WikiLeaks : quand Julian Assange entreprend de pirater les déclarations fiscales de Donald Trump<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
International
WikiLeaks : quand Julian Assange entreprend de pirater les déclarations fiscales de Donald Trump
©Reuters

THE DAILY BEAST

Le créateur de WikiLeaks a répondu aux questions du comédien américain Bill Maher sur le piratage des mails de la Convention démocrate et sur la raison pour laquelle WikiLeaks n'a pas encore ciblé Trump.

Marlow Stern

Marlow Stern

Marlow Stern est journaliste au Daily Beast.

Voir la bio »

Copyright The Daily Beast - par Marlow Stern

Julian Assange a des "explications" à donner. 

Le créateur de WikiLeaks, toujours réfugié dans l'ambassade de l'Equateur à Londres, fait face à la haine des services secrets américains et est en froid avec son comparse Edward Snowden, qui critique ''l'aversion de WikiLeaks pour ne serait-ce qu'un peu d'organisation des documents". Sont aussi critiqués ses troublants propos antisémites, alors qu'il est toujours recherché pour une affaire d'agression sexuelle. On se demande aussi à quel jeu il joue avec la Russie depuis la publication de milliers et de milliers de mails de la Convention nationale démocrate (DNC), qui peuvent donner un avantage dans l'élection présidentielle américaine à Donald Trump. La campagne de celui-ci semble étroitement liée à Vladimir Poutine.

Vendredi soir, Julian Assange a réalisé un entretien à distance avec Bill Maher, présentateur de l'émission "Real Time" sur HBO, pour parler du #DNCLeak et de la publication des mails échangés entre responsables de la DNC. Les fuites ont révélé des manoeuvres en interne contre le candidat à l'investiture démocrate Bernie Sanders, un parti pris flagrant pour sa rivale Hillary Clinton, même si Bernie Sanders se définit lui même comme un indépendant au sein du Parti démocrate américain. Son propre site le présente comme ''le membre indépendant du Congrès en poste depuis le plus longtemps dans l'histoire américaine."

Quand Bill Maher a fait remarquer à Julian Assange que même si ces mails contiennent beaucoup de bavardages qui font ressortir une forme de favoritisme pour Hillary, il n'y a pas de preuves. Assange a contre-attaqué. “Je sais que c'est vrai” a-t-il répondu. “Le directeur de la communication [de la DNC] Luis Miranda, qui a démissionné il y a juste trois jours, a donné des instructions au staff (c'était des instructions, pas une proposition, des instructions) pour distribuer, de façon 'à ne pas pouvoir remonter à la source' , des citations, pour un article assurant que les supporters de Bernie Sanders s'étaient rendus coupables de violences. Donc, on a la DNC, qui diabolise de façon souterraine, par sa chaine de commandement...un démocrate, en disant qu'un autre démocrate encourage à la violence, alors que vous avez les mêmes accusations contre la campagne de Trump, ce qui finit pas affaiblir les critiques contre Trump.”

Maher a ensuite frappé plus fort, en affirmant que les informations volées publiées par WikiLeaks sur la DNC “venaient de Russie”. Parce qu'il n'aime pas Hillary Clinton, et que Poutine ne l'aime pas non plus, Assange “semblait s'allier à un vilain acteur, la Russie, et poser son pouce sur la balance pour, en gros, niquer la seule personne capable de nous empêcher d'être gouvernés par Donald Trump.” “Notre matériel, le matériel que nous publions, est impeccable” a répondu Assange, en évitant de dire si oui ou non son organisation faisait le jeu de Vladimir Poutine. “Nous sommes très bons dans tout ça. Nous avons un bilan sur dix ans et nous ne nous sommes jamais trompés sur l'intégrité de ce que nous publions. Même Debbie Wasserman Schultz ou tous ces gens ne disent pas que la plus petite partie de nos publications n'est pas totalement authentique et vraie. Ce qui arrive est un télescopage entre nos publications (les mails de la DNC) et un grand nombre de piratages de la DNC et franchement, les piratages des autres organisations, au cours des deux dernières années, peut-être des Etats étrangers, n'étaient pas du tout surprenants.'"

Maher a ensuite demandé : “Pourquoi ne piratez-vous pas les déclarations fiscales de Donald Trump ?” puisque le candidat républicain a refusé de les rendre publiques, devenant ainsi le premier candidat à la Maison blanche à ne pas le faire depuis des décennies. “Eh bien, nous sommes en train d'y travailler” a répondu Assange avec un sourire ironique. Plus tard, durant cet entretien relativement houleux, Maher a rappelé les critiques récentes faites par Snowden sur WikiLeaks et son aversion pour “même la plus minime hiérachisation des documents.” Au lieu d'éviter la question, Assange a tiré contre Snowden, minimisant son rôle dans le service qu'il a rendu à la société et lui reprochant d'“essayer d'obtenir une grâce” du Président Obama avant la fin de son mandat. “Je dois me plaindre un peu ici, même si je ne devrais pas m'aventurer par là. Vous savez, Edward Snowden n'a rien publié depuis trois ans” a répondu Assange. “Il a fait une chose. Et c'était une chose très importante. C'était en fait si important que moi, et l'organisation WikiLeaks avons sauvé ses fesses en allant le chercher à Hong Kong, en lui trouvant un asile politique, en déposant 23 demandes d'asile politique et en créant un fonds pour sa défense, la Courage Foundation, dont je suis l'un des administrateurs. Alors, OK, je sais qu'Edward espère être gracié à la fin du mandat de Obama, donc, il joue à ce jeu. Je comprends. Il est dans une situation très délicate.”

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !