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Très Saint Père, quand allez-vous béatifier Angela Merkel ?
©TOBIAS SCHWARZ / AFP

Cloches de Pâques

Oui elle le mérite. Et elle seule parmi les 27 dirigeants de l'Union européenne…

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Très Saint Père je vous écris une lettre que vous lirez peut-être. J'ai entendu les paroles que vous avez prononcés à la Basilique St Pierre. Et je n'en ai raté aucune. Car ce sont elles qui m'autorisent, avec tout le respect et la considération que je vous dois, à m'adresser à vous. Les voici.

Evoquant le chagrin de Marie et de Marie Madeleine devant le tombeau du Christ vous avez dit "cette même douleur on peut la voir sur les visages de ceux qui sont accueillis avec mépris parce qu'immigrants privés de leur pays, de leur maison, de leur famille".

Très Saint Père je ne suis pas catholique. Et chaque fois que je vous entends –vous êtes intarissable sur les migrants- je me félicite de ne pas l'être. Vous décrivez l'Europe et ses peuples comme étant un océan d'égoïsme. Il ne vous aura pas échappé que dans cette vallée de larmes subsiste un ilot de bonté et de charité : l'Allemagne ! Sa chancelière au grand cœur a accueilli près d'un million de migrants. Vous devriez, Votre Sainteté, la béatifier d'urgence. Mais on me dit qu'Angela Merkel n'est pas catholique. Zut alors !

Il me semble, Très Saint Père, que votre cœur est si gros de la souffrance des migrants qu'il n'a plus de place pour héberger celle des chrétiens d'Orient. Savez-vous qu'ils  sont des centaines de milliers à être  persécutés et martyrisés  en Irak et en Syrie ? Ignorez-vous qu'ils sont des millions en Egypte à se rendre, en ce jour de Pâques, dans leurs églises, la peur au ventre, car c'est pendant la messe qu'on les assassine ? Pourriez-vous, Très Saint Père, regarder les visages des mères et des compagnes des Coptes massacrés ? Faites le : vous y verrez certainement la même douleur que celle que vous avez lue dans les yeux de Marie et de Marie Madeleine.

De ça vous ne parlez pas trop, Très Saint Père. On vous comprend. Nommer les assassinés vous contraindrait à désigner les assassins : et ça ce serait gênant. J'aimerai, avec votre permission, terminer ma missive sur une note christique que vous trouverez sans doute polémique. J'ai chez moi un très beau livre : "Quo Vadis" de Sienkiewicz.

L'histoire se passe à Rome à l'époque de Néron quand les chrétiens étaient livrés aux lions. L'apôtre Pierre quitte la ville alors qu'on massacre ses ouailles. Sur la route il voit apparaître le Christ. Ebloui et stupéfait il s'écrit : "Quo Vadis Domine (ou vas-tu maître ?)". La réponse du Christ : "Je vais à Rome que tu as abandonnée pour qu'on me crucifie une deuxième fois". Honteux, Pierre rebrousse chemin. Peut-être qu'un jour vous aussi, Très Saint Père, vous rencontrerez le Christ…

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