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Vous avez aimé Copé - Fillon ? Vous adorerez Le Maire - Fillon : la guerre pour la 3ème place de la primaire est déclarée
©REUTERS/Philippe Wojazer

Médaille de bronze

Alors que la primaire de la droite et du centre approche, une guerre entre les outsiders semble s'intensifier. Il y a quelques semaines, Jean-François Copé raillait la tenue "en bras de chemise" de Bruno Le Maire. Récemment, c'est ce dernier qui s'en est pris au programme de François Fillon, critiquant les "propositions de ses concurrents [...] "plus thatchérien que moi tu meurs'".

Bruno Jeudy

Bruno Jeudy

Bruno Jeudy est rédacteur en chef Politique et Économie chez Paris Match. Spécialiste de la droite, il est notamment le co-auteur du livre Le Coup monté, avec Carole Barjon.

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Atlantico : Galvaniser les troupes, décrédibiliser l'adversaire... Quel est l'intérêt de cette tactique pour ceux qui la pratiquent ? 

Bruno Jeudy : La campagne de la primaire n'a pas vraiment commencée. Aujourd'hui les candidats déclarés, notamment ceux qui ne sont pas crédités des meilleurs scores, cherchent à ouvrir leur espace politique. Chacun tente donc de trouver sa niche électorale : c'est ce qui provoque cette course à la petite phrase, qui est aussi une manière d'attirer à soi les projecteurs médiatiques et donc de créer un intérêt autour de sa candidature dans un contexte où les annonces de candidatures s'enchaînent ; Geoffroy Didier étant le dernier à avoir annoncé son ambition. D'autant que ce n'est pas fini : Michèle-Alliot Marie et Nicolas Sarkozy voire Henri Guaino sont également sur les starting-blocks. 

Cette pré-campagne de la primaire ressemble donc à une foire d'empoigne. Il faudra voir combien de candidats il restera à la fin, car si l'on s'en tient au nombre de parlementaires de l'opposition des Républicains et du centre susceptibles de parrainer un candidat, mathématiquement, il ne pourra y en avoir plus de 17. 

Qui aujourd'hui, parmi les outsiders, concentre le plus de frappes selon vous ?

Il est difficile d'établir un palmarès car ils ne sont pas tous au même niveau et on voit déjà apparaître plusieurs catégories de candidats : les favoris, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy voire Bruno Le Maire qui se rapproche de l'ancien président, puis François Fillon. Derrière eux les "petits" candidats essayent de percer même si on voit bien qu'ils ne pourront se mêler à la bataille des grands candidats ; je pense par exemple à Hervé Mariton, Jean-Frédéric Poisson, Frédéric Lefebvre, Jean-François Copé et même Nadine Morano. Chacun d'entre-eux portent en réalité une candidature de témoignage. 

Quel est l'intérêt aujourd'hui de devenir le troisième homme ? Que peuvent-ils bien espérer lorsque l'on sait que celui qui a le plus capitalisé sur son score à la primaire socialiste n'était pas le troisième homme, Arnaud Montebourg, mais plutôt Manuel Valls ?

Celui qui a le plus fait fructifier sa campagne à la primaire est sans doute Bruno Le Maire. Il est passé dans les sondages de 10% à 15% voire 17% : le score qu'avait réalisé Arnaud Montebourg lors de la primaire socialiste en 2012. Aujourd'hui tout est possible pour lui, même talonner Nicolas Sarkozy. Incontestablement, il a ouvert un espace politique sur le thème de la relève, sans doute au détriment de François Fillon qui traverse par ailleurs une passe difficile. 

Les candidats à la primaire de la droite rêvent sans doute du même destin que ceux de la primaire de la gauche car tous, à l'exception de Martine Aubry ont pu avoir, après l'élection de François Hollande, un portefeuille ministériel ; même Jean-Michel Baylet ! On peut imaginer que s'inscrire dans la course à la primaire à droite est un moyen de s'assurer des responsabilités dans le gouvernement à venir

En revanche entre les candidats en lice, il semble que les petites phrases assassines aient été bannies des discours...Comment l'expliquez-vous ?

La vérité, c'est que la bataille n'a pas encore commencée entre les différents candidats. Alain Juppé et Nicolas Sarkozy préfèrent s'occuper des grandes manœuvres, préparer le champ de bataille. Et cette bataille commencera le jour où Nicolas Sarkozy annoncera sa candidature. Alain Juppé devra alors se positionner, alors qu'aujourd'hui il garde ses armes pour affronter Nicolas Sarkozy. C'est pour cela qu'il y a une sorte de "paix armée" entre les deux.

Il y a donc bien deux catégories de campagnes : celle d'aujourd'hui qui concerne les prétendants de la deuxième division, et celle de la Ligue 1 qui se lancera quand le match aura vraiment démarré, probablement avec la candidature de Nicolas Sarkozy. Au fond, la primaire c'est une petite présidentielle : un an avant, les petits candidats minent le terrain, puis les grands candidats se lancent 6 mois avant l'échéance.

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