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Vous croyez que le délit de blasphème n’existe pas en France ? Vous vous trompez !
©Reuters

Au bûcher !

Non, il n’est pas question ici de ceux de Charlie Hebdo, assassinés pour avoir caricaturé le Prophète. Il y a d’autres blasphémateurs. Mais, heureusement, ils n’encourent pas la même peine.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Toute religion dominante est nécessairement oppressive. Ce fut vrai du catholicisme au temps de l’Inquisition. C’est vrai aujourd’hui dans les pays où l’Islam est religion d’Etat. C’est vrai en France où une toute autre religion, dominante elle aussi, a édicté des codes de pensée auxquels on serait tenu de se conformer. A ceux qui dérogent à ces règles de bonne conduite, il n’arrive quand même pas trop de mal. Ils sont juste tenus de porter une crécelle comme les lépreux au Moyen-Age.

Cette religion-là a ses inquisiteurs, ses prêtres, ses bedeaux, ses enfants de chœur. Elle a bâti des églises qui sont autant de places fortes : le CNRS avec ses sociologues et ses démographes, les médias avec des journalistes parfois soumis et toujours consensuels, d’innombrables think tanks chargés de diffuser la bonne parole. Cette religion n’a pas de nom : elle se dit, ou plutôt se proclame, de gauche. Elle a la possibilité, et en use jusqu’à en abuser, de jeter l’anathème sur les mécréants et les hérétiques qui persistent à ne pas psalmodier ses prières.

Les servants, serviteurs, prêtres et adorateurs de cette religion ont une caractéristique assez singulière. Ils ne s’intéressent pas à la réalité mais seulement à l’utilisation qui peut être faite de cette réalité. Ils n’ont que dédain pour les faits : ils cherchent juste à débusquer ce qu’il y a dans les reins et le cœur de celui qui énonce les faits. La maison brûle ? Peu importe. Le coupable n’est pas l’incendiaire mais les infidèles, forcément animés de mauvaises pensées, qui disent que la maison brûle.

Avec les hérétiques, il n’y aura ni controverse, ni discussion argumentée. On exigera d’eux de prouver leur « limpienza di sangre », comme au temps de l’Inquisition espagnole. Faute de ce certificat de virginité, le coupable sera décrété de « droite », « réac’ », « fasciste » ou « décliniste rétrograde ». Pour qu’il soit mieux identifié, on affublera l’hérétique d’une chemise noire mussolinienne ou d’une chemise brune hitlérienne (selon le degré de gravité de son blasphème).

Et avec ces bêtes immondes, on ne débat pas. « Mais permettez-moi d’énoncer des faits, des chiffres, des statistiques », essaie de dire le malheureux « réac’ ». La réponse est implacable : « Je ne discute pas avec les gens de votre étiquette ». Ainsi le blasphémateur anathémisé se trouve réduit au silence ou, pire, à la colère…

Ainsi fonctionne cette religion. Elle essaie d’intimider et réussit parfois à faire taire. Qui n’a pas vu Edwy Plénel, un des inquisiteurs les plus en vue, en train d’insulter Alain Finkielkraut, responsable d’avoir dit que « l’Islam posait un problème de civilisation à la France », ne saura jamais quelle peut être la haine qui anime les pourvoyeurs des bûchers… Qui n’a pas contemplé le monceau d’ordures déversé sur Michèle Tribalat, coupable d’avoir ouvert les yeux sur l’immigration avec son livre Les yeux grand fermés, ne mesurera jamais la bassesse de ses contempteurs…

Du temps que la gauche était jeune, elle se faisait un honneur d’expliquer, d’argumenter et de tenter de convaincre. De là venait sa force. Le fasciste, lui, sortait son revolver ou sa matraque. C’était il y a longtemps, très longtemps. Aujourd’hui, qui sont les vrais fascistes ?

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