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Sarkozy ou le retour du diable : et enfin le retour des délices de l’adversaire à haïr pour la gauche…
©Reuters

Oh oui encore !

Elle avait tant besoin de lui. Il se faisait désirer. Et finalement il a dit oui.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Un Sarkozy manquait et tout était dépeuplé. Un Sarkozy manquait et la vie des socialistes, n'avait plus aucune saveur. Un  Sarkozy manquait et la gauche n'avait plus ni horizon ni perspectives. Ca faisait si longtemps qu'elle était orpheline de lui. Et ce retour est vécu avec fébrilité: que du bonheur!

La gauche en effet n'a plus d'amour, plus rien à aimer. Aimer les pauvres ? Impossible depuis que ces gueux de "sans- dents" sont, en majorité, allés se blottir dans les bras de Marine Le Pen. Aimer la finance ? Elle y est tentée mais un reste de pudeur virginale l'empêche de consommer cette union. Aimer la France ? Elle ne l'a jamais su. Aimer Hollande ? Elle ne peut pas aimer un homme qui a été plaqué par 87% de ses compatriotes.

Restait la haine. Mais n'est pas haïssable qui veut. Comment détester un  François Fillon, lisse et propre sur lui, avec sa tête de fiancé idéal pour les jeunes filles de bonne famille? Comment haïr un Alain Juppé avec son (très bon) genre de père noble et respectable ? Mais heureusement Sarkozy vint.

Et avec lui c'est du tout bon. Il y'a donc de quoi mordre. Les temps délectables et délicieux du Nain, du Naboléon. Du Talonnettes était de retour. Un fasciste à détester. Un raciste a vilipender. Un héritier du maréchal Pétain à stigmatiser. Du premier soit. En plus, il est petit, teigneux et nerveux. Un rageux à la façon d'Averell  des frères Dalton.

Ainsi la gauche avait vécu ses plus belles heures à l'époque où Sarkozy était président. L'art de l'invective et l'outrance de la détestation avait valu programme pour elle. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle avait, pour lui disputer le job, désigné n'importe qui. Et quand en 2012 la bête immonde fut terrassée, la gauche crut être passée de l'ombre à la lumière, de la nuit au jour et de l'enfer au paradis. En vertu de quoi, elle fit avec n'importe qui, n'importe quoi.

Maintenant, elle va enfin pouvoir montrer sa pugnacité. Tous unis: frondeurs, hollandais, aubrystes. Tous ensemble : Montebourg et Macron, Aurélie Filippetti et Ségolène Royal, Cambadélis et Hamon, Cécile Duflot et Michel Sapin. Et pour quoi faire? D'abord pour se donner un peu de bon temps, afin d'avoir l'illusion d'émerger d'une calamiteuse dépression. Ensuite pour tuer le temps jusqu'en 2017. C'est d'ailleurs tout ce que la gauche est capable de tuer.

A lire du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Atlantico éditions), 2013. Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.

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