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La carte bancaire du futur ?
Votre prochain téléphone portable !
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T'es où ? Attends, je paye !

Le salon "Cartes & Identification" a fermé ses portes ce jeudi à Villepinte. Les technologies d'achat de biens ou services par téléphones portables ont monopolisé toutes les attentions. Payer avec son portable devrait devenir une réalité très rapidement...

Robin Rivaton

Robin Rivaton

Robin Rivaton est chargé de mission d'un groupe dans le domaine des infrastructures. Il a connu plusieurs expériences en conseil financier, juridique et stratégique à Paris et à Londres.

Impliqué dans vie des idées, il écrit régulièrement dans plusieurs journaux et collabore avec des organismes de recherche sur les questions économiques et politiques. Il siège au Conseil scientifique du think-tank Fondapol où il a publié différents travaux sur la compétitivité, l'industrie ou les nouvelles technologies. Il est diplômé de l’ESCP Europe et de Sciences Po.

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Alors que l’achat à distance de biens ou services par appareil mobile (m-commerce par opposition au e-commerce) a déjà séduit 3,3 millions de Français dans l’année écoulée, soit 21% des 16 millions de mobinautes, certains acteurs tentent également de transformer l’appareil mobile en outil de paiement pour les achats physiques (m-payment).

La solution la plus simple est celle d’un compte commerçant avec enregistrement bancaire. Ainsi Square dirigée par Jack Dorsey, fondateur de Twitter, visait à fournir une solution aux marchands qui n’avaient pas accès à l’infrastructure de carte bancaire, du fait de leur petite taille (soit 27 millions de PME aux Etats-Unis) ou des transactions de particuliers à particuliers. La société fournit un lecteur de bande magnétique à brancher sur la prise jack du téléphone pour enregistrer les coordonnées d’une carte lors du premier règlement en magasin, et une application smartphone pour les paiements suivants. La start-up a connu un très gros succès ces derniers mois, elle aurait généré 200 millions de dollars de transactions au mois d’octobre 2011 d’après TechCrunch, avec 800 000 lecteurs en circulation.

Vient ensuite la reconnaissance visuelle, la transaction étant identifiée par un code barre 2D. Starbucks, la célèbre chaîne de cafés a lancé son propre mode de paiement basé sur cette technologie. Le client télécharge une application, recharge un porte monnaie virtuel et génère un code barre à son arrivée en caisse. Le serveur scanne ce code barre et le montant de la commande est déduit du compte client. Cette application est couplée à des services annexes de fidélisation et réduction. Lancée en janvier, désormais disponible dans 9 000 magasins Starbucks aux États-Unis, l’application a été plébiscitée par les consommateurs pour sa rapidité de paiement, et elle s’est si bien développée qu’elle représenterait 20% des transactions de Starbucks.

La communication NFC : le futur de la technologie de communication sans fil

Le champ le plus connu mais encore en mutation technologique est la communication NFC (Near Field Communication), une technologie de communication sans-fil à courte portée et haute fréquence. Il suffit alors de poser le téléphone à côté du terminal d’un marchand pour que le paiement ait lieu. A long terme, elle permettra de payer, mais aussi de valider son titre de transport, et pourquoi pas, d’ouvrir la porte de son domicile. Toutefois la technologie NFC implique un module supplémentaire dans le téléphone. A l’heure actuelle seul un téléphone Samsung intègre une puce NFC mais plus d'une vingtaine de nouveaux smartphones seront équipés début 2012. Tous les grands acteurs ont des projets dans ce domaine.

En France, Orange, Bouygues, SFR et NRJ Mobile, se sont réunis avec des banques (Société Générale, BNP Paribas et Crédit Mutuel) et des industriels (Atos, Gemalto, Safran, Oberthur), et ont lancé le NFC sous l’appellation Cityzi, avec le soutien des pouvoirs publics, à Nice en mai 2010. En janvier 2011, le ministre de l'Industrie E. Besson a annoncé le lancement de neuf projets pilotes de déploiement de services mobiles sans contact dans les villes de Bordeaux, Caen, Lille, Marseille, Nice, Paris, Rennes, Strasbourg et Toulouse. Orange a lancé le premier mobile NFC Samsung Galaxy II Cityzi en septembre 2011 sur les villes précitées. Pour le client, il faut acheter un mobile spécifique, souscrire un abonnement Cityzi en plus de son abonnement mobile. L’idée est que les marchants créent de nombreuses applications du type cartes de fidélité virtuelles, de réduction, de transport…

Google est aussi de la partie...

Aux États-Unis, le poids lourd est Google qui a lancé en mai Google Wallet en partenariat avec Mastercard, Citigroup, Sprint et Ingenico. Concrètement, le projet s'articule autour d'une application gratuite à installer sur le smartphone. Il suffit alors d'approcher son terminal d'un boîtier dédié chez les commerçants américains participants pour effectuer un achat.

Il est également possible de profiter d'offres spéciales offertes par des commerçants (Google Offers) et de valider des cartes de fidélité. En outre, les possibilités d’applications annexes pour les développeurs tiers sont très faciles et attractives. Pour rassurer les utilisateurs, la sécurité a été mise en avant. Le système sera débranché chaque fois que l'écran est éteint, et en cas de perte, un coup de fil devrait suffire à désactiver la fonction de paiement.

Visa a un autre projet, il ne s’agit pas de terminaux NFC mais d’une carte micro-SD à insérer dans un téléphone compatible. Visa testera de décembre 2011 à janvier 2012 un pilote sur Caen. A partir de janvier, elle testera le paiement mobile sur 72 000 emplacements dans le village olympique de Londres.

La guerre technologique est déclarée !

Le champ du paiement par mobile est en phase d’innovation, plusieurs générations de technologies et différentes normes s’affrontent. A la manière des principales guerres technologiques (VHS/Betamax, DVD/Mini-Disc, Blue Ray/HD-DVD, 3G/UMTS), il semble pour l’heure hautement improbable de déterminer si une standardisation va s’opérer. Un critère important est de satisfaire la confiance des consommateurs.

Dès lors que l’appareil mobile contient des données sensibles, telles que les coordonnées bancaires et des éléments d’identification personnelle, les gens attendent une sécurité absolue. Enfin, les industriels devraient veiller à ne pas exagérément allonger la chaîne d‘intermédiaires, de façon à ne pas surenchérir le coût du service pour l’utilisateur.

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