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Sylvia Pinel, candidate à la primaire de la gauche : les raisons très politiciennes du volte-face de l'ancienne ministre
©Reuters

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La présidente du PRG sera finalement candidate dans la cadre de la primaire de la gauche. La nouvelle est tombée à 16h et ne devrait pas faire trembler les éléphants du PS. Elle a pourtant son intérêt. Très stratégique. Décryptage.

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand, journaliste politique à Atlantico, suit la vie politique française depuis 1999 pour le quotidien France-Soir, puis pour le magazine VSD, participant à de nombreux déplacements avec Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Hollande, François Bayrou ou encore Ségolène Royal.

Son dernier livre, Chronique d'une revanche annoncéeraconte de quelle manière Nicolas Sarkozy prépare son retour depuis 2012 (Editions Du Moment, 2014).

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Samedi 26 novembre, lorsque la présidente du PRG a annoncé qu'elle entendait se présenter en dehors de la primaire socialiste, l'ancien monde est vacillant, mais toujours debout. François Hollande rêve toujours d'être candidat à l'élection présidentielle mais il vient de comprendre, ou plutôt d'accepter, un élément déterminant : cette primaire qu’il a appelée de ses vœux ne doit pas faire triste mine. Les LR et leurs alliés étant capables de réunir plus de 4 millions d'électeurs, la gauche ne doit pas faire moins de 3 millions. Or une telle mobilisation ne peut pas être à l’avantage du chef de l’État. Ses soutiens en sont convaincus et expliquent à François Hollande que ces primaires, qui devaient permettre à la gauche de se rassembler derrière lui, vont se transformer en référendum anti-Hollande. Qu'il court à la catastrophe. Risque de n'être même pas deuxième.

D’où l'arme Pinel, un instrument à double tranchant. Elle permet tout d’abord d’assécher un peu le marais des parrainages. Une candidature Pinel c'est 500 signatures en moins pour Emmanuel Macron qui, bien que soutenu par toute une partie du PRG, pourrait alors être en difficulté pour pouvoir se présenter à la présidentielle. D'autant que le 16 novembre, le bureau national de ce petit parti resté loyal à François Hollande pendant tout le quinquennat a voté à l'unanimité un texte condamnant "les prises de positions individuelles pour la présidentielle". Une réponse sèche aux parlementaires radicaux comme le député Alain Tourret ou le sénateur Jacques Mézard qui s'affichent ouvertement en faveur de la candidature d'Emmanuel Macron et appellent le parti à les suivre. En ayant sa propre candidate, le PRG siffle ainsi la fin de la récré.

Mais la candidature de Sylvia Pinel sert doublement les intérêts du chef de l’État. En ne la décourageant pas de se présenter hors primaire, le chef de l’État s'ouvre une voie. Une porte dérobée comme il les affectionne. Les hollandais peuvent ainsi clamer : si elle le fait, pourquoi pas lui ! Mais d'autres observent la manœuvre, incrédules. Comment éviter les primaires sans être ridicule et risquer de fracturer son camp, pensent-ils. Autour de François Hollande, les avis divergent, les camps s'affrontent. Primaire, pas primaire... En fin de semaine dernière, la question est tranchée par le Président lui-même. Quant à Sylvia Pinel, qui ne présente plus aucune utilité hors primaire, elle réintègre donc la bataille. Abandonnant ainsi les parrainages venus des élus PRG à Emmanuel Macron qui voit, depuis quelques jours, un certain nombre de hollandais venir le soutenir. Jusqu'au premier d’entre eux ? Qui sait.

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