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Emmanuel Macron aux côtés du ministre de la Santé Olivier Véran lors d'une réunion par visioconférence sur la production de vaccins contre la Covid-19, le 2 février 2021.
Emmanuel Macron aux côtés du ministre de la Santé Olivier Véran lors d'une réunion par visioconférence sur la production de vaccins contre la Covid-19, le 2 février 2021.
©IAN LANGSDON / PISCINE / AFP

Covid-19

Quelles que soient les décisions annoncées par le gouvernement ce lundi face à l’intensité de la vague Omicron, les dés sont en réalité déjà jetés.

Claude-Alexandre Gustave

Claude-Alexandre Gustave

Claude-Alexandre Gustave est Biologiste médical, ancien Assistant Hospitalo-Universitaire en microbiologie et ancien Assistant Spécialiste en immunologie. 

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Que faire de plus après 2 ans d’inaction sur la suppression virale, toute la désinformation qui a prospéré notamment sur les réseaux sociaux, et le renoncement à tout contrôle des contaminations (devant l’explosion des infections, au lieu d’œuvrer pour les freiner, on va lever les règles d’isolement = renoncement ultime et « bain » viral généralisé pour la population ? 

A partir de là, il ne reste plus que 3 paramètres à anticiper, mais ils seront uniquement politiques et économiques :

  1. Désorganisation aiguë des activités par accumulation d’arrêts maladies = plans de continuité à prévoir ; activités en mode dégradé
  2. Préservation d’une activité minimale des hôpitaux (peut-être réserver quelques centres de recours pour les urgences qui ne pourront plus être déprogrammées)
  3. Désorganisation chronique (notamment via l’accumulation d’atteintes chroniques/covids longues… C’est une vague contre laquelle on ne pourra rien quand elle arrivera, car elle aura été calibrée par les contaminations actuelles

Reste à espérer que les rappels vaccinaux ultérieurs seront accessibles à tous (même si certaines catégories sont prioritaires), mais j’espère qu’on ne limitera pas l’accès aux 4èmes doses comme Israël le fait.

Et j’espère qu’on ne stigmatisera pas ceux qui veulent continuer à se protéger de l’infection en portant des masques FFP2.

Mais sur le plan sanitaire, je ne vois pas ce qui peut être fait de plus. Cela fait 2 ans qu’on rabâche les mesures de suppression virale, la lutte contre les aérosols, l’importance du tester/tracer/isoler.

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La population sait qu’il faut se faire vacciner, y compris avec les rappels. Les antivax resteront au-delà de la raison, et le aller-vers reste au point mort alors que ça fait des mois qu’on voit le retard de vaccination parmi les plus à risque.

Les mesures de restriction ne sont que des constats d’échec. Elles peuvent bien sûr servir en cas d’urgence pour tenter de sauver l’hôpital de l’effondrement mais en pleine année électorale, on peut raisonnablement douter que le gouvernement aille dans cette voie et/ou que la population joue à nouveau le jeu.

Je l’avais en quelques sorte dit en novembre 2020 : quand on a épuisé toutes les cartouches en termes de restrictions inutiles, perdu des mois à ne pas adapter les méthodes de tracing, les méthodes de ventilation des espaces clos, quand on a politisé la réponse sanitaire, et le tout sans contrôler la circulation virale, on se retrouve dans la même situation qu’une voiture sans frein sur une route de montagne enneigée. On serre les dents et on espère ne pas finir dans le ravin.

Il faut tout de même garder le moral. Les vaccins restent efficaces, on a suffisamment de doses pour les rappels.

On aura peut-être une mise à jour efficace (même si elle arrivera après la vague Omicron).

Et l’impact hospitalier induit par la transmissibilité très importante d’Omicron sera tout de même atténué par cette immunité.

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