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La Grèce devrait respecter les mêmes règles que les entrepreneurs.
La Grèce devrait respecter les mêmes règles que les entrepreneurs.
©Reuters

Les entrepreneurs parlent aux Français

Pour un entrepreneur, les dettes sont faites pour être payées. Ceux qui ne paient pas, paient quand même. Par la liquidation et la dépossession de leur patrimoine. Impossible de défausser sur un tiers ou la collectivité. Et c'est précisément ce que Tsipras et son peuple font semblant de ne pas comprendre.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Une rubrique d’été sous température caniculaire. Cela fait fondre l’encre y compris dans mon PC pourtant robuste. Cet article sera court. Il fera un commentaire inversement proportionnel au temps passé par la terre entière, ce dernier mois, sur le problème grec, qui comme l’aurait dit Audiard, nous les 'hache menu". Et Dieu sait si le menu grec était réputé pour ses bienfaits pour la santé.

Pour un entrepreneur, les dettes sont faites pour être payées. Ceux qui ne paient pas, paient quand même. Par la liquidation et la dépossession de leur patrimoine. Impossible de défausser sur un tiers ou la collectivité. Une dette destinée à financer un actif douteux ou colmater des fuites, coûte même souvent sa cote banque de France à l’entrepreneur pour un long moment, car il fait alors un acte anormal de gestion, une faute, qui engage sa responsabilité, parfois pénale.

Les Grecs, qui fraudent, ne paient pas d’impôts, sont gouvernés depuis longtemps par des politiques corrompus et/ou irresponsables, certes, mais ne se sont guère battus pour faire de la vertu politique une valeur cardinale. Loin des valeurs de l’olympisme, les Grecs font le marathon en queue de peloton, et achètent leur participation, aux Jeux européens, à crédit, en espérant que leurs voisins paieront pour eux. Leur médaille d’or n’est qu’un lointain souvenir, ils nous envoient des médailles en chocolat et c’est nous qui devons les absorber. Bref, le contraire d’un entrepreneur. Une promesse de vie à crédit sur le compte des autres européens. Et aussi du FMI. Tout le monde s’y met, de façon il est vrai coupable, dans le sens où accorder progressivement plusieurs centaines de milliards d’euros de crédit aurait dû obliger les prêteurs à exiger quelques menues garanties. J’imagine que vos emprunts sont couverts par diverses et multiples cautions. Pas eux. Leur caution, c’est nous. C’est vous.

Sur ce, arrive un jeune robin des bois. Il a une bonne tête, sourit tout le temps et vient d’une idéologie qui est porteuse de responsabilité, une idéologie qui a fait ses preuves. Le communisme. Une idéologie où les riches doivent finir par payer l’addition pour cause de... réussite. Afin de devenir pauvres à leur tour. Le problème consiste ensuite à trouver de nouveaux riches. Tsipras a trouvé. La fameuse Troïka. La méchante Troïka qui a osé se mouiller pour que son pays puisse continuer à tricher sans pénalité. Elle doit payer car elle est coupable d’avoir aidé ce tonneau percé, à maintenir ses fuites. Il se fait élire comme tous les populistes de sa catégorie en promettant de ne pas payer l’addition. Et cela marche. Bien sûr ! Et selon l’extrême gauche et l’extrême droite, rassemblés dans l’extrême bêtise, trouvent que c’est pour l’un, une victoire de la démocratie et pour l’autre, une victoire contre l’Europe. Celle qui paie les salaires de ces mêmes députés européens, tels Marine Le Pen, qui ne semble aimer l’Europe que lorsqu’elle reçoit son chèque mensuel défiscalisé.

Puis Tsipras joue, avec brillot, aux imbéciles. Il faut être bien être doué au moins dans un sport quand on est Grec !  Et propose aux Grecs de le soutenir dans sa quête au défaut de paiement, afin de repasser l’addition à votre bon cœur. Surprise, ces gens sympathiques, qui furent jadis un peuple fier et exemplaire, prouvent que le temps est un bien mauvais ennemi, et votent "non". Non je ne paierai pas, non je ne ferai pas d’effort, non tout va bien chez nous, il n’y a que 25% de chômage et pas d’argent dans les caisses, donc il n’y aucune raison de faire un effort.

Alors chers amis, je vous le dis tout net, moi aussi, je lui dis NON.

NON, je ne veux pas de toi non plus, ni de ton sourire préfabriqué, qui masque une véritable lâcheté et hypocrisie, le sourire de celui qui t’arnaque en chantant.

NON, je ne paierai pas tes dettes, je ne les ai pas voulues, et je n’aime que les gens d’honneur, qui honorent leur nom par la qualité de leurs engagements.

NON, je n’aurai aucun état d’âme à ton effacement de l’idéal européen, qui est la solidarité et non le cambriolage.

NON, je n’ai pas envie d’une graisse inutile sur une Europe déjà exsangue, qui doit courir légère et non s’encombrer de communistes reconvertis en fossoyeurs de la finance européenne.

NON, je n’aurai pas de regrets, car sous peu, tu ramperas pour revenir sous le couvert de cette bien trop bonne Europe, une fois lynché par un peuple dépouillé, qui aura alors compris la signification de la parole donnée et reprise, volée et élira un autre responsable, moins irresponsable.

Mr Tsipras, les entrepreneurs paient leurs dettes. C’est ce qui leur permet de marcher la tête haute. Ceux qui la gardent haute en volant les autres sont en général, des dictateurs, des despotes, des hontes pour l’humanité. Vous paierez un jour et votre jeunesse vous laissera beaucoup de temps pour le regretter. Commencez à relire les manuels libéraux, vous en aurez bientôt besoin. Adieu Mr Tsipras, j’espère que les Européens auront le courage de prendre le risque de votre disparition.

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