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Des jeunes pop' pas vraiment UNIs
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Un univers impitoyable

A gauche comme à droite les jeunes militants se lancent dans ce début de campagne avec détermination. Mais au sein de l'UMP, des divisions sèment le désordre. Extraits de "UMP, ton univers impitoyable" (2/2).

Jean-Baptiste Marteau et Neila Latrous

Jean-Baptiste Marteau et Neila Latrous

Jean-Baptiste Marteau est journaliste à LCI, présentateur des matinales week-end.

Neila Latrous est journaliste à TF1 et LCI. Elle présente une chronique sur "Les lectures politiques" dans LCI Matin week-end.

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Sur le terrain du militantisme jeune, la guerre entre l’UNI et le mouvement jeune ne date pas d’hier. Du temps du RPR, elle ne laissait place à aucun compromis possible : on ne peut pas militer au parti et au sein du syndicat étudiant affilié. Mouvement autrefois controversé, l’organisation étudiante a depuis fait son ménage interne et est devenue pleinement associée à l’UMP. Avec une aide financière à l’appui. Mais entre les jeunes adhérents, rares sont ceux qui soutiennent les deux camps : Jeunes Pop’ ou UNI, il faut choisir !

La scène se passe le 15 juin dernier à Nîmes. Un meeting prévu de longue date durant lequel le patron de l’UMP s’en prend à la primaire socialiste et dénonce un processus de « fichage politique ». Le stade des Costières est chauffé à bloc, les militants venus en nombre, ils sont 1 500 d’après les organisateurs. Comme souvent, la géographie de la salle témoigne de l’hostilité entre jeunes syndicalistes et jeunes politiciens. Les sympathisants « Jeunes populaires » forment un imposant carré d’un côté de la salle. Ceux de l’UNI un regroupement moindre qui fait face à celui de leurs concurrents.

Dans les airs, le ballet des drapeaux et fanions s’apparente davantage à une bataille de communication qu’à une harmonieuse chorégraphie. Les applaudissements sont nourris de part et d’autre, la musique entraînante, les caméras nombreuses : tout est prêt pour l’entrée de Jean-François Copé. Comme à son habitude, celui-ci s’offre un tour de piste pour serrer les nombreuses mains qui lui sont tendues : celles de ténors locaux mais aussi celles des militants situés le long de l’allée centrale. Le patron de l’UMP va choisir de faire un détour remarqué par le côté droit de la salle, à l’opposé de l’emplacement choisi par les Jeunes populaires. Un détour qui permet de passer en revue les troupes de l’UNI présentes. Pour les Jeunes pop’ présents ce soir-là, c’est une déclaration de guerre.

Jean-François Copé a choisi son camp : l’UNI plutôt que les jeunes de son parti. Les responsables locaux de l’UMP auront beau rétorquer qu’il s’agit là d’un pur hasard, que Jean-François Copé n’a jamais fait le choix de saluer tel côté de la salle plutôt qu’un autre, le mal est fait. Mais à en croire un responsable jeune pro-Copé, il faut y voir une tout autre analyse. « Le responsable départemental jeune pop’ n’avait pas fait son travail ! Il n’a ramené que trois jeunes à lui quand l’UNI a dépêché un car entier. Jean-François s’est donc logiquement tourné vers le côté qui comportait le plus de jeunes militants. D’ailleurs, le responsable jeune du Gard a été limogé quelques semaines après ce meeting suite à ses contre-performances. » Ambiance ! Malgré tout, pour bon nombre de jeunes militants, un acte aussi anodin que celui-là trahit l’état d’esprit du secrétaire général du parti. D’autant qu’il est lui-même issu des rangs du syndicat étudiant…

Ancien militant, le maire de Meaux n’a jamais caché ses sympathies et son respect pour l’action de ces jeunes engagés. Et certains de ses proches en ont eux aussi été membres. Tout comme François Fillon et Nicolas Sarkozy.

L’UNI, grande école de la politique donc. Des militants qui n’ont peur de (presque) rien, et surtout pas d’aller affronter la gauche sur son terrain de prédilection : les universités. Tracter, coller des affiches, débattre en terrain hostile : une spécialité trop peu développée aux yeux de certains chez les Jeunes populaires, beaucoup plus bourgeois. « Les mecs de l’UNI, ils ne sont pas nombreux, mais ultra-solides », commente Jonas Haddad, secrétaire national des Jeunes Entrepreneurs.

Et parce qu’ils en mesurent la force militante, les responsables de l’UMP se précipitent chaque année à la « convergence » du syndicat, sorte de congrès à huis clos, ce qui évite les phrases malheureuses devant les journalistes. Parmi les fidèles de l’événement, Jean-François Copé bien sûr. Il se souvient qu’en 1995, le soutien de l’UNI à Jacques Chirac a joué un rôle déterminant dans son élection. Ils sont alors le seul mouvement de jeunesse de droite à soutenir sa candidature, à travers le collectif « Les Étudiants avec Chirac ». Un groupe qui verra à nouveau le jour en 2002. Et qui se transformera en « Les Étudiants avec Sarkozy » une fois le candidat de l’UMP désigné en 2007.

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Extraits deUMP, ton univers impitoyable, Flammarion (18 janvier 2012)

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