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Quatre bonnes raisons de commencer 2014 avec le sourire
©Reuters

Pot aux roses

Cette semaine, Serge Federbusch revient sur les difficultés de François Hollande, la polémique de la quenelle et Médiapart.

Serge  Federbusch

Serge Federbusch

Serge Federbusch est président du Parti des Libertés, élu conseiller du 10 ème arrondissement de Paris en 2008 et fondateur de Delanopolis, premier site indépendant d'informations en ligne sur l'actualité politique parisienne.

Il est l'auteur du livre L'Enfumeur, (Ixelles Editions, 2013) et de Français, prêts pour votre prochaine révolution ?, (Ixelles Editions, 2014).

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1 - Kill Flanbill

Voilà notre président, celui censé apaiser la France rappelez-vous, brandissant un long sabre en terre saoudite et déclarant qu’il en aura bien besoin ! Brrr ... si des têtes doivent tomber, dites nous lesquelles Sire.

A moins que ces décapitations et étripages futurs ne soient circonscrits aux seuls membres du gouvernement ?

2 - Quenelle sauce diversion

Quelle belle figure d'antisémite que ce Dieudonné là ! Drumont en aurait raffolé, nonobstant sa négritude. Qualifier l'habit des déportés d'"habit de lumière" ou jouer sur le mot de shoah en brandissant un ananas ne laisse guère de doute sur la haine qui habite cet homme, largement mise au service de sa petite et lucrative entreprise.

Mais soyons reconnaissant, Dieudonné est utile. Les gogos qui se pressent à ses spectacles ou vocifèrent devant son théâtre sont plus facilement repérables et font tout pour s'attirer en retour la méfiance puis la détestation des Français. Femmes voilées hystériques, lascars de banlieue patibulaires, piliers de comptoirs couperosés : c'est un fameux cocktail. Que beaucoup de jeunes Arabes et Noirs des cités haïssent les Juifs n'est pas une nouveauté, les sinistres sketchs de Dieudonné ne font qu'ôter tout doute aux naïfs à ce sujet. Pour autant, faut-il dissiper ces remugles par la répression pénale ?

Non. Cela ne fait bien sûr que les victimiser. Le danger pour la démocratie est-il réel ? Pas davantage. A tous ceux qui ignorent l'Histoire, je ne poserai qu'une question : croyez-vous qu'Hitler soit arrivé au pouvoir grâce à ses diatribes antisémites ? Non, il est devenu chancelier du Reich du fait de la crise économique qui ravageait l'Allemagne, des emplois qu'il promettait, des plus de 6 millions de chômeurs de l'époque (13 millions avec le chômage partiel !) et de la complicité des grands capitaines de banque et d'industrie qui l'ont littéralement porté au gouvernement depuis le bureau de Von Papen. En 1929, avant la grande crise, le parti nazi ne recueillait que moins de 3 % des suffrages aux élections.

Dieudonné n'est en aucun cas une menace de cet ordre. Il ne s'appuie pas sur une fraction centrale d'un corps social délabré voué à l'embrigadement mais sur des groupes communautaires marginaux et indisciplinés.

En réalité, en cantonnant la contestation de la classe dirigeante à des gesticulations racistes et de l'humour gras, il conforte l'ordre établi. Bref, Dieudonné est un petit supplétif du système qu'il prétend apostropher.

Manuel Valls a donc grand tort de se servir de cet histrion comme d'une diversion à un moment où le gouvernement français et le président de la république sont frappés d'un discrédit complet. Car c'est bien de diversion qu'il s'agit. Y a-t-il eu ces derniers jours un événement particulier, des heurts, des troubles qui expliqueraient la soudaine appétence répressive de la place Beauvau ? Non. La manipulation est évidente. Il suffit d'entendre Mou-Président déclarer que les Français doivent soutenir le gouvernement dans cette affaire pour en avoir la confirmation. Tout cela a un détestable effet publicitaire pour Dieudonné.

Rappelons-nous que les pays où l'extrême droite fascisante a toujours fait les scores électoraux les plus faibles sont précisément les démocraties anglo-saxonnes où la liberté d'expression est totale. Laissons Dieudonné, si ça lui chante, mettre en scène le Protocole des sages de Sion en verlan et danser le rap sur Mein Kampf façon quenelle : le ridicule qu'il y gagnera sera la meilleure garantie de son insignifiance.

3 - Quand Médiapart découvre la douleur fiscale

Au nom de l'égalité avec la presse papier, Médiapart a décidé de s'affranchir de la loi fiscale et de s'appliquer lui-même un taux de TVA super-réduit. Il a rameuté ses lecteurs et partisans qui conspuent l'atteinte intolérable à la liberté d'informer, le coup de force d'un pouvoir liberticide, etc.

Sur le fond, et même si le propos déplaira peut-être à mes amis d’Atlantico, son raisonnement égalitaire est peu convainquant. Presse en ligne et presse papier n'ont pas les mêmes conditions économiques de production et de diffusion, notamment au regard du coût considérable de destruction des invendus et de la lourdeur des circuits de distribution. Que le modèle économique de l'information en ligne soit mal assuré est une chose, qu'il doive être conforté par un privilège fiscal en est une autre. En réalité, c'est le niveau réduit d'imposition des journalistes et des activités journalistiques dans son ensemble qui pose un véritable problème d'égalité en France. Sans même parler des montagnes de subventions données par l'Etat qui entretient une dépendance malsaine.

Au fond, en réclamant à cor et à cris ce taux super-réduit, Médiapart et ses soutiens rendent hommage à une évidence libérale : le niveau de la fiscalité en France est globalement défavorable à l'émergence d'activités nouvelles. Pourquoi ne pas appliquer une TVA minimum à tout ce qui est conçu sur le Net ?

Médiapart veut expulser le Luxembourg de l'Union européenne parce qu'il permet aux épargnants dits riches de se soustraire à des niveaux de fiscalité aberrants. Mais il réclame le même jour, pour son propre bénéfice, une taxation ramenée à un montant dérisoire. Le tri entre les bonnes raisons d'échapper à la lourdeur du fisc et les mauvaises, Médiapart le fait sur une base idéologique : son combat culturel et politique incarne le bien, les efforts des possédants pour mettre à l'abri leur capital est l'expression du mal. Au fond, seul un credo religieux les distingue. Mais ce serait trop long à expliquer aux lecteurs de Médiapart.

Ce qui est toutefois le plus choquant dans l'attitude du site de Plenel est la méthode employée, qui consiste à se faire justice fiscale soi même.

Ce choix du fait accompli serait vilipendé avec force cris d'orfraie par Médiapart si d'aventure banquiers et industriels décidaient de leur propre chef de se gratifier d'un taux d'impôt sur les sociétés diminué. Médiapart déteste les niches fiscales sauf celles dans le confort desquelles il aboie contre le grand capital.

Il n'a pas eu de mots assez durs pour critiquer le choix du recours à l'arbitrage pour régler le différend entre Tapie et la filiale du Crédit Lyonnais qui l’avait embarbouillé ou les conditions de cession de l'hippodrome de Compiègne à une société de courses. Dans les deux cas, il s'agissait pourtant d'appliquer des règles juridiques particulières pour tenir compte de la spécificité des situations. Précisément ce que réclame aujourd’hui Médiapart en matière de TVA.

Bah ... avec un peu de chance le Père Noël accordera à Plenel le passe-droit qu’il réclame. Car, voyez-vous, dans nos démocraties, Saint Nicolas doit se faire ré-élire.

4 - Électoralisme marseillais en folie

Notre premier ministre ce Ayrault vient de promettre 30 millions d'euros de l'Etat à la compagnie maritime SNCM afin "de permettre de couvrir les besoins de trésorerie estimés nécessaires par l'entreprise pour l'année 2014", dans un courrier au député PS Mennucci, candidat à la mairie de Marseille.

Dans en France menaçant faillite, une telle gabegie au profit d’intérêts corporatistes et politiciens locaux et de syndicats marrons donne la nausée, même aux plus accoutumés au spectacle de la misère étatique.

5 - Bonne année 2014, chers lecteurs. Oubliez toutes les affreuses choses que je vous donne à lire et que mille (Pots aux) roses s’épanouissent dans vos vies !

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