités. Je milite depuis mes 13 ans, et je n'ai jamais jusqu'à ce jour manqué à mes convictions. (...) J'appelle la gauche à un sursaut", a déclaré l'ex-ministre de l'écologie. L'ancienne ministre a aussi déclaré :  "Le premier ministre, cette année, a décidé de changer de mode de fonctionnement en faisant les arbitrages sans discussion directe avec les ministres concernés".

C'est après avoir critiqué le budget 2014 consacré à son ministère, "qui a été amputé de 80 millions d'euros", que Delphine Batho s'est vu éloignée du gouvernement. Le premier ministre Jean-Marc Ayrault avait justifié cette décision en déclarant que Delphine Batho avait manqué au principe de solidarité gouvernementale. Pour Delphine Batho c'est "un message envoyé à mes ex-collègues, c'est pour leur dire que c'est fini la collégialité au sein du gouvernement", a ajouté l'ancienne ministre. "Je ne souhaite pas l'échec de François Hollande. Je souhaite que le président réponde aux questions que j'ai soulevé", a précisé Delphine Batho.

Delphine Batho est également revenue sur la manière dont tout s'est déroulé. "Je ne m'y attendais pas. Je ne pensais pas qu’après mes déclarations j'aurai été limogée. J'imaginais provoquer une discussion." L'ancienne ministre de l'Ecologie a également précisé que même sa lettre de remerciement avait été rédigée de manière injuste : "Même Jérôme Cahuzac, lorsqu'il a reçu le communiqué, a été remercié pour tout ce qu'il avait fait. Moi, je n'ai même pas eu le droit à cela".

"Certaines puissances économiques n'acceptaient pas le niveau d'ambition que je fixais pour la transition énergétique", notamment sur la question du gaz de schiste. "Ces forces ne se sont pas cachées de vouloir ma tête, mais si le gouvernement avait été solidaire, elles n'y seraient pas parvenues", a-t-elle expliqué.

Enfin, Delphine Batho a remercié certains de ses anciens collègues comme : Arnaud Montebourg, Cécile Duflot, Benoit Hamon, Christiane Taubira, Marisol Touraine et Manuel Valls.