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UMP : famille agitée en quête d'unité
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Université d'été

L'UMP ouvre ce vendredi son université d'été à Marseille. Rampe de lancement pour la campagne présidentielle, cette mobilisation est l'occasion d'afficher l'image d'un parti uni autour du Président. Malgré quelques tensions internes...

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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«Unité et mobilisation». Le mot d’ordre est venu de Nicolas Sarkozy en personne lors du petit déjeuner de rentrée avec les dirigeants de l’UMP jeudi matin. Et d’après Le Figaro il aurait (une nouvelle fois appelé ses troupes à défendre davantage son action et son bilan en déclarant : «J’aimerais que vous montiez tous un peu plus au créneau, car on a l’impression de n’entendre que le PS ». Le message a été bien reçu.

La mobilisation va de soi pour le Parti majoritaire, puisque Jean-François Copé et son équipe veulent faire de leur campus, la rampe de lancement de la campagne présidentielle. Une campagne sans candidat déclaré, seulement évident, mais un candidat naturel pour ses troupes. Si les amis du chef de l’État ont depuis des mois la certitude qu’il va se représenter en 2012, ils faisaient jusqu’à présent preuve d’une certaine retenue dans leur propos.

Ce n’est plus le cas, mais Nicolas Sarkozy, à l’instar de ses prédécesseurs à l’Élysée, «partira» le plus tard possible. Pour l’heure il est en pré-campagne, se concentre sur la reconquête de l’opinion en cultivant la présidentialisation de son image et en s’efforçant de valoriser le succès de l’intervention en Libye auprès des Français. Entreprise d’autant plus difficile que la crise ne l’y aide pas.

A l’UMP, donc, de prendre le relais pour vanter le bilan du quinquennat. Facile sur le papier : les bonnes volontés ne manquent pas, les moyens non plus…Mais demeurent, outre le contexte économique difficile, des bisbilles internes avec les critiques répétées contre le secrétaire général .Jean-François Copé est accusé tantôt de jouer trop perso et de penser à 2017 avant 2012, de tenir un discours trop libéral, pas assez social.

Le maire de Nice, Christian Estrosi est l’un de ceux qui sonnent souvent la charge contre la direction du mouvement, mais aussi contre le gouvernement, réclamant tantôt des marges bénéficiaires moins importantes pour les grandes surfaces, tantôt plus de fermeté à l’égard des délinquants avec l’abaissement de l’âge de la majorité pénale. Mais au nom de la nécessaire unité, il a déjeuné avec Jean-François Copé et les deux hommes ont fait savoir qu’ils ont enterré la hache de guerre. Cette mansuétude réciproque ne doit rien au hasard : le Front National réunit ses journées d’été à Nice dans dix jours. Estrosi et Copé y tiendront meeting commun.

Donner l'exemple à Marseille...

Mais à Marseille, c’est la situation du PS local qui devrait constituer le meilleur ciment de l’Unité de l’UMP. C’est peu dire que Jean-Claude Gaudin a peu apprécié la descente de Martine dans sa ville le jour où Claude Guéant est venu installer le nouveau préfet de Police. Les railleries contre Jean-Noel Guérini, le président du Conseil Général des Bouches du Rhône, en délicatesse avec la Justice devraient couvrir le bruit des frictions internes. Mais on n’est jamais à l’abri d’un couac et c’est Nicolas Sarkozy lui-même qui est à l’origine du plus récent. Il n’ a pas digéré que les élus de droite mêlent leur suffrages à ceux de l’opposition pour rejeter la hausse de la TVA pour les parcs d’attractions lors de l’examen du texte par la Commission des Finances de l’Assemblée ; cette mesure qui fait partie du plan de rigueur annoncé la semaine dernière, a été vivement critiquée par Jean-Pierre Raffarin, sénateur de la Vienne, département du Futuroscope. Nicolas Sarkozy a jugé ces critiques « irresponsables », et pour l’heure il semble déterminé à ne pas céder sur cette mesure qui ne semble pas embarrasser tous les élus de droite !

A Marseille on évitera sans doute aussi de s’attarder sur la Règle d’Or. Les uns voudraient mettre les socialistes au pied du mur en convoquant un Congrès à Versailles ; les autres, à commencer par le président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, ne veulent pas prendre le risque d’un échec dans un cadre aussi solennel. Ces questions là , comme les pistes évoquées par Bruno Le Maire pour le projet de l’UMP pour 2012,(réduction du montant des indemnités chômage les plus élevées, fiscalisation des allocations familiales ),ou les propositions du rapporteur du budget Gilles Carrez, de relever la TVA pour les hôtels de luxe, seront réservées à des cénacles plus restreints.

A Marseille, pour l’UMP ce sera donc Unité et Mobilisation pour 2012, même si pour 2017, le parti majoritaire compte déjà deux prétendants, Jean-François Copé et François Fillon en embuscade. En attendant il leur faut franchir quelques obstacles de taille, et comme le dit le dicton populaire : « A chaque jour suffit sa peine ! » 

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