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Twitter a tué les sondages
"sortie des urnes" !
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Nouveau monde

Lors des dernières législatives canadiennes, les résultats ont fuité illégalement sur Twitter avant l'annonce officielle. Faut-il fermer les réseaux sociaux les jours d'élections ? Le député UMP Lionel Tardy penche plutôt pour mettre un terme aux sondages "sortie des urnes" qu'il juge inutiles à l'ère d'Internet.

Lionel Tardy

Lionel Tardy

Lionel Tardy est député UMP de Haute-Savoie.

Au retour de la Coupe du monde de football, il s'illustre lors de l'audition de Raymond Domenech par le Parlement : il fait fuiter sur Twitter le contenu de la discussion pour s'opposer à son huis clos.

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Lors des élections canadiennes de lundi 2 mai dernier, l'embargo sur les résultats et estimations n'a pas été respecté. Des fuites ont eu lieu sur Internet, notamment sur Twitter, mais également dans les médias, où un cafouillage technique a permis aux téléspectateurs d'avoir accès à des estimations bien avant l'heure de fermeture des bureaux de vote. 

La question se posera à nouveau en France pour la présidentielle de 2012, et cela ira en s'amplifiant au fur et à mesure du développement des outils internet et leur usage par l'ensemble de la population. La culture du secret total n'est plus tenable à partir du moment où il est impossible de contrôler les canaux de diffusion de l'information. La grande différence, fondamentale, avec 2007, c'est l'apparition des smartphones. La question va devenir critique et on ne pourra plus se voiler la face.

On peut déplorer cet état de fait, on ne reviendra pas dessus. Contrôler internet n'est tout simplement pas possible. Tous les textes répressifs, Hadopi en tête, ont démontré qu'il y aura toujours des moyens de contourner la loi. Ceux qui violent l'embargo ont un argument assez fort. Pourquoi seule une petite minorité « d'happy few », aurait accès à cette information ? Dans les rédactions des journaux, mais aussi dans les couloirs des ministères, dès 16-17h, on a quasiment les résultats définitifs, qui filtrent allègrement à destination de ceux qui savent qui appeler. Il y a derrière la violation de l'embargo une demande d'égalité qui peut difficilement rester sans réponse, à moins de renier un tiers de notre devise nationale. Le but de ces lois est de préserver le choix de l'électeur d'éléments susceptibles d'influencer son vote, lors du déroulement du scrutin. C'est un principe qui doit absolument être conservé, car c'est la sincérité du suffrage qui est en jeu.

Il faut donc trouver une solution. Puisqu'on ne peut pas contrôler tous les canaux de diffusion, il faut remonter d'un cran et s'attaquer à la production du message. Pourquoi ne pas interdire, tout simplement, les sondages "sortie des urnes" et attendre la publication des résultats définitifs ? C'est une interdiction qui sera beaucoup plus facile à faire appliquer. On pourrait objecter que les journalistes ont besoin d'avoir cette information avant les autres, afin de préparer les soirées électorales. En fait, cette justification ne tient pas. La qualité de l'information ne devrait pas en souffrir, vu la médiocrité de nos soirées électorales, il apparaît difficile de descendre plus bas.

Au contraire, c'est grâce à Internet et surtout aux internautes, capable de traiter de manière pointue ces informations, que l'on aura, dans les années qui viennent, un autre traitement des résultats électoraux. On fera parler les chiffres et pas le personnel politique, avec les enseignements du scrutin et pas les éléments de langage distribués au siège du parti et récités en boucle sur toutes les antennes.

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