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Quand une militante islamiste compare les interdictions de burkini dans les piscines municipales à la Shoah
©FETHI BELAID / AFP

Deux poids, deux mesures

Faut-il une loi pour inciter les islamistes à prendre des cours d'Histoire et éviter qu'ils se ridiculisent ?

Naëm Bestandji

Naëm Bestandji

Écrivain/essayiste, Naëm Bestandji est un laïque et féministe engagé. Il a longtemps travaillé dans le domaine socio-culturel auprès des enfants et adolescents des quartiers populaires. Il y a toujours vécu et a été très tôt confronté à la montée de l'intégrisme religieux.

Il a publié de nombreux articles sur l’islamisme politique.

Son site internet : https://www.naembestandji.fr/

Il est l’auteur d’un essai remarqué, pour tout comprendre sur le sexisme politique du voile : « Le linceul du féminisme – Caresser l’islamisme dans le sens du voile » (éditions Séramis, novembre 2021).

Voir la bio »

Sinon, pour en finir et arrêter de tourner autour du pot :
- Faut-il une loi pour inciter les islamistes à prendre des cours d'Histoire et éviter qu'ils se ridiculisent ?
Zakia Meziani est une militante politico religieuse, identitaire et sexiste. En un mot, elle est islamiste. Épousant l'idéologie des Frères Musulmans, dont elle porte le symbole sexiste et politique sur sa tête, elle fait sienne toute leur rhétorique et leurs méthodes. Elle est l'exemple type de ce que j'analyse depuis des années.
Elle use avec allégresse de la rhétorique d'inversion : elle se présente comme militante antiraciste mais uniquement sur le sujet du voile (ou pour dériver sur la Palestine).

Une des actions de "l'association Pour la reconnaissance des droits et des libertés à la femme musulmane" dont Zakia Meziani est la présidente.

Une des actions de "l'association Pour la reconnaissance des droits et des libertés à la femme musulmane" dont Zakia Meziani est la présidente

Zakia Meziani instrumentalise le féminisme pour sa lutte palestinienne

Zakia Meziani instrumentalise le féminisme pour sa lutte palestinienne

Comme tous les islamistes, elle racialise l'islam et fait peu de distinction entre les musulmanes voilées et non voilées pour essentialiser toutes les musulmanes à sa radicalité. Ainsi, toute opposition au sexisme et à l'aspect politique du voilement (ce qui est justement son cas) est brandie comme "raciste". Le terme "islamophobie" est évidemment un de ses préférés. Comme tous les islamistes, elle aime lier critique et moquerie de l'islam avec les propos et actes anti musulmans, pour faire de toute critique de sa radicalité un délit de blasphème ("islamophobie").
Elle se présente également comme féministe. Une nouvelle fois, son féminisme se réduit à la défense de son sexisme "religieux". Comme je l'avais longuement détaillé dans d'autres écrits, cette inversion totale permet de saisir le terme "féminisme" pour le redéfinir et le retourner contre la société en général et les féministes en particulier. C'est une des méthodes clés de la stratégie victimaire.
En résumé, sa promotion de la discrimination sexiste à travers le voile serait féministe, la lutte contre son auto discrimination "choisie" parce qu'elle a un vagin et des "formes" serait de la discrimination et du racisme.
Pour porter ce combat politique et faire la promotion de l'idéologie des Frères Musulmans, elle s'investit depuis des années à Tourcoing dans diverses actions. Elle milite inlassablement pour la légalisation du voilement des fillettes à l'école par sa lutte acharnée contre la loi de 2004.
Son histoire militante et politique colle parfaitement à l'histoire de la jonction entre l'extrême droite musulmane et une partie de la gauche : sa victimisation permanente a séduit EELV pour qui elle fut candidate aux élections cantonales en 2015, apothéose de l'"islamisto-gauchisme" à Tourcoing.
Fidèle à son idéologie (qui n'est pas l'écologie), elle s'est aussi investie dans la pseudo "consultation des musulmans" organisée par des Frères Musulmans avec pour tête de file l'ex du CCIF Marwan Muhammad.
Elle est également présidente de "l'association Pour la reconnaissance des droits et des libertés à la femme musulmane". Nous retrouvons là encore l'essentialisation de toutes les musulmanes à son extrémisme pour faire croire à la société qu'elle correspond au profil type de la musulmane, et que "les musulmanes" auraient légalement moins de droits et de libertés que les autres. Ce mensonge, qui n'a que pour but de jouer sur l'émotion, est la même sémantique qu'Alliance citoyenne.
Nous retrouvons cette alliance idéologique et de terrain entre son association, le CCIF (tout deux Frères Musulmans) et les idées d'Alliance citoyenne dans certaines rencontres (Identité Plurielle est l'autre nom de l'association de Zakia Meziani).

Nous retrouvons encore Marwan Muhammad. Julien Talpin était aussi intervenant. Il est celui qui a inspiré à Alliance citoyenne les "méthodes d'organisation des citoyens" de Saul Alinsky. La convergence avec les Frères Musulmans est donc une nouvelle fois établie.

Emportée par son fanatisme, elle a montré son soutien au burqini par un propos que l'on retrouve régulièrement dans les milieux islamistes : la comparaison entre l'oppression que subiraient "les musulmanes", selon elle, et l'extermination des Juifs. Elle compare l'extermination de millions de personnes en raison de ce qu'elles étaient en tant qu'Êtres humains, avec un règlement applicable à tous les citoyens sans distinction de couleur, d'origine et de religion. Elle considère le refus d'accorder un privilège au sexisme des islamistes comme la volonté d'exterminer la totalité des musulmans. Par sa publication, elle a poussé la racialisation de l'islam (car on adhère à une religion, elle ne fait pas partie de l'ADN) à l'extrême. Elle a poussé cette racialisation au point de comparer les musulmans aux Juifs pour tenter de hisser par tous les moyens "l'islamophobie" (c’est-à-dire le blasphème) au niveau de l'antisémitisme. La référence à la Shoah est le point culminant.
Elle aurait pu prendre pour exemple un autre génocide. Alors pourquoi celui-là ? Parce que l'Holocauste est la carte premium, le top du top de la victimisation. Par son ampleur et le traumatisme que cela a créé en Europe, il n'y a pas meilleure comparaison pour susciter de façon macabre l'empathie d'un maximum de citoyens.

Comme je l'ai dit, elle n'est pas la première à y avoir recours. Marwan Muhammad par exemple le fit sans complexe en avril 2011. Voir mon article sur ce sujet (1).

La publication de Zakia Meziani a suscité de nombreuses réactions, notamment dans la presse locale. Face à l'ampleur que prend la polémique, elle l'a supprimée au cours de la nuit dernière. Mais elle n'a pas effacé son idéologie de sa mémoire. On n'efface pas des idées si profondément ancrées. C'est ce qui est particulièrement effrayant et devrait effrayer toutes les féministes.

(1) Le CCIF et sa référence à l’Allemagne des années 30, l’arroseur arrosé

Retrouver cet article sur le site de Naëm Bestandji : Une militante islamiste instrumentalise la Shoah pour défendre le sexisme du burqini

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