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Tabac et cancer : le sevrage total est la seule solution pour réduire le risque
©FRED TANNEAU / AFP

Bonnes Feuilles

Dans "Cancer quels risques ?" publié aux éditions Quae, Martine Perez et de Béatrice Fervers décrivent dans quelles circonstances certains comportements favorisent l'émergence de ce fléau. Extrait 2/2.

Martine Perez

Martine Perez

Médecin de formation, journaliste et auteur de plusieurs ouvrages sur la santé, Martine Perez a d'abord écrit pour le Quotidien du Médecin avant de devenir rédactrice en chef de la rubrique Sciences et médecine du Figaro pendant près de 20 ans.

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Béatrice Pervers

Béatrice Pervers

Béatrice Pervers est cancérologue ; elle dirige le département Cancer et environnement du Centre Léon-Bérard de Lyon. De 2011 à 2017, elle a coordonné la chaire d'excellence Environnement, nutrition et cancer. Jacqueline Godet (préface) est présidente de la Ligue contre le cancer.

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La seule manière de réduire le risque de cancer lié au tabac, pour le fumeur comme indirectement pour ses proches, c’est le sevrage total. Certains pays se sont engagés dans des stratégies de longue haleine pour lutter contre le tabagisme, comme l’Australie ou la Nouvelle-Zélande, avec des résultats intéressants, puisque le pourcentage de fumeurs dans ces pays est passé sous la barre des 15 %. Des politiques publiques visant à augmenter brutalement et fortement le prix du paquet de cigarettes, à interdire le tabac dans tous les lieux publics en intérieur comme en extérieur, ainsi qu’à imposer le paquet neutre et la vente sous le comptoir (les paquets ne sont plus exposés), mais aussi l’aide gratuite au sevrage tabagique ou les amendes massives pour les buralistes qui vendraient du tabac à des moins de 18 ans… ont contribué à obtenir ces résultats très favorables sur les consommations qui continuent à régresser. La volonté politique est le seul facteur qui permettra de faire régresser le tabagisme en France où 30 % des adultes continuent à fumer régulièrement.

Mais comment arrêter de fumer ? D’abord, en évitant de commencer bien sûr, car ensuite, dans la mesure où il s’agit d’un produit addictif, il est très difficile d’arrêter. Malheureusement, il n’existe aucune méthode pour arrêter de fumer offrant 100 % de chances de succès. Première stratégie anti-tabac : il est possible d’essayer de se sevrer tout seul. La force de la volonté permet parfois d’y parvenir. Sinon, la seconde étape est de consulter son médecin généraliste. Il a été montré que le conseil individuel sur le tabac, c’est-à-dire un entretien de dix minutes avec un professionnel de santé qui stimule la volonté et démontre l’intérêt du sevrage pour la santé, multiplie par 1,4 les chances de succès de l’arrêt. Les thérapies de groupe 

ser le paquet neutre et la vente sous le comptoir (les paquets ne sont plus exposés), mais aussi l’aide gratuite au sevrage tabagique ou les amendes massives pour les buralistes qui vendraient du tabac à des moins de 18 ans… ont contribué à obtenir ces résultats très favorables sur les consommations qui continuent à régresser. La volonté politique est le seul facteur qui permettra de faire régresser le tabagisme en France où 30 % des adultes continuent à fumer régulièrement.


Mais comment arrêter de fumer ? D’abord, en évitant de commencer bien sûr, car ensuite, dans la mesure où il s’agit d’un produit addictif, il est très difficile d’arrêter. Malheureusement, il n’existe aucune méthode pour arrêter de fumer offrant 100 % de chances de succès. Première stratégie anti-tabac : il est possible d’essayer de se sevrer tout seul. La force de la volonté permet parfois d’y parvenir. Sinon, la seconde étape est de consulter son médecin généraliste. Il a été montré que le conseil individuel sur le tabac, c’est-à-dire un entretien de dix minutes avec un professionnel de santé qui stimule la volonté et démontre l’intérêt du sevrage pour la santé, multiplie par 1,4 les chances de succès de l’arrêt. Les thérapies de groupe (techniques cognitivo-comportementales) ont aussi démontré leur efficacité mais sans faire franchement mieux que le conseil individuel. Les substituts nicotiniques sous toutes leurs formes (gommes, patchs…) multiplient par 1,5 à 1,7 les chances de succès des tentatives d’arrêt du tabac[33]. La cigarette électronique est parfois recommandée par les pneumologues pour arrêter de fumer. Selon le Baromètre santé 2014 de l’Inpes, un fumeur qui utilise également une e-cigarette diminuerait sa consommation de tabac, en moyenne, de neuf cigarettes par jour. Mais l’objectif final, c’est bien sûr l’arrêt définitif du tabac sous toutes ses formes et de la cigarette électronique qui reste un pis-aller.
Sur le plan politique, il est démontré qu’une des mesures les plus efficaces pour inciter les fumeurs à arrêter de fumer, c’est l’augmentation tant décriée par les buralistes des prix du tabac. Dans le cadre du premier plan cancer, entre 2002 et 2004, le prix du paquet le plus vendu est passé de 3,6 à 5 euros. Cette taxation importante a entraîné une chute des ventes de cigarettes de 33 % entre 2002 et 2004, et une baisse du nombre de fumeurs. Pour l’OMS, l’augmentation des prix est la méthode la plus efficace pour réduire les consommations. Une augmentation de 10 % du prix payé par le consommateur réduit de 4 % les ventes et a un impact encore plus fort sur les jeunes (– 8 % de ventes les concernant) et sur les personnes en situation de précarité.

Extrait de "Cancer quels risques ?" de Martine Perez et Béatrice Fervers, publié aux éditions Quae

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