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Suites de l’affaire Sagnol : pauvre LICRA ! Jusqu'où descendra-t­-elle ?
Suites de l’affaire Sagnol : pauvre LICRA ! Jusqu'où descendra-t­-elle ?
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Naufrage

Plus bas, toujours plus bas... L'organisation antiraciste fait tout son possible pour y arriver. Et elle y arrive plutôt bien...

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

Voir la bio »

La Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme (LICRA) a eu un passé respectable. Quand elle fut fondée dans les années 30 elle s'appelait Ligue Internationale Contre l'Antisémitisme (LICA). C’était un temps où la droite extrême française défilait dans les rues en criant "à bas les métèques !" "mort aux Juifs !". Son combat avait alors un sens, une utilité et un adversaire clairement désigné.

Puis, l'époque ayant changée et la lutte contre l'antisémitisme lui paraissant un objectif trop réducteur, la LICA se débaptisa pour se rebaptiser LICRA. C'est qu'il fallait prendre en compte la stigmatisation, réelle ou supposée, des Arabes et des Noirs vivant sur notre territoire. Dans cette logique, qui sacrifiait à l'air du temps, lutter contre l'antisémitisme pouvait éloigner la LICRA les populations souffrantes qu'elle voulait protéger et consoler.

Or il se trouve que l'antisémitisme est de nouveau, et férocement, de retour en France. Précisément chez ceux pour lesquels la LICRA a rajouté un "R" à son précédent sigle. C'est en effet dans les banlieues que la haine des Juifs se porte le mieux. Pauvre LICRA ! Que peut-elle faire ? La dignité voudrait qu'elle ait le courage de reprendre son ancien nom de Ligue Internationale Contre l'Antisémitisme. Mais du courage elle n'en a pas. Elle a décidé d'emprunter un tout autre chemin.

Par tradition, par fidélité à ses origines, peut être, la LICRA est, pour l'essentiel, dirigée et animée par des Juifs. Ce qui n'est ni bien ni mal. Et en tout cas pas honteux. Mais tout se passe comme si la LICRA supportait mal l'étoile jaune qu'elle s’était elle-même cousue sur la poitrine. C'est pourquoi elle fait tout ce qu'elle peut pour s'en débarrasser ou en tout cas pour la dissimuler.

Pour ce faire elle chausse de gros sabots qui écrasent aveuglement l'intelligence et le bon sens. Ainsi elle a rompu avec fracas le partenariat qui la liait aux Girondins de Bordeaux. Au motif que l'entraîneur du club, Willy Sagnol, a déclaré que "les joueurs africains n'étaient pas chers et couraient vite" et que les joueurs nordiques étaient "habiles et intelligents". Pour ceux que ça intéresse un peu, et qui ne crient pas au racisme chaque matin quand ils se rasent (pardon mesdames), ils peuvent consulter l'Indice de Développement Humain établi par l'ONU et regarder les résultats comparés de l'Afrique Noire et de l'Europe du Nord...

L'affaire a fait grand bruit d'autant plus que le PS, jamais en retard d'une idiotie, a réclamé des sanctions contre M. Sagnol. Au même moment que la LICRA rompait avec Bordeaux, elle nouait des liens très tendres avec la municipalité de Vaulx-en-Velin. Un partenariat avec un budget de 150 000 euros pour combattre "les discriminations, le racisme et l'antisémitisme". Noble tâche ! Or il se trouve que l'adjoint chargé de la citoyenneté (et donc de la lutte contre la discrimination) dans cette mairie de gauche est un certain Ahmed Chekhab.

Il y a quelques mois il eut son heure de notoriété quand furent révélées ses saillies vulgairement et grossièrement anti-juives. Cambadélis gronda un peu : "ce n'est pas bien". La maire de la ville, Mme Geoffroy, tempéra en assurant qu'Ahmed Chekhab "était jeune et ne savait pas..." Il fut néanmoins sanctionné. On le priva de son poste d’adjoint aux sports. Et il fut nommé adjoint à la citoyenneté et donc chargé de lutter contre les discriminations ! Un douloureux chemin de croix pour le malheureux Ahmed Chekhab. Et qui sait si arrivé au Golgotha on ne l'obligera pas à mettRe une kippa en guise de couronne d'épines ? Mais toute rédemption a son prix...

Invité à commenter cet intéressant partenariat, M. Benguigui, patron de la LICRA locale, s'est félicité de cette belle avancée. Il a reconnu que son organisation aurait pu attaquer Ahmed Chekhab en justice pour ses propos. Mais, a t-il dit, cette démarche n'a pas été jugée opportune. Un charitable souci d'apaisement sans doute. Car – qui sait ? - on ne sait quelles émeutes anti-juives auraient pu éclater à Vaulx-en-Velin. Au passage M. Benguigui a déploré qu'il n'y ait plus qu’une dizaine de familles juives dans la ville alors que dans le temps il y en avait 200. Si la LICRA ignore les raisons de cet exode nous pouvons la renseigner. C'est parce qu'à Vaulx-en-Velin il y a des centaines d'Ahmed Chekhab que l'ex-LICA caresse dans le sens du poil.

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