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Allemagne, Angela Merkel, immigration, Justice, Sécurité, démocratie, Berlin, décision, danger, surveillance, AfD, alternative pour l'Allemagne
Le renseignement intérieur allemand a décidé de placer le parti d'extrême droite AfD sous surveillance policière.
©Odd ANDERSEN / AFP
Démocratie en danger ?
Allemagne : le parti AfD a été placé sous surveillance par les autorités et les services de renseignement
Le renseignement intérieur allemand a décidé de placer le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) sous surveillance policière, selon des informations du New York Times. La formation politique aurait, selon les autorités, multiplié les atteintes à l'ordre démocratique.
Le parti Alternative pour l'Allemagne (AfD) est dans le viseur des autorités allemandes, selon des informations du New York Times. Thomas Haldenwang, le président de l'Office de protection de la Constitution, a informé les antennes régionales du renseignement intérieur du classement de la formation politique parmi les "cas suspects", selon des précisions de l'agence de presse DPA et Der Spiegel.
Cette décision, prise en fin de semaine dernière, intervient dans un contexte politique sensible, à seulement sept mois des élections législatives.
L'AfD, créée en 2013, est entrée en 2017 à la chambre nationale des députés et constitue la première force d'opposition aux conservateurs d'Angela Merkel et aux sociaux-démocrates au pouvoir.
Le parti a essentiellement bâti son succès sur ses positions contre la politique migratoire de la chancelière.
L'office n'a pas rendu sa décision publique en raison d'une procédure de justice en cours, selon les médias allemands. L'AfD avait porté plainte en amont. Il a aussi pour cette raison renoncé à ce stade à une surveillance de députés du parti ou de candidats aux élections régionales ou législatives prévues cette année, selon les mêmes sources.
L'office se fonde sur un rapport de 1000 pages des services de renseignement où sont référencées "les violations présumées du parti contre l'ordre fondamental libre et démocratique". Les enquêteurs ont rassemblé notamment des discours ou des déclarations de responsables du parti.
L'influence de la frange la plus radicale de l'AfD, appelée "L'Aile" et proche des mouvements néonazis, serait particulièrement surveillée par les autorités. Placé sous surveillance l'an passé, ce mouvement s'est officiellement dissous mais ses représentants sont toujours dans le parti.
Il s'agit de la première fois dans l'histoire de l'Allemagne, après la Seconde Guerre mondiale, qu'un parti représenté au Parlement fédéral suscite ce niveau de contrôle et soit classé en tant que menace potentielle pour la démocratie.
Les autorités allemandes sont face à un dilemme sur l'avenir de ce parti considéré comme un danger pour la démocratie mais qui est populaire dans certaines régions du pays et avec un fort ancrage local.
Le mois dernier, un tribunal administratif de Cologne a statué sur le fait que le bureau de renseignement, connu sous le nom d'Office fédéral pour la protection de la Constitution, ou ses initiales allemandes BfV, était autorisé à commencer à enquêter sur l'AfD pour extrémisme.
L'agence n'a pas commenté l'affaire ce mercredi. Mais les responsables allemands, qui ont demandé l'anonymat compte tenu de la sensibilité d'une affaire judiciaire en cours, ont confirmé la décision.
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