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Rebondissement dans l’affaire Bettencourt :  Françoise Meyers bientôt convoquée chez le juge ?
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Pendant cinq jours, François-Marie Banier, l’écrivain-photographe, jadis proche de Liliane Bettencourt a été confronté à ses accusatrices. Lesquelles le soupçonnait d’abus de faiblesse sur la vieille dame. Une grande partie de ces accusations s’est effondrée. Et le rôle de Françoise Meyers, la fille de Liliane, mis en exergue. Le procès en appel qui doit débuter le 10 mai à Bordeaux peut-il être reporté ?

Gilles Gaetner

Gilles Gaetner

Journaliste à l’Express pendant 25 ans, après être passé par Les Echos et Le Point, Gilles Gaetner est un spécialiste des affaires politico-financières. Il a consacré un ouvrage remarqué au président de la République, Les 100 jours de Macron (Fauves –Editions). Il est également l’auteur d’une quinzaine de livres parmi lesquels L’Argent facile, dictionnaire de la corruption en France (Stock), Le roman d’un séducteur, les secrets de Roland Dumas (Jean-Claude Lattès), La République des imposteurs (L’Archipel), Pilleurs d’Afrique (Editions du Cerf).

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L’épreuve a été difficile. Eprouvante même. Cinq jours de suite, en ce milieu du mois de mars, François-Marie Banier, le photographe –écrivain, l’un des personnages clés de l’affaire Bettencourt, a été confronté à ses cinq accusatrices, parmi lesquelles Henriette Youpatchou, l’infirmière de Liliane, Dominique Gaspard, ancienne femme de chambre, ou Christiane Djenane, l’ancienne secrétaire, jusqu'en 2007,  de l’actionnaire principale de L'Oréal. Ce trio avec Claire Thibout, ex-comptable de la milliardaire, s’était montré catégorique devant le juge d’instruction bordelais Jean-Michel Gentil. En substance : François-Marie Banier avait bien abusé de la faiblesse de Liliane Bettencourt. Ici, en se faisant établir des assurances-vie, là, en se voyant offrir des toiles de maîtres... Et le procès de Bordeaux qui  avait débouché le 28 mai 2015 sur une condamnation de Banier à 3 ans de prison dont 6 mois avec sursis. Or entre-temps, ce dernier, via ses avocats, Mes Laurent Merlet et Pierre Cornut-Gentille ainsi que Patrice de Maistre, l’ancien gestionnaire de fortune de l’héritière de l’Oréal, via ses conseils Pierre Haïk et Jacqueline Laffont,  avait porté plainte au Tribunal de grande instance de Paris  pour faux témoignage. Instruite par le juge Roger Le Loire, cette plainte visait évidemment Claire Thibout, la principale accusatrice de Banier et de Maistre. Or, cette dernière qui, par parenthèses, s’est fait porter pâle pour échapper à la récente confrontation avec Banier, a été mise en examen  le 27 novembre 2015, pour faux témoignage et attestation mensongère, par le juge d’instruction.  En effet à plusieurs reprises, lors de son audition du 27 novembre, l’ex-comptable a été prise en défaut. C’est ainsi, par exemple, qu’entendue auparavant par les gendarmes, elle assurait que Banier, en septembre 2008, avait soustrait une importante somme d’argent à Mme Bettencourt… Comment cela aurait-il été possible ? En effet, en ce mois de septembre, le dandy se trouvait à Venise avec sa protectrice. De même, sur l’aspect purement politique du dossier - le présumé financement politique de Sarkozy qui finalement obtiendra un non-lieu-, Claire Thibout livrera des versions différentes…Allant même jusqu'à se contredire.

Quelque temps  plus tard, en avril 2015, une autre partie du personnel de Mme Bettencourt, très proche de Claire Thibout – et très hostile à Banier surtout- ira faire un tour chez le magistrat instructeur. Que ce soit la femme de chambre Dominique Gaspard, l’infirmière Henriette Youpatchou ou la secrétaire particulière, Christiane Djenane.  La première, lors d’une audition chez les gendarmes, reconnaîtra clairement avoir rédigé des attestations hostiles à Banier à la demande de Françoise Meyers, la fille de Liliane. (La guerre entre la mère et la fille est, on le sait, l’une des clés de cette histoire balzacienne). Une autre proche de Liliane, interrogée par le magistrat instructeur fera des révélations ahurissantes. C’est ainsi qu’elle confessera avoir été dans un cabinet d’avocat, accompagnée de Françoise Meyers pour rédiger une attestation chargeant François Marie Banier. Tout ce petit monde se retrouvera mis en examen pour faux témoignage. Pour Banier et ses avocats, c’était une victoire qui portait un coup à l’instruction du juge Jean-Michel Gentil. Après de tels témoignages, restait une question : le juge Le Loire allait-il s’intéresser à Françoise Meyers ? Eh bien, la réponse est oui. D'autant qu’une somme d’argent importante 300 000 euros consentie à Claire Thibout, sous forme d’un prêt, intrigue. En effet, le dit-prêt ressemblerait plutôt à la contrepartie d’un service rendu à Françoise Meyers par la fidèle comptable. En l’occurrence : charger au maximum le gêneur, l’importun.  Autrement dit François-Marie Banier.  C’est dire que désormais, Françoise Meyers doit s’attendre à être convoquée par le juge d’instruction. Avec semble-t-il, à l’issue de son audition : le placement sous le statut de témoin assisté ou celui de mise en examen. Pour subornation de témoins. L’affaire Bettencourt repart. Un nouveau feuilleton en perspective ? On peut se demander, en tout cas, dans quelles conditions va se dérouler, à partir du 10 mai prochain, le procès en appel devant la Cour de Bordeaux ? 

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