Star Wars Battlefront : un nouvel espoir ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Ceux qui s'attendaient à un énième recyclage de la formule Battlefield seront déçus.
Ceux qui s'attendaient à un énième recyclage de la formule Battlefield seront déçus.
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Atlantico games

Après un Battlefield Hardline en demi-teinte, trop similaire à son prédecesseur Battlefield 4, lui même à peine différent du (pourtant) très bon Battlefield 3, Dice revient sur le devant de la scène avec Star Wars Battlefront, dernier opus en date de la cultissime série de shooter qui se déroule, comme son nom l'indique, dans l'univers de Star Wars.

Greg Jacomet

Greg Jacomet

Greg Jacomet, 24 ans, est éditeur du magazine Parisian Gentleman, éditorialiste pour le magazine "The Rake" et un expert aujourd’hui très réputé en matière de parfumerie, notamment masculine. 
 
Il est également un grand spécialiste du monde des jeux vidéo et l’animateur de la rubrique "Atlantico Games" consacrée à l’actualité internationale du secteur.
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Autant crever l'abcès tout de suite : Star Wars Battlefront n'est pas le jeu que les fans de la série attendaient depuis le dernier opus, sorti en 2004. A vrai dire, Battlefront n'a pas grand chose à voir non plus avec Battlefield.

A l'instar du magnifique Bad Company 2 sorti en 2010, Battlefront épure la formule Dice habituelle : car s'il y est toujours question de batailles chaotiques à grande échelle, le gameplay y est cependant grandement simplifié. Pas de système de classes, pas de dogfight dans l'espace, ni même de campagne solo scénarisée : le Battlefront de 2015 est un shooter rapide et nerveux, essentiellement centré sur l'infantrie et qui relève plus du jeu d'arcade que du simulateur pseudo-militaire.

Visuellement, l'épure est également de mise. Là ou les derniers Battlefields faisaient dans la surenchère constante avec des environements destructibles, du lens-flare à en crever et des explosions à gogo propres à émoustiller Michael Bay lui même, Battlefront prend carrément le contre-pied : les environnements sont à nouveaux parfaitement lisibles et les abominables animations qui se déclenchaient au moment de sauter par dessus le moindre obstacle dans les derniers Battlefields ne sont plus qu'un mauvais souvenir.

Et la cerise sur le gateau, c'est que Battlefront est artistiquement absolument irréprochable. On se croirait dans un film Star Wars : visiter Hoth la première fois, au milieu d'un champ d'AT-AT survolé par une horde de Speeders est un une expérience à couper le souffle. Les environnements sont riches, détaillés, et globalement bien designés.

Le coeur du gameplay, le combat en lui même, est également très satisfaisant. Les blasters offrent de belles sensations de tir, et nul besoin de se soucier de munitions : il faut simplement éviter la surchauffe. Le système de classe ayant été remisé au placard, les personnages sont désormais customisables à l'aide d'un système de "cartes". Ces dernières sont équipables dans les menus, et offrent au joueur une belle variété de gadgets : de la grenade au jet-pack en passant par le blaster-sniper à balle unique, toutes les "cartes" sont réutilisables après un court délai de récupération d'une douzaine de seconde en moyenne.

A la manière des anciens FPS en arène, chaque niveau comporte de nombreux Power-Up à ramasser : ces derniers sont à utilisation unique, et permettent au joueur d'utiliser de puissantes compétences : de la création d'un droïde de combat à la possibilité d'incarner un véhicule, voire même un "héros", c'est à dire un personnage tout droit tiré des films : Han Solo, Luke ou même Dark Vador...

Il s'agit donc d'un système assez franchement à contre-courant de ce qui se fait actuellement dans les shooters : à défaut de proposer au joueur la possibilité de s'ultra-spécialiser, Battlefront encourage au contraire un gameplay fluide, où le joueur ne se trouve pas cantonné à un seul et unique rôle.

Les modes de jeux proposés dans Battlefront vont de la petite escarmouche en comité réduit aux batailles rangées à 20 contre 20  – avec véhicules et héros. Il y en a pour tout les goûts, y compris pour les amateurs de combats aériens, qui seront heureux d'apprendre qu'il existe un mode qui leur est entièrement dédié. Dommage cependant que le gameplay en vaisseau soit aussi mou du genou. La plupart des matchs dans ce mode de jeu se résument à verouiller une cible puis à la canarder en espérant gagner. Pas franchement excitant.

Pour ma part, j'aime mon Battlefront en petit comité : les modes "Zone de Largage" et "Course au Droïde", respectivement à 8 contre 8 et 6 contre 6 offrent de belles parties bien nerveuses à objectifs mouvants. Certains modes plus atypiques tels que "Traque du Héros" à 1 contre 7, où le joueur seul incarne un personnage clef de la saga culte contre 7 soldats, constitue également une chouette distraction entre deux parties. Et se retrouver nez à nez avec un Dark Vador au détour d'un couloir est toujours une expérience absolument terrifiante, mais aussi délicieusement excitante.

Battlefront 2015 est une drôle de créature : pas vraiment fidèle aux précédents opus de la série et trop connoté arcade pour faire suite aux Battlefields. Pourtant, la mayonnaise prend : l'ambiance y est exceptionelle et le gameplay avec son système de cartes et de power-up n'est pas sans rappeller les FPS d'antan, quoiqu'avec une sensibilité résolument moderne. S'agit-il du shooter que les fans attendaient ? Probablement pas – mais l'expérience reste toutefois suffisament fun et bien fichue pour attirer - et pourquoi pas fidéliser - un public lassé des jeux Dice de ces dernières années.

Il m'est en revanche impossible d'achever cette chronique sans mentionner ce qui constitue, à mon sens, le plus gros point négatif de ce Battlefront. EA Games propose déjà à la pré-vente un "Season Pass", qui contiendra 4 "extensions" de contenu additionnel, au prix de ... 50€.

Sachant que le jeu de base est déjà proposé en édition standard à 60€, il est difficile de cautionner ce genre de pratique, qui risque fort de fracturer la communauté. Devoir débourser 110€ pour un jeu complet, c'est difficile à avaler – à plus forte raison quand le contenu de ce "Season Pass" demeure encore un mystère complet, ce qui n'empêche pas EA d'en faire la réclame dans les menus du jeu...

Même si EA a récemment fait état de son intention de proposer quelques maps et modes de jeux gratuits en sus du "Season Pass", il est franchement regrettable de constater que le géant du jeu vidéo n'en a pas fini avec sa politique de surenchère marketing, dont Battlefront risque fort de faire les frais. Il est en effet parfois (très) difficile de ne pas avoir l'impression de jouer à un jeu amputé d'une partie de son contenu...

Pourtant, en dépit de ces considérations, et d'un point de vue purement ludique, Battlefront demeure une belle réussite. Un shooter nerveux, direct et franchement fun qui se déroule dans un univers Star Wars criant de vérité. La musique de John Williams est bien entendu de la partie, et il est impossible de ne pas frémir en entendant la marche impériale résonner sous le tir nourri de l'armée rebelle, au beau milieu de la forêt d'Endor.

Ceux qui s'attendaient à un énième recyclage de la formule Battlefield seront déçus. Ceux qui s'attendaient à une suite directe aux jeux Battlefront de la décennie passée seront également déçus. Les autres y trouveront un shooter de type arcade bien fichu et très addictif.

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