La Corée du Nord deviendrait-elle consumériste ?

Lors de sa dernière apparition publique, l'ancien leader suprême Kim jong-Il faisait du shopping dans un grand magasin de la capitale nord-coréenne Pyongyang : a-t-il voulu faire passer un message fort avant de mourir ?

Au-delà du symbole, de nombreux observateurs constatent une ouverture progressive de la Corée du Nord à la culture de la consommation et du commerce. Une tendance fortement inspirée par le modèle chinois, qui offre "une voie sûre pour explorer le commerce dans les limites du socialisme".

Grands magasins à l'occidentale, produits de luxe et nouvelles technologies commencent à apparaître dans un pays figé dans les années 1950 jusqu'à récemment. Les vendeurs sont bien souvent obligés d'aiguiller des consommateurs désarçonnés par ce nouveau type de consommation : "Servez-vous dans les rayons et placez les produits dans le panier".

Et si l'essentiel des produits viennent de Chine – "le cordon d'internationalisation de l'économie nord-coréenne" – les magasins du pays vendent de plus en plus d'objets américains, européens et japonais, comme de l'huile d'olive espagnole ou du beurre de cacahouète.

Mais cette évolution consumériste est pour l'instant réservée à une élite économique très restreinte : le moindre pot de miel coûte encore le tiers du salaire mensuel moyen, et une écrasante majorité des nord-coréens se nourrit exclusivement des rations distribuées par les commerces subventionnés par l'Etat.

Toutefois, l'attitude des nord-coréens à l'égard des étrangers semble s'être considérablement améliorée : "les gens s'habituent à l'idée de commercer avec des étrangers", indique un businessman familier du pays.