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Affaire Karachi : Edouard Balladur et François Léotard sous la menace d’un procès
©Reuters

Cour de justice de la République

Le procureur général François Molins demande qu'Edouard Balladur et François Léotard soient jugés pour "complicité d'abus de bien sociaux" ainsi que pour "recel" de ce délit.

Selon des informations de L'Express, la perspective d'un procès pour Edouard Balladur se rapproche. Le dossier concerne les soupçons de financement occulte de sa campagne présidentielle de 1995. Ces éléments avaient été révélés par la tentaculaire affaire Karachi. Le parquet a donc requis le renvoi d'Edouard Balladur et celui de François Léotard devant la Cour de justice de la République (CJR).

La commission de l’instruction de la CJR devra se prononcer sur la tenue ou non dans les prochains mois d’un procès contre Edouard Balladur et son ancien ministre de la Défense, François Léotard. 

Dans son réquisitoire, le procureur général François Molins demande qu’ils soient jugés pour "complicité d’abus de bien sociaux" ainsi que, concernant Edouard Balladur, pour "recel" de ce délit, selon L’Express

Ils sont soupçonnés d’être impliqués dans un possible système de rétro-commissions – illégales – sur des ventes de sous-marins au Pakistan et de frégates à l’Arabie saoudite alors qu'ils occupaient des fonctions au gouvernement entre 1993 et 1995. Ces rétro-commissions, estimées à 13 millions de francs (près de 2 millions d’euros) auraient pu servir en partie à financer la campagne d’Edouard Balladur.

Dans cette affaire, six autres personnes (dont Nicolas Bazire, Thierry Gaubert et Ziad Takieddine) doivent être jugées devant le tribunal correctionnel de Paris entre le 7 et le 31 octobre prochains. 

Les soupçons sur les rétro-commissions étaient apparus au cours de l’enquête sur l’attentat de Karachi survenu le 8 mai 2002 au Pakistan. Quinze personnes avaient été tuées dont onze employés français de la Direction des chantiers navals (ex-DCN). Ils travaillaient à la construction d’un des trois sous-marins Agosta vendus à ce pays sous le gouvernement d'Edouard Balladur.

L’enquête antiterroriste avait privilégié la piste d’Al-Qaïda. La thèse, non confirmée, de représailles suite à une décision prise par Jacques Chirac a également été étudiée. Jacques Chirac, après son élection, avait ordonné d’arrêter le versement des commissions dans ces contrats.

Une plainte des familles des victimes de l’attaque avait entraîné l’ouverture en 2011 du volet financier de cette affaire tentaculaire.

Edouard Balladur a toujours nié avoir été informé de l'existence de rétro-commissions. Les soupçons étaient concentrés sur la somme de 10 millions de francs versés sur son compte de campagne suite à sa défaite au premier tour. Des voyages de Ziad Takieddine à Genève ont également soulevé de nombreuses questions. 

25 ans après les faits prétendus, Edouard Balladur et François Léotard pourraient donc comparaître devant la justice. Leur cas avait été confié à la Cour de justice de la République, seule instance habilitée à juger des membres du gouvernement pour des faits commis dans l'exercice de leurs fonctions. Ils assurent ne pas avoir eu connaissance d'un possible système de financement occulte.

L'Express

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