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Vous ne vous sentez plus chez vous en France ? La Hongrie vous offre l'asile !
©Reuters

Rhapsodie hongroise

Il parait qu'il fait bon sur les rives du beau Danube bleu. Si vous en avez assez de la Seine (Saint-Denis) le premier Ministre hongrois vous attend les bras ouverts.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Viktor Orban, préside aux destinées de la Hongrie depuis 2010. Il est nationaliste. Passe pour xénophobe. Ne veut pas de migrants. N'a aucun penchant pour les mosquées. N'est pas très bienveillant avec les Roms. Et Il lui reste quelques efforts à faire s'il veut prouver qu'il est philosémite…

Pendant longtemps, Viktor Orban a été seul. La bête noire de l'Europe… La Commission de Bruxelles et le Parlement européen le rappelaient régulièrement à l'ordre pour les discriminations anti-Roms courantes en Hongrie. Orban répondait par un rapide bras d'honneur. En effet, l'Union Européenne, de plus en plus inconsistante, ne s'aventurait pas à lui imposer des sanctions de crainte qu'il ne plie bagages. Ces derniers temps, assuré d'une totale impunité, il a construit à la frontière avec la Serbie un mur infranchissable pour les migrants. L'Union Européenne lui a fait savoir que ce n'était pas bien. Ça s'est arrêté là.

Sûr de lui-même et dominateur, le numéro un hongrois est de moins en moins seul. Poutine pense comme lui, dit-il, il n'a pas tort. La victoire de Trump lui a donné des ailes. Le portrait qu'il dresse du président américain frise l'exaltation. Il trouve merveilleuse sa phrase : "Chaque nation a le droit de placer ses intérêts en premier". Il ajoute fièrement : "c'est nous, les Hongrois, qui les premiers, avons ouvert la voie".

Viktor Orban n'a manifestement que peu de considération pour la vieille Europe. Il est l'image caricaturale (car le Premier ministre hongrois est un démagogue qui se respecte) de la jeune Europe. L'Europe qui fut communiste. L'Europe qui vécut entourée d'un mur : le Rideau de Fer. C'était pour empêcher les gens d'en sortir, les garder en quelque sorte en prison. Pas étonnant que cette Europe-là ne trouve pas spécialement scandaleux de construire des murs pour empêcher des gens non désirés de rentrer chez elle.

D'être adossé à Poutine et a Trump, d'être boosté par le Brexit rend Viktor Orban un peu arrogant et méprisant. L'Allemagne pff… La France pff… L'Italie pff… Lui ne joue plus dans la cour des petits. Sa dernière et orgueilleuse tirade en témoigne. "Nous acceptons les vrais réfugiés : Allemands, Néerlandais, Français, Italiens, responsables politiques ou journalistiques effrayés, chrétiens contraints de quitter leur patrie, qui veulent retrouver chez nous leur Europe qu'ils ont perdu chez eux". Plus condescendant que ça…

Pour information, "bienvenue" se dit en hongrois  "üdvözlet". Pour information encore les Hongroises sont réputées très belles. Pour information toujours, Budapest sacrifie à tous les clichés : danses hongroises, violons tziganes, goulasch. Pour information, il y a des vols low-cost pour Budapest. Enfin, vous vous souvenez de Soumission de Houellebecq… La seule chanceuse dans l'histoire, c'était la Juive qui avait une terre de refuge : Israël. Nous maintenant, nous avons la Hongrie. Et là-bas il n'y a pas de Palestiniens…

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