Syrie : Assad défie toujours Obama, les échantillons de l'ONU analysés ce lundi<!-- --> | Atlantico.fr
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Selon Bachar al-Assad, la Syrie est "capable de faire face à toute agression extérieure"
Selon Bachar al-Assad, la Syrie est "capable de faire face à toute agression extérieure"
©Reuters

Ça discute toujours

Barack Obama, qui assure avoir les preuves d'une attaque chimique, tentera de convaincre le Congrès du bien-fondé d'une intervention militaire.

C'est aujourd'hui, lundi 2 septembre, que les experts de l'ONU mandatés en Syrie vont transmettre aux laboratoires les échantillons prélevés sur des sites qu'ils pensent avoir été attaqués à l'arme chimique par le régime. Le porte-parole de l'ONU, Martin Nesirky, a toutefois refusé de donner un calendrier précis pour les conclusions de l'enquête. Selon l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), les analyses des échantillons pourraient prendre trois semaines.

Ces résultats sont évidemment très attendus, l'ONU se refusant à tirer la moindre conclusion avant de les avoir reçus. Barack Obama, qui tente actuellement de convaincre le Congrès du bien-fondé d'une intervention militaire, en aura, lui aussi, besoin et, ce, même si John Kerry affirmait ce week-end disposer de preuves suffisantes établissant l'utilisation d'armes chimiques par Bachar al-Assad. Une semaine avant le commencement des débats dans les deux chambres du Congrès, les services de la Maison-Blanche multiplient les contacts afin d'influer sur la décision des élus américains. Le président des Etats-Unis recevra d'ailleurs John McCain dans la journée. Ce membre influent du Parti républicain, candidat à l'élection présidentielle de 2008, n'est pas sûr de soutenir une résolution permettant l'envoi de troupes en Syrie.

Paris publie ses preuves

Cette situation rend plus difficile l'obtention de soutiens étrangers. Réunis dimanche soir au Caire, les membres de la Ligue arabe ont exhorté les pays occidentaux à prendre leurs responsabilités et sont partagés sur l'attitude à adopter. Si le secrétaire d'Etat américain John Kerry évoquait en fin de semaine dernière la Ligue arabe comme un allié en cas d'action militaire en Syrie, le prolongement - l'enlisement ? - des discussions n'aide pas à obtenir son ralliement définitif. Le gouvernement français, qui continue d'appeler une intervention de ses voeux, va, de son côté, déclassifier  une note des renseignements sur l'arsenal chimique syrien. Ce document indique que les services de renseignement français auraient eux aussi des preuves de l'attaque chimique du 21 août, apportant ainsi du crédit aux allégations américaines.

Ces discussions font en tout cas le jeu du pouvoir syrien qui n'hésite pas à "provoquer" l'Occident. Ainsi le vice-ministre des affaires étrangères syrien, Fayçal Moqdad, a-t-il jugé Barack Obama "clairement hésitant, déçu et confus",appelant le Congrès américain à "montrer sa sagesse" en ne donnant pas son feu vert pour des frappes en Syrie. Bachar al-Assad a, de son côté, répété que son pays serait "capable de faire face à toute agression extérieure". Nul doute que les discussions du prochain sommet du G20, qui se tiendra les 5 et 6 septembre prochains à Saint-Petersbourg, tourneront essentiellement autour de la situation en Syrie et risquent de provoquer quelques tensions entre ses participants.

Le pape appelle à prier pour la paix

Par ailleurs, dimanche, l'Algérie, l'Irak, le Liban mais aussi l'Egypte et la Tunisie ont exprimé leur opposition à une intervention qu'ils considèrent comme une ingérence étrangère.

"C'est le régime de Damas qui a ouvert les portes en faisant entrer les Gardiens de la révolution iraniens et les forces du Hezbollah", a expliqué le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud Al-Fayçal, en assurant qu'une opposition à une intervention militaire étrangère en Syrie, était un "encouragement pour le régime" d'Assad.

La Syrie est en proie depuis mars 2011 à une révolte populaire devenue guerre civile qui a fait plus de 110 000 morts et a valu à la Syrie d'être suspendue fin 2011 des travaux de la Ligue arabe avant que son siège ne soit réattribué à l'opposition syrienne. En visite à Damas, un responsable parlementaire iranien a prévenu dimanche que les intérêts américains seraient "menacés" si Washington lançait une frappe contre le régime syrien, allié de Téhéran.

A Rome, le pape François a appelé dimanche le monde à observer une journée de prière et de jeûne pour la paix en Syrie le 7 septembre. Dimanche, au moins 26 personnes sont mortes en Syrie des raids aériens et des combats entre rebelles et forces du régime près de Damas.

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