Sur quel pied danser ?
Ukraine : les très complexes tourments d'Israël !
Ou comment ne pas choisir....
Benoît Rayski
Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.
Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.
Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.
Israël entretient de bonnes relations avec la Russie. Quand son aviation bombarde les batteries de missiles syriens, Tsahal prévient les Russes présents sur place et ils n'interviennent pas. Il y a en Israël plus d'un million de Juifs russes qui sont restés attachés à leur ancienne patrie.
Ça ne veut pas dire qu'Israël soit indifférent aux souffrances du peuple ukrainien. Entre démocraties, on peut s'entendre. Comment aimer l'Ukraine sans fâcher la Russie ? Et comment s'entendre avec la Russie sans blesser l'Ukraine ?
Cruel dilemme dicté par le realpolitik qui se rit de la morale. Zelensky en est parfaitement conscient. En visioconférence, il s'est adressé aux parlementaires israéliens pour leur demander de choisir. Fort de ses racines juives, il a parlé franchement et durement. Le président ukrainien a réclaméqu'Israël adopte les sanctions qui frappent la Russie. Et il a exhorté l'Etat hébreu à lui fournir le Dôme de fer, très efficace contre les missiles.
Il savait pertinemment qu'il n'obtiendrait pas satisfaction. C'est pourquoi il a enchaîné de façon très raisonnable en demandant la médiation d'Israël entre lui et Poutine. Ça aussi c'est de la realpolitik. On trouvera, à juste titre, que la politique israélienne concernant le conflit n'est pas très glorieuse.
Mais l'Allemagne a, pour des raisons économiques, maintenu ses fournitures de gaz venant de Russie. Ce n'est pas très glorieux non plus. Mais l'Allemagne est bien notre amie ?
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