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Agnès Buzyn s'exprime sur le Covid-19 et livre des confessions accablantes sur l’épidémie
©Julien DE ROSA / POOL / AFP

Parole libérée

Dans un entretien au "Monde", l'ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn, s’est confiée sur l’épidémie de Covid-19 en France. Elle qualifie de "mascarade" la tenue des élections municipales.

La candidate LREM aux municipales à Paris et l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn s’est confiée auprès du journal Le Monde ce mardi 17 mars. Ses réponses sont explosives en pleine crise du Coronavirus. Emmanuel Macron a indiqué, lors de son allocution de lundi soir, que le gouvernement était impliqué dans une "guerre sanitaire" contre le Covid-19. 

Agnès Buzyn révèle au Monde qu’elle était parfaitement au courant de l’ampleur que prendrait l’épidémie de Coronavirus en France. Agnès Buzyn indique qu’elle avait bien alerté et prévenu Emmanuel Macron et Edouard Philippe dès le mois de janvier de la catastrophe sanitaire qui se profilait : 

"Quand j’ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous. Je suis partie en sachant que les élections n’auraient pas lieu".

Agnès Buzyn s’est confiée à la rédaction du Monde sur son état d’esprit face à l'épidémie : 

"Depuis le début je ne pensais qu’à une seule chose : au Coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade. La dernière semaine a été un cauchemar. J’avais peur à chaque meeting. J’ai vécu cette campagne de manière dissociée".

Agnès Buzyn affirme avoir pris conscience très tôt de l’ampleur de la crise à venir :

"Je pense que j'ai vu la première ce qui se passait en Chine : le 20 décembre, un blog anglophone détaillait des pneumopathies étranges. J'ai alerté le directeur général de la santé. Le 11 janvier, j'ai envoyé un message au président sur la situation".

Elle assure même avoir prévenu Edouard Philippe dès le 30 janvier pour l’avertir "que les élections ne pourraient sans doute pas se tenir". 

Ce mardi dans Le Monde, Agnès Buzyn prédit malheureusement des "milliers de morts" dans l’Hexagone des suites de l'épidémie de Covid-19. Interrogée sur son avenir professionnel, Agnès Buzyn a indiqué qu'elle était prête à prendre sa part dans la lutte contre la pandémie : 

"L'hôpital va avoir besoin de moi. Il va y avoir des milliers de morts".

Après le début de la polémique ce mardi 17 mars (suite à la publication de son entretien dans le Monde), Agnès Buzyn a confirmé avoir alerté le Premier ministre Edouard Philippe sur le risque de report des élections municipales à cause du Coronavirus. Elle regrette en revanche l’utilisation du mot "mascarade", dans un communiqué publié mardi.

"Lorsque j’ai appris l’émergence du Coronavirus en Chine, j’ai eu l’intuition qu’une épidémie pouvait se profiler et ne pas se cantonner à la Chine. C’est vrai, j’ai exprimé mon inquiétude depuis le premier jour parce que c’était mon rôle". 

Agnès Buzyn assure avoir alors "reçu le soutien immédiat du président de la République et du Premier ministre" :

"Sans délai, nous avons organisé des réunions de travail autour du Premier ministre, avec le Directeur général de la santé, pour analyser et préparer la réponse sanitaire le cas échéant. Et des conseils de défense autour du Président. […] Il est vrai que je me suis adressée au Premier ministre en lui disant : si la France en arrive à être touchée par un pic épidémique alors il se pourrait que les municipales ne puissent pas se tenir".

Dans ce communiqué publié dans la journée de mardi, Agnès Buzyn estime être "totalement solidaire" avec le gouvernement. Elle a indiqué que "toutes les mesures anticipées ont été mises en oeuvre pour assurer la sécurité sanitaire de nos concitoyens" pour voter lors du premier tour des élections municipales de dimanche :

"Ce sont les avis et les faits scientifiques qui ont – à chaque étape – fondé les décisions prises par le gouvernement".

Dans son communiqué, Agnès Buzyn "regrette l’utilisation du terme de "mascarade", qui dans (ses) propos concernait le fait de débuter des discussions de fusions de listes électorales", alors que le stade de pandémie du Coronavirus était atteint. 

Arrivée troisième lors premier tour des élections municipales à Paris, Agnès Buzyn a suspendu sa campagne.

Le Monde

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