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Guy Carlier : "Valérie Trierweiler
a beau s’agiter pour montrer
qu’elle existe professionnellement,
ça n’intéresse personne !"
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Echec et mat

Guy Carlier revient sur les temps forts de la campagne présidentielle, notamment sur le rôle essentiel de l'entourage des candidats et sur les rapports homme politique-femme journaliste. Extraits de "Journal de curées de campagne" (1/2).

Guy Carlier

Guy Carlier

Guy Carlier est un auteur et chroniqueur de radio et télévision.

Il a longtemps officié sur les ondes de France Inter au coté de Laurent Ruquier ou Stéphane Bern.

Il démarre aujourd'hui une carrière d'humoriste en lançant son propre one-man-show Ici et maintenant.

 

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La campagne électorale s’apparente de plus en plus à une partie d’échecs… Rappelons les règles de base de ce jeu, dans lequel deux camps s’affrontent et dont le gagnant est celui qui neutralise le roi adverse. On dit alors que ce dernier est échec et mat. Chaque roi dispose d’un certain nombre de pièces et tout d’abord, en première ligne, d’une rangée de pions.

Les pions de la présidentielle comme aux échecs n’ont pas une grande valeur intrinsèque, mais servent de diversions, et surtout on peut les sacrifier en fonction de la tactique. La partie d’échecs commence par l’ouverture… Nicolas Sarkozy avait commencé son quinquennat par une ouverture classique, une ouverture à gauche, avec Kouchner, Fadela Amara et d’autres, qu’il a sacrifiés ensuite, lorsqu’il changea de tactique et déplaça son jeu sur l’extrême droite de l’échiquier. Il tente désormais de prendre les pions de la reine du FN.

Je disais que les pions n’ont pas une grande valeur, on les avance pour créer la panique chez l’adversaire et tant pis si on les sacrifie. Pour Sarkozy vous avez les pions Morano, Estrosi, Devedjian ou Luca et, pour François Hollande, Harlem Désir ou Jean-Marc Ayrault. Chaque roi envoie ses pions dans les radios le matin pour faire passer ses messages. Comme ils n’ont pas une grande valeur, ça ne vole pas très haut… mais ça permet aux pièces plus importantes d’avancer : les fous, les tours et les cavaliers…

Et surtout, la pièce la plus importante aux échecs, qui est la reine. Et ces derniers temps, il faut reconnaître que, dans chaque camp, les reines s’activent… La reine de Nicolas Sarkozy a accouché, et ça, c’est un coup très important dans une partie, car les reines ont un rôle people qui prime sur la politique… La reine de François Hollande, Valérie Trierweiler, qui est journaliste politique à Direct 8… excusez-moi, mais cette phrase me fait toujours rire, parce qu’une journaliste politique est à Direct 8 ce qu’une astrologue est au journal Le Monde… Moi, je ne savais même pas qu’il y avait une émission politique sur Direct 8. En tout cas, Valérie Trierweiler a dû renoncer à son émission politique, mais tout le monde s’en fout… C’est vrai, autant le cas Audrey Pulvar suscite des passions, autant Valérie Trierweiler a beau s’agiter pour montrer qu’elle existe professionnellement, ça n’intéresse personne !

Elle travaille également à Match qui a annoncé : Valérie Trierweiler « s’abstiendra désormais, et pour la durée de la campagneprésidentielle, de toute participation à la vie collective dujournal notamment les conférences de rédaction. » Et là, on se dit : « Tiens, quelle déontologie, bravo Match! » Mais pas du tout, ils ont pris cette mesure simplement parce que, pour eux, Valérie Trierweiler est plus intéressante comme people que comme journaliste, c’est-à-dire qu’il est plus rentable pour Match de mettre en une la photo de la compagne de Hollande faisant ses courses que de lire ses articles…

Et puis, aux échecs, il y a les tours. Elles se déplacent sans grande imagination, à angle droit, elles sont prévisibles tant elles sont figées. Fillon en est l’exemple parfait. Il vient d’annoncer un nouveau plan d’austérité avec solennité, un peu comme Churchill promettait aux Anglais du sang, de la sueur et des larmes, sauf que Churchill préparait son peuple aux bombardements nazis et que François Fillon nous prépare aux bombardements des agences de notation. En écoutant Fillon, j’ai compris la stratégie de Sarkozy dans cette partie d’échecs… La crise grecque est une aubaine : Nicolas Sarkozy prend la tête d’une croisade pour sauver l’euro en stigmatisant les Grecs qui passent pour des glandeurs et, en faisant ça, il assimile François Hollande à un buveur d’ouzo qui glande sur une terrasse de Plaka

à Athènes…

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Extrait de Journal de curées de campagne, Editions du Moment (7 juin 2012)

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