Stanislas Guerini, la bave aux lèvres : il dénonce les "charognards" de l’opposition<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Stanislas Guerini, la bave aux lèvres : il dénonce les "charognards" de l’opposition
©ludovic MARIN / POOL / AFP

Gloire éternelle à Macron, notre guide bien-aimé

Le patron de LREM a-t-il la haine ou est-il saisi par la panique ? Nous le savons parfaitement capable de cumuler les deux.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

Voir la bio »

Elisabeth Borne avait tiré la première. Dans un tweet elle avait dénoncé ceux qui « dénigrent » la gestion gouvernementale de la crise sanitaire. « Ils tweetent pendant que d’autres sont sur le front et se retroussent les manches ». La pauvre, elle ne s’est pas rendu compte qu’elle avait quitté le front pour tweeter elle aussi…

Ce coup porté à l’adversaire paru trop léger à Stanislas Guerini. Elisabeth Borne, faible femme, susurrait. Mais lui c’était un homme, un vrai, avec des c… Et il frappa vigoureusement avec un vocable destiné à marquer les imaginations : « des charognards » s’exclama-t-il en visant l’opposition.

On peut supposer que Guerini, sans doute très content de lui, demanda aux membres de son cabinet : « Je leur ai bien défoncé la gueule ? ». Des cris d’enthousiasme saluèrent son propos. Nous ne partageons pas ces effusions de joie. Car nous trouvons Guerini un peu mou et imprécis.

Mais s’écriront des naïfs, «  on a bien le droit de critique en démocratie ». Réponse immédiate : «  pas de démocratie pour les charognards ».

Nous trouvons que « charognards » c’était pas mal. Mais Guerini aurait dû entrer dans le détail et fournir la liste de ces animaux répugnants. Vautours, hyènes tachetées, chacals, corbeaux… Voilà qui aurait permis en les désignant d’exterminer ceux qui en veulent à Macron.

Par ailleurs Guerini devrait également (je sais on va croire que je lui en veux) compléter son discours en rendant hommage à celui qui nous dirige et dont la pensée nous aidera à terrasser les vautours, les hyènes tachetées, les chacals, les corbeaux. J’ai nommé Emmanuel Macron à qui nous devons tout ce qui va bien. Alors que les charognards nous font tant de mal.

Je viens de visionner un passionnant documentaire sur le règne de Staline. J’y ai puisé des éléments de langage qui permettront à Guerini d’élargir son champ lexical. Il pourrait essayer ça. « Emmanuel Macron est notre roi thaumaturge. Saint-Louis guérissait les écrouelles. Lui guérit le coronavirus ».

Mais Guerini peut faire encore mieux. « Sous la conduite éclairée de Macron, nous avançons vers un avenir meilleur. Grâce à lui nos jours sont heureux et nos nuits paisibles. Car quand nous dormons, lui ne dort pas : il veille sur nous. Que serions-nous d’autre sans lui qu’un peuple à la dérive ? Merci, oui, merci à Macron le bien-aimé ». Voilà ce que devrait dire Guerini s’il veut se hisser au-dessus de ses insultes certes utiles.    

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !