Sciences Po : une fabrique à Wokes<!-- --> | Atlantico.fr
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La façade des locaux de Sciences Po Paris. L'idéologie woke s'est invitée au sein de la prestigieuse institution.
La façade des locaux de Sciences Po Paris. L'idéologie woke s'est invitée au sein de la prestigieuse institution.
©BERTRAND GUAY / AFP

Idéologie

La prestigieuse école de formation des élites de la nation est devenue une arme de guerre progressiste.

Jean-Pierre Marongiu

Jean-Pierre Marongiu

Jean-Pierre Marongiu est écrivain, conférencier, ingénieur, expert en Management et Directeur général et fondateur du thinktank GRES : Groupe de Réflexions sur les Enjeux Sociétaux.Perpetuel voyageur professionnel, il a parcouru la planète avant de devenir entrepreneur au Qatar où il a été injustement emprisonné près de 6 ans, sans procès. Il a publié plusieurs romans et témoignages dont : Le Châtiment des Elites, Qaptif, InQarcéré, Même à terre, restez debout ! Aujourd'hui conférencier et analyste societal, il met son expérience géopolitique au service d'une approche libérale-souverainiste de la démocratie.

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« Je ne m’excuserai jamais d’actes que je n’ai pas commis auprès de personnes qui ne les ont pas subis » Etudiant à Sciences Po anti-woke

À l’invitation d’une association étudiante de l’Institut d’Études Politique, Geoffroy Lejeune devait s’exprimer devant les élèves de Sciences Po Paris avant de se voir interdire de conférence par la direction, estimant trop à droite le jeune patron de Valeurs Actuelles.

Cette annulation sous pression d’une frange des étudiants progressistes n’est qu’une parmi des dizaines. Les penseurs, écrivains, sociologues ou hommes politiques considérés comme étant « trop à droite » sont irrémédiablement ostracisés et réduits au silence.

Qui définit le curseur de ce qui est trop à droite ? Qui lance des menaces de dégradations, de violence et parfois de mort à l’encontre des penseurs non progressistes ? Les tenants de l’identité et de l’ordre ou ceux de la déconstruction sociétale et de l’anarchie bien-pensante ?

Science Po est une école de prestige national qui, dans le même temps, reçoit à bras ouverts les candidats de l’ultragauche tels que Philippe Poutou et Jean-Luc Mélenchon.

Ces annulations ne constituent qu’une nouvelle étape de la cancel culture. L’objectif est d’empêcher l’expression des idées dérangeantes en faisant annuler les publications, diffusions ou discours de leurs auteurs. La direction de l’école refusant le pluralisme, sauf quand il est d’extrême gauche.

Dans le même temps, un collectif d’étudiants Being Black at Sciences Po veut imposer des cours d’antiracisme obligatoires aux élèves non racisés de Sciences Po Paris sur fond de décolonialisme et d’indigénisme.

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Ces activistes réclament ainsi la mise en place, par l’Institut d’études politiques de Paris, de modules obligatoires pour les étudiants concernant l’intersectionnalité raciale, à savoir la théorie critique de la race et la pensée décoloniale.

« Les États-Unis d'Amérique forment un pays qui est passé directement de la barbarie à la décadence sans jamais avoir connu la civilisation. »Oscar Wilde

Le concept d’un ethnomasochisme institutionnalisé nous vient des universités américaines où les blancs doivent quitter les bibliothèques afin de ne pas offusquer par leurs seules présences les étudiants racisés.

Le terme de race, pourtant proscrit de la constitution, n’a jamais été autant utilisé. Un mot utilisé par les adeptes d’un camp et interdit à l’autre.

Des listes de livres à lire fortement recommandées aux étudiants de Sciences Po ont été établies. Il est notable que cette liste ne concerne que des ouvrages axés sur l’antiracisme, portait essentiellement sur le supposé privilège blanc.

Sciences Po, déverse dans la vie publique et dans les administrations depuis des décennies des purs produits politiques « bienpensants ». Il s’agit d’une industrie idéologique stalinienne qui monopolise les médias. Ses nouveaux étudiants poussant simplement l’antiracisme à son paroxysme, à savoir la haine des Blancs, hétéros et chrétiens…

Sciences Po Paris vient de se doter d’un nouveau directeur, Mathias Vicherat, 43 ans, lequel est un proche d’Emmanuel Macron. Sans aucune expérience dans l’enseignement supérieur, mais appartenant résolument à une gauche progressiste, il a milité à l’UNEF et à l’ATTAC. Il a été choisi par le conseil de l’Institut d’études politiques pour prendre les commandes de la fabrique à wokes.

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L’école est régulièrement le terrain d’affrontements entre antifa et étudiants accusés de s’intéresser à des pensées différentes, donc nécessairement de Droite. Depuis plusieurs années, les élus et cadres de droite ne sont pas les bienvenus des étudiants activistes menaçant l’école de dégradations et de violence afin de faire avorter tout débat.  

Dans le même temps, toutes les salles de l’institut accueillent les débats les plus loufoques sur le wokisme, les luttes intersectionnelles ou encore la domination blanche. Le curseur de droite s’étendant jusqu’à François Hollande chahuté lors de son discours à Sciences Po.

La mainmise des bobos progressistes sur Sciences Po qui forme un grand nombre de dirigeants français est la garantie d’une asphyxie idéologique parmi les élites, et un facteur clivage avec la population française majoritairement de droite.

Les marxistes ont toujours considéré les écoles du pouvoir comme étant les relais de l’idéologie dominante. Il est clair que depuis une quarantaine d’années la tendance s’est inversée. Le pouvoir est aujourd’hui infiltré et contraint par des produits d’une idéologie minoritaire.

L’homogénéisation du discours politique est désormais la norme ainsi qu’une limitation drastique des propos jugés acceptables. Cela n’affecte pas seulement l’enseignement supérieur, mais plus généralement tous les secteurs de l’éducation. Et comme la production de futurs cadres administratifs et politiques ne cesse de croitre, c’est la société tout entière qui subit une oppression idéologique. Les germes d’une révolte populaire dévastatrice sont plantés.

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Les étudiants sont au cœur des pressions idéologiques de plus en plus fortes relayées par les médias mainstream. Plus réactifs que les générations précédentes, en raison des nouvelles technologies de communication les étudiants vivent dans des cages intellectuelles érigées par les théoriciens progressistes. Ils sont les soldats qui vont au front, la chair à canon idéologique, les premiers à s’insurger violemment contre tout propos présenté comme incorrect ou offensant par la doxa progressiste. La prise de parole plurielle interdite et dangereuse pour ceux qui l’osent.

Deux effets viennent aggraver la dérive totalitaire progressiste : d’une part l’attractivité de Sciences Po envers les jeunes bobos urbains, féministes, LGBT et écologistes et d’autre part la réforme des concours d’entrée qui gomme la méritocratie au profit d’une valorisation des origines des étudiants.

Aujourd’hui, Sciences Po a créé un environnement qui proscrit la pluralité de pensée et accouche d’un formatage intellectuel.

Face à de telles dérives, en brèche avec les principes fondateurs de la République, sans volonté politique de redresser le cap c’est la démocratie elle-même qui pourrait disparaitre.

D’autant que Sciences Po n’est pas la seule grande école à connaitre cette dérive. C’est toute l’éducation nationale qui est atteinte à en juger par la récente circulaire du ministre Blanquer concernant les élèves en transition de genre.

Aux États-Unis ou au Canada, le wokisme a déjà atteint des niveaux délirants et rien ne semble pouvoir inverser la tendance. La transition du genre est incontournable et est devenue un paramètre qualifiant pour toutes procédures ou projets. Les blancs sont contraints de s’autoflageller, d’embrasser les pieds des descendants d’esclaves et de se mortifier.

Ce courant idéologique commence à prendre consistance en France. À Sciences Po des étudiants sont désormais tenus de rédiger leur mémoire en écriture inclusive, contre l’avis du ministre de l’Éducation, sous peine d’être disqualifiés.

« À la base de notre civilisation, il y a la liberté de chacun dans sa pensée, ses croyances, ses opinions, son travail, ses loisirs. » Charles de Gaulle

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