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Un militant communiste assassiné à Saint-Ouen *
©LOIC VENANCE / AFP

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Il était très impliqué dans la vie des quartiers. Impliqué dans beaucoup de choses…

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Appelés à la cité Soubise de Saint-Ouen, les hommes de la BAC ont découvert dans une cave les corps criblés de balles de Sofiane, 25 ans et de Tidiane, 17 ans. "Une véritable boucherie", a confié un des policiers. A Saint-Ouen l'émotion est grande. Car Sofiane était connu, aimé et respecté. C'est pourquoi une marche blanche va se dérouler en sa mémoire. Sofiane était membre du Parti communiste et "militait pour la justice sociale".

L’ancien maire communiste de Saint-Ouen, Jacqueline Rouillon, lui a rendu un vibrant hommage. Mais l'actuel maire, Karim Bouamrane (PS) s'est abstenu de toute déclaration : il a grandi dans les quartiers et sait fort bien ce qui se passe là-bas…

Jacqueline Rouillon a déclaré : "Sofiane était un jeune adorable, un bel esprit". Interrogée sur RMC, une militante associative a abondé dans ce sens. "Je connaissais Sofiane depuis des années. Il militait politiquement, était impliqué dans la vie des quartiers".

Elle a dit aussi autre chose sur lui. "Il s'était présenté aux municipales sur une liste de gauche. Moi sur une autre. Puis nous avons fusionné. Il avait aussi fondé une association Saint-Ouen Jeunesse". Cette fusion amicale et fraternelle est des plus émouvantes.

Il se trouve que Sofiane était également connu (très défavorablement) des services de police. Selon un communiqué du syndicat Synergie, "ce petit ange avait été impliqué dans un règlement de compte. Et il était le chef d'un réseau de trafiquants". Ces flics ne respectent rien, même pas la mémoire d’un "bel esprit".

Confrontée aux accusations des policiers, la militante associative s'est exclamée : "je n'ai jamais vu un trafiquant de drogue présenter un tel engagement". Les associations de malfaiteurs font évidemment partie de la vie associative... Et a-t-on jamais vu un militant communiste présenter un tel engagement dans le trafic de drogue ? On ignore s'il y a aura un drapeau rouge sur le cercueil de Sofiane. On sait en revanche que le Parti communiste ne semble pas très regardant quand il recrute. Et pour conclure il nous faut confesser que nous avons souvent été sommaires en parlant de jeunes de banlieue : certains d'entre eux sont d'une riche complexité.

* Mais la police voit les choses autrement.

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