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Affaire Benalla : la rédaction de Mediapart dénonce un acte grave et s'oppose à la perquisition dans ses locaux
©LIONEL BONAVENTURE / AFP

Conditions d'enregistrement

La rédaction de Mediapart a été visée ce lundi 4 février par une tentative de perquisition dans le cadre de l'affaire Benalla. Ce refus a été justifié car l'enquête préliminaire est "susceptible d'atteindre le secret des sources".

Nouveau rebondissement dans le cadre de l'affaire Benalla. Les locaux de Mediapart ont été visés par une perquisition ce lundi 4 février. Deux procureurs, accompagnés de trois policiers, se sont rendus dans les locaux de la rédaction afin de mener une perquisition à 11h10. Cette perquisition intervient dans le cadre d'une enquête ouverte par le parquet notamment pour atteinte à la vie privée d'Alexandre Benalla et enregistrements illicites. Ces informations ont été communiquées par la rédaction de Mediapart

Cette perquisition fait suite aux "révélations de la semaine dernière". Mediapart a dévoilé, le jeudi 31 janvier, des extraits d'une conversation entre Alexandre Benalla et Vincent Crase, un gendarme réserviste. Les deux hommes apparaissaient sur la vidéo des incidents de la place de la Contrescarpe, en marge des manifestations du 1er mai. L'enregistrement montrait la proximité entre les deux hommes alors qu'ils n'avaient pas le droit de se rencontrer depuis leur mise en examen. Les déclarations d'Alexandre Benalla dans cet enregistrement laissaient entendre qu'Emmanuel Macron soutenait l'ancien chargé de mission de l'Elysée malgré la tourmente médiatique et judiciaire. 

La rédaction de Franceinfo a cité une source judiciaire au sujet de la tentative de perquisition de ce lundi :  

"Le parquet de Paris a été rendu destinataire d'éléments ayant justifié l'ouverture d'une enquête préliminaire des chefs d'atteinte à l'intimité de la vie privée et de détention illicite d'appareils ou de dispositifs techniques de nature à permettre la réalisation d'interception de télécommunications ou de conversations. Dans ce cadre, deux magistrats du parquet, accompagnés d'enquêteurs se sont présentés dans les locaux de Mediapart ce jour afin de saisir les enregistrements diffusés la semaine dernière".

Mediapart a dénoncé sur Twitter un "acte inédit – et particulièrement grave – dans l'histoire de Mediapart".

La loi permet à la rédaction de Mediapart de refuser cette perquisition dans le cadre du secret des sources et lors d'une enquête préliminaire comme l'a précisé le journaliste Fabrice Arfi à Franceinfo et à l'AFP

Le procureur pourrait revenir ultérieurement pour effectuer cette perquisition avec un mandat du juge des libertés et de la détention.

Le parquet de Paris a donc ouvert une enquête pour "atteinte à l'intimité de la vie privée" et sur les conditions d'enregistrement de la conversation entre Alexandre Benalla et Vincent Crase en juillet dernier. 

La rédaction de Mediapart a organisé une conférence de presse ce lundi 4 février sur cette perquisition. Edwy Plenel a précisé qu'il n'était pas présent à la rédaction ce lundi matin à cause de l'affaire Baupin. 

Edwy Plenel s'est étonné que le procureur de Paris n'ait pas d'autres urgences "que de faire cet acte violent rarissime de venir perquisitionner un journal, porter atteinte à une liberté fondamentale". Dans le cadre de cette conférence de presse, Fabrice Arfi a expliqué les conditions de la tentative de la perquisition. Il a rappelé que le journal a utilisé son droit à refuser la perquisition. 

La rédaction de Mediapart s'étonne que le fond du dossier ne soit pas la priorité de l'enquête. Selon le journaliste Fabrice Arfi, la priorité semble être d'identifier la source de Mediapart dans l'affaire Benalla. Le journaliste Antton Rougert a indiqué que la profession entière était menacée.  

Christophe Deloire, le secrétaire général de Reporters sans frontières, a également pris la parole dans le cadre de cette conférence de presse. Il a indiqué que cette affaire était inquiétante et stupéfiante en estimant que le journalisme d'investigation était en danger en France, concernant cette "tentative de violation du secret des sources". 

Franceinfo

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