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Un gagnant visible, Emmanuel Macron ; un demi gagnant caché, François Fillon....
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#LeGrandDebat

Le Grand Débat de TF1 a été l'occasion pour certains candidats de se mettre en valeur : Emmanuel Macron, mais aussi François Fillon. Un débat âpre fait d'attaques ciblées et de prises de positions.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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C'est peu dire que l'on attendait beaucoup de ce débat entre une partie (seulement) des candidats à la présidentielle, organisé par TF1, mais largement relayé par d'autres médias. Et l'ON (vous lecteurs et téléspectateurs, nous, les journalistes, eux, les instituts de sondages), n'aurait pas été mécontent de voir un gagnant incontestable sortir de ce match inédit... Il faudra se contenter d'appréciations, confortées par le sondage Elabe post émission. Emmanuel Macron, qui est aujourd'hui au coude à coude avec Marine Le Pen dans les intentions de vote au premier tour, et que l'on n'avait jamais vu débattre, a fait mieux que sortir son épingle du jeu. Le candidat d'En Marche a été jugé le plus " convaincant " par 29% des personnes interrogées par l'institut, représentatives de l'ensemble des Français contraire. Il a d'emblée relevé le gant lorsque Marine Le Pen " qui le cherchait", sur l'autorisation du port du burkini en France. Idem lorsque Benoit Hamon l'a attaqué sur le financement de sa campagne. Convaincant, il l'a surtout été dans sa capacité à se défendre face aux attaques de ses adversaires. Lui qui veut "déplacer les lignes et dépasser les clivages anciens", ne s'est pas distingué par des idées ou des proposition nouvelles, et il a parfois acquiescé à celles des autres, notamment lorsque François Fillon a accusé Marine Le Pen d'être "le vrai serial killer du pouvoir d’achat des Français, et d’entraîner le pays vers un véritable chaos économique et social avec la sortie de l’euro et le rétablissement du franc", Emmanuel Macron a donné "totalement raison" à François Fillon. Il n'a en revanche jamais donné approbation à Marine Le Pen. La candidate du FN qui a forcé le trait dans sa vision catastrophiste et ses propositions aussi radicales qu'irréalistes comme la fermeture des frontières, l'expulsion de tous les fichés "S", la sortie de l'euro... Comme si ces deux là étaient déjà en lice pour le deuxième tour.

 Mais pour l'heure rien n'est joué, l'électorat n'est pas cristallisé. Si, d'après Elabe, 30% des Français pensent qu'Emmanuel Macron a le meilleur projet pour la France, il est sur cet item, suivi de François Fillon qui recueille 20% des suffrages. Le candidat de la droite et du centre affrontait ce débat comme une épreuve pour quelqu'un qui n'est pas encore remis d'une grande blessure. Et c'est presque timidement qu'il a déclaré vouloir être le président du redressement national et libérer la France de la bureaucratie. Malgré l'attaque de Benoit Hamon, "Vous, c'est 500.000 fonctionnaires en moins. Vous êtes très fort en soustraction, un peu moins en addition quand il s'agit de votre propre argent !"), et les protestations de Jean-Luc Mélenchon reprochant " les pudeurs de gazelles" à ses adversaires sur la question des affaires, François Fillon n'a pas été vraiment pilonné sur ses problèmes judiciaires. Il a retrouvé son assurance avec les questions économiques et sociales, en assumant la fin des 35h, l'allongement de la durée du travail avant la retraite, et en revendiquant la "realpolitik "en matière de politique étrangère, et singulièrement dans nos relations avec la Russie de Vladimir Poutine. (" Nous aussi, nous avons modifié les frontières au Kosovo" en réponse à ceux qui accusent la Russie d'avoir annexé la Crimée). Le vainqueur de la primaire de droite, aujourd'hui en position de challenger, est allé jusqu'au mea culpa (" j'ai pu commettre des erreurs, mais qui n'en a pas commis ?"), pour tenter de convaincre les électeurs que lui seul peut mettre en place l'alternance avec son projet et grâce à son expérience. Faute à moitié avouée, faute à moitié pardonnée? "Pas concerné par les affaires" et demandant que "les électeurs récompensent les vertueux", Jean-Luc Mélenchon qui revendique de devenir le dernier Président de la Ve République car il mettra en place la VIe, a cultivé sa différence avec sa faconde habituelle. Le candidat de la France insoumise a avancé ses propositions en matière de laïcité avec la séparation de l'Eglise et de l'Etat, le suicide assisté. Cela lui a valu d'arriver juste derrière Emmanuel Macron, dans le classement des candidats les plus ou moins convaincants, avec 20% des suffrages. Il devance largement Benoit Hamon, pourtant à l'attaque contre Marine Le Pen accusée "d'être droguée aux pages faits divers", et d'instrumentaliser "la question de l'immigration". Le candidat PS qui a développé sa proposition d'instauration d'un revenu universel, "seule idée vraiment innovante de cette campagne", d'après lui, en appelle au "vote utile". Pour sauver le PS?  

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