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Salon des Entrepreneurs – Laurent Baccouche : "Les créateurs d’entreprises ont compris que c’était dans la crise qu’il fallait en profiter pour se lancer"
©Franck Fourcha

L'interview Atlantico Business

Le salon des Entrepreneurs ouvre ses portes ce mercredi à Paris pour deux jours. Une 21ème édition davantage tournée vers le numérique où les jeunes chefs d’entreprises et porteurs de projets pourront rencontrer des centaines d’acteurs qui accompagnent la création ou la reprise d’entreprises.

Laurent Baccouche

Laurent Baccouche

Laurent Baccouche est le commissaire général du Salon des Entrepreneurs.

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Atlantico Business : Quelles nouveautés sur le salon cette année ?

Laurent Baccouche : Cette année, nous faisons un grand focus sur les usages du numérique et présenter tous ces outils qui accompagnent les entreprises. Cette connotation numérique du salon se retrouvera aussi dans la "Démo Zone" dédiée aux jeunes start-up qui mettent en place des outils permettant justement de trouver des clients, élaborer un business plan, réaliser une prospection… On essaie vraiment chaque année de construire notre programme pour répondre à chaque typologie de visiteurs : créateurs, repreneurs etc. Côté chiffre, si l’on mesure l’attention de participation, nous enregistrons une hausse entre 5% et 7% d’inscrits par rapport à l’an dernier. Cela veut peut-être dire que notre programme est de grande qualité mais je pense surtout que l’esprit d’entreprise s’installe de plus en plus dans ce pays. 

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Est-il plus facile de créer son entreprise aujourd’hui qu’il y a 20 ans ?

On peut dire que l’accompagnement de l’entrepreneur s’est professionnalisé depuis 20 ans. Avec les nombreuses structures existantes, quand un créateur à une question, il tombe sur un professionnel de qualité qui va lui donner les bons conseils. Administrativement, il y a eu beaucoup de simplification. Le parcours du créateur n’est pas toujours vraiment simple, il faut tout de même avoir des qualités entrepreneuriales, mais les outils d’accélérateurs de chiffre d’affaires et notoriétés sont plus nombreux. Et puis en 20 ans, la vrai révolution, c’est le numérique. Que ce soit en termes de communication, de crowdfunding, le numérique à tout changé. Vous pouvez mener vos activités tranquillement dans un petit coin et être connu dans le monde entier en quelques clics.

Si l’on regarde les chiffres, malgré la grogne des patrons et la crise, il y a toujours un certain engouement pour la création d’entreprise ? Comment l’expliquer ?

Cela vient du fait que le salariat est de moins en moins stable, que, bien souvent, l’ambiance générale sur son lieu de travail n’est pas forcément bonne, certains ressentent aussi un besoin d’indépendance vis-à-vis d’une hiérarchie. Il est vrai que crise ou pas crise, la création d’entreprises ne diminue pas. Les créateurs ont certainement compris que c’était dans la crise qu’il fallait en profiter pour se lancer. Cet esprit d’entreprise est vraiment à contre-courant de la conjoncture, c’est surprenant. D’ailleurs, si l’on regarde notre sondage réalisé pour le salon, 31% des Français déclarent qu’un jour ils veulent créer leur entreprise. Ça fait environ 15 millions de Français. Parmi ceux-là, 2,4 millions ont déjà un projet en tête. Donc période de croissance ou période de crise : il faut créer !

Les décisions récentes comme la baisse des charges, les pactes de compétitivité et de responsabilité peuvent-elles encourager les aspirants entrepreneurs ?

Je crois que toutes les mesures de baisse des charges ne peuvent avoir qu’un effet positif. Tout ce qui est fait dans ce sens-là est toujours un plus. Il faut le prendre comme tel. Maintenant, il fait bien avouer que tout cela n’est pas vraiment bien défini. Sur la volonté d’un créateur de se lancer cela peut avoir un impact mais je crois surtout que le vrai enjeu est de faire grandir sa boite, de la développer. Car là nous avons de vrais problèmes de compétitivité, d’emploi etc. Aujourd’hui, met-on vraiment les entrepreneurs au niveau où ils doivent être ? Les pouvoirs publics sont-ils bien concernés par cela ? On peut s’interroger. Et puis, je crois aussi que l’entrepreneur doit se poser les bonnes questions, doit se concentrer sur les bons secteurs et oublier ceux qui sont mort.

Propos recueillis par Julien Gagliardi

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