Victoire du FN à la cantonale de Brignoles : le PS y voit "un vrai rappel à l'ordre", l'UMP se projette vers les municipales<!-- --> | Atlantico.fr
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Laurent Lopez, heureux au soir de son élection à Brignoles
Laurent Lopez, heureux au soir de son élection à Brignoles
©Reuters

Nouvelles du Front

Laurent Lopez (FN) a remporté l'élection cantonale partielle de Brignoles avec 53,9% des voix face à la candidate UMP.

"C'est le résultat d'une double peine : la gestion désastreuse de la ville par les communistes et la gestion calamiteuse de notre pays par la gauche". Pour Jean-François Copé, pas de doute, la gauche est bien la principale responsable de la défaite de Catherine Delzers, candidate UMP à la cantonale partielle de Brignoles. Remporté par Laurent Lopez (FN) avec 53,9% des voix, ce scrutin varois est, selon son vainqueur, "une première étape avant les élections municipales de mars 2014".

Du côté de la gauche, éliminée dès le 1er tour, le choc est rude et rappelle, selon Harlem Désir, "l’impérieuse nécessité de son rassemblement dans les territoires" où le parti de Marine Le Pen est fort. Du côté du FN, justement, on exulte. "Cette victoire est un virage, la confirmation de la mort du front républicain", a considéré la présidente du parti. Il est vrai que malgré l'appel du PS à voter pour l'UMP et une hausse de la participation (45,26% contre 33,40% au 1er tour), la victoire frontiste est, comme le dit le principal intéressé, "sans ambiguïté".

L'heure est donc à l'optimisme pour un FN qui, quelques jours après la publication d'un sondage l'annonçant en tête lors des européennes, a le vent en poupe. "C'est une cantonale partielle, il ne faut pas non plus essayer d'en tirer des enseignements sur les municipales, a toutefois tempêté Marine Le Pen. Mais ça augure d'une volonté de changement des Français, qui vont l'exprimer, qui vont se mobiliser pour les municipales. Ça augure des villes gagnées, des centaines, peut-être des milliers de conseillers municipaux".

Brignoles connaissait dimanche sa troisième élection cantonale en trois ans. En mars 2011, Jean-Paul Dispard (FN) l'avait emporté de cinq voix sur Claude Gilardo, maire communiste de la ville. Le canton, l'un des deux seuls remportés nationalement par le FN, avait vu ce scrutin annulé par le tribunal administratif de Toulon en décembre 2012. En juin dernier, c'est Claude Gilardo qui gagnait de treize voix contre Jean-Paul Dispard, le Conseil d'Etat annulant l'élection dès le mois d'août. Des discordances dans la liste d'émargement avaient été constatés lors de ces deux scrutins.

Ce qu'ils en pensent :

Jean-Marc Ayrault, Premier ministre

"La responsabilité des dirigeants de l'UMP, qui n'ont même pas levé le petit doigt pour défendre leur candidate, est extrêmement importante. Il ne faut pas qu'ils s'étonnent ainsi qu'une partie de leurs électeurs les fuient pour aller directement vers le FN".

Vincent Peillon, ministre de l'Education nationale

"Ce résultat "est une mauvaise nouvelle pour la démocratie et pour la République et je considère qu'à partir de maintenant chacun doit en mesurer profondément la gravité. (...) "Cette affaire, qui nous mine de l'intérieur, c'est quel avenir pour la France ? Sortir de l'euro ? Désigner en permanence des boucs émissaires ? Celui qui vient de perdre son emploi ? Ou celui qui est d'une autre religion que la nôtre ou d'une autre couleur de peau ? Ce n'est pas la bonne voie à emprunter".

Michel Sapin, ministre du Travail 

"C'est un canton dans le quel le FN était déjà implanté, ce n'est donc pas une surprise mais il ne faut pas minimiser ce résultat. C'est un rappel à l'ordre pour tous. La droite n'a fait pas ce qu'il fallait pour endiguer cette victoire. Lorsqu'il y a des passerelles, lorsqu'il n'y a plus de barrières idéologiques, on en arrive à ce résultat".

"Pour la gauche, c'est aussi un rappel à l'ordre car il nous faut entrer dans le temps des résultats. Les Français comprennent l'effort mais ils veulent et c'est normal, des résultats. Agir, c'est une leçon. Il est nécessaire d'approfondir ce que l'on fait. Il faut que le chômage baisse et il a baissé en août. Il baissera en septembre. Nous le faisons parce c'est notre devoir et non pour avoir un résultat politique". 

Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture

"Il ne faut pas céder à l'emballement. Le FN était déjà une menace. Il faut se concentrer sur l'essentiel (l'emploi, les investissements), parler de ce qu'on fait de bien. Il faut combattre le FN par des arguments en expliquant les conséquences du vote pour ce parti, mettre en garde ceux qui sont tentés en leur disant : 'essayez, vous allez voir !'"

Jean-Christophe Cambadélis, député PS

"C'est une défaite, un coup de semonce important. Tous les partis républicains ont reçu une fessée. Il y a une dynamique FN, il faut le reconnaître. C'est le tripartisme qui est en marche. C'est un parti légal mais pas républicain car il privilégie la préférence nationale. (...) Seul le PS porte le front républicain aujourd'hui, l'UMP ne le fait plus".

Jean-François Copé, président de l'UMP 

"Je donne rendez-vous aux électeurs de Brignoles pour les municipales [en 2014], où notre candidate, la députée Josette Pons, portera les couleurs d'une droite décomplexée qui viendra donner un nouvel élan à cette ville sinistrée par les ravages de la politique de la gauche".

François Fillon, député UMP

"Les électeurs ont marqué leur mécontentement dès le premier tour en s'abstenant massivement, ce qui a entraîné l'élimination du candidat communiste, soutenu par le Parti socialiste. Le rêve Français que François Hollande promettait de réenchanter sombre dans la radicalisation. A Brignoles, comme à chaque scrutin depuis l'élection de M. Hollande, l'effondrement électoral de la gauche sanctionne d'abord l'échec de la politique conduite: croissance à plat, chômage à son pic, pouvoir d'achat en berne, impôts partout, insécurité en hausse, Europe amorphe et passoire".

Rachida Dati, député européenne UMP

"Cette victoire est d'abord une défaite de la gauche et du gouvernement. Si les électeurs se tournent vers le FN, c'est qu'ils sont désespérés de cette gauche qui remet en cause, une par une, les valeurs fondamentales de notre pacte républicain et fissure notre identité. A droite, nous avons aussi une part de responsabilité. Nous devons nous poser la question : pourquoi n'avons-nous pas été capables d'apparaître comme la seule alternative crédible à la gauche? Le front républicain est un leurre et une provocation faite aux Français qui souffrent et qui désespèrent de ne pas être considérés par une élite politique toujours autant intéressée par ses ambitions personnelles à leurs dépens ! Ces divisions et ces attaques internes fratricides affaiblissent et rendent inaudibles le travail que nous menons à l'UMP pour rassembler et convaincre les Français de nous faire à nouveau confiance".

Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate UMP à la mairie de Paris

"Ce n'est pas anodin bien sûr. Il y a de l'inquiétude mais il faut remettre les choses à leur place. Ce n'est pas la première fois que le FN remporte une élection à Brignoles. Ce n'est pas un test représentatif, ni un miroir de ce qui peut se passer en France. C'est la suite d'une politique qui désespère les Français. Hollande leur a beaucoup menti par la campagne en disant qu'il allait faire payer les riches. Les hausses d'impôts concernent 9 Français sur 10. C'est aussi une candidate UMP qui a été battue, les réflexes républicains n'ont pas marché. Les électeurs n'attendent pas des consignes de votes, mais des espérances, des perspectives. Bien sûr le FN est un parti d'extrême droite mais je n'ai pas envie de passer la matinée a parler du FN".

Les réactions en vidéo :

Marine Le Pen, présidente du Front national


Invitée du Grand Jury : Marine Le Pen salue la...par rtl-fr

Marion Maréchal-Le Pen, député FN


Cantonale à Brignoles: Marion Maréchal-Le Pen...par BFMTV

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