L'interview Atlantico Business
Yves Weisselberger - SnapCar : "Le développement des VTC peut aussi contribuer au développement des taxis"
Les taxis étaient en grève dans plusieurs grandes villes lundi. Ils protestent contre le développement des VTC et demandent au gouvernement de nouvelles contraintes pour ces chauffeurs privés. Certains syndicats de taxis appellent à une nouvelle journée de mobilisation "encore plus dure" le 10 février. Yves Yves Weisselberger, co-fondateur de SnapCar, estime qu'il faut accepter la concurrence car il y a "de la place pour tout le monde."
Atlantico Business : Suite aux blocages de lundi, les taxis réclament, pour les VTC, des courses à 60 euros minimum et un délai de 30 minutes avant la prise en charge. Quelle est votre réaction ?
Yves Weisselberger : Je pense qu'ils demanderaient la mort pur et simple de toutes les sociétés de Voiture de Tourisme avec Chaffeur (VTC), ils seraient plus directs. Chez SnapCar,la course moyenne est à 25-30 euros. Si l'on impose 60 euros minimum de course, nous n'avons plus de clients. C'est la même chose pour le délai des 30 minutes : avec un système de commande à l'avance via notre application, qui va attendre 30 minutes ? Ce sont des revendications hypocrites. Je n'ai pas d'antipathie pour les taxis en général, il y a des choses sur lesquelles on peut se rejoindre même si l'on ne va pas nier qu'il y a de la concurrence. Je pense que nous sommes complémentaires, il y a de la place pour tout le monde. On ne fait pas du vol, on agresse personne, on fait simplement notre métier. Il faut néanmoins préciser qu'hier, une partie des taxis en grève, une bande d'excités, ont lancé des œufs et même des cailloux sur nos voitures, une cliente s'est fait cracher dessus. Nous avons des voitures abimés, là on passe dans l'inacceptable.
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Lundi, "FO Taxi" a indiqué que les VTC "étaient des lobbys qui détruisent" leurs emplois. On ne peut pas nier le fait que vous prenez des parts de marché aux taxis...
Avec toutes ces mobilisations de taxis, avez-vous le sentiment d’avoir au moins gagné la bataille de la communication ?
Je pense, en effet, que les taxis ne jouent pas forcement très bien en faisant parler d'eux et donc de nous. Les taxis sont arrivés à une limite de revendications dont ils ne se rendent pas compte. C’est illégitime et irrationnel et ce n’est par ce moyen qu’ils vont défendre leur business. Les taxis doivent se faire aimer de leurs clients et pas de plus en plus détester en espèrent que le gouvernement prenne des mesures toujours plus draconiennes pour empêcher d’autres services d’apparaitre. Pour se faire aimer, ce n’est pas la peine de penser qu’il y a des méthodes incroyables. Nous concernant, c’est vrai que l’opinion publique est en notre faveur, mais on ne l’a pas obtenu autrement qu’en proposant un bon service : ce n’est pas le résultat d’un lobby ou autre. Enfin, je pense que le délai de 15 minutes imposé, à force de pression par les taxis, est illégal et qu’il sera annulé par le Conseil d’État où nous avons fait un recours. Nous avons des arguments très solides pour faire annuler ce décret.
Propos recueillis par Julien Gagliardi
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