Quand Roland Dumas soupçonne Manuel Valls d’être un peu juif sur les bords…

Du temps de François Mitterrand, on disait ceci de son proche entourage : "pour le droit, il a Badinter, pour le tordu, il a Dumas." Deux avocats célèbres mais qui ont aussi en commun d’avoir été tous deux présidents du Conseil Constitutionnel. Tous deux ont vieilli. Badinter est resté droit. Dumas s’est tordu un peu plus.

Il s’est fabriqué une nouvelle notoriété (une nouvelle jeunesse ?) dans le monde arabo-musulman. Les colonnes des journaux saoudiens, algériens, syriens, etc, lui sont ouvertes. Et les chaînes de télévision de ces pays dirigent régulièrement leurs caméras vers le visage émacié du noble vieillard. C’est que là-bas, la parole de Dumas vaut de l’or, ou plutôt son pesant de pétrodollars. Car son crédo, parfaitement rôdé, tient en quelques mots que la clientèle locale aime entendre en tirant langoureusement sur son narguilé. Pour lui, en effet, Israël est coupable, forcément coupable, coupable d’exister. Et les Juifs, où qu’ils soient, où qu’ils vivent, sont également coupables tant qu’ils n’apportent pas au procureur Dumas la preuve irréfutable qu’ils haïssent Israël.

Roland Dumas est, depuis assez longtemps, ignoré par la presse française, lasse de ses litanies haineuses et monotones. Mais ces derniers jours, en raison de la promotion de son nouveau livre, il a quand même été un peu invité. Ainsi, il était l’autre jour chez Jean-Jacques Bourdin et il s’est lâché, sans doute frustré par un si long silence. Car hélas, personne chez nous ne lit ce qu’il confie à la presse arabe : du Dieudonné dans un bas de soie, ou si l’on préfère, de la merde dans une robe d’avocat.

" - Manuel Valls est sous influence juive en raison de ses alliances. - Vous faites allusion à sa femme ? - Oui, bien sûr. " Selon les critères de Roland Dumas, qui doit bien connaître les lois de Nuremberg, l’épouse du Premier Ministre n’est pas aryenne. Y en a qui fouillent dans les poubelles. Lui préfère fouiller dans les alcôves.

Les raisonnements assez visqueux de l’ancien ministre des Affaires Etrangères s’arc-boutent sur un TOC (Trouble Obsessionnel Compulsif) solide comme le dôme de la Mosquée Al-Aqsa. Tout ce qui arrive de tragique chez nous en Europe est du, selon lui, à l’onde de choc du conflit israélo palestinien, et donc de la faute des Juifs d’Israël et d’ailleurs. Les enfants juifs assassinés à Toulouse par Mohammed Merah ? La faute d’Israël ! Les Juifs tués à Bruxelles, à Paris, à Copenhague ? La faute de la politique sioniste !

Les propos de Roland Dumas ne mériteraient en rien d’être mentionnés s’ils n’étaient pas présents en sourdine dans un discours assez en vogue. Dans ce chœur dont le but est d’absoudre les assassins, c’est lui qui parle le plus fort. En effet, il n’a plus rien à perdre. Même pas sa réputation qui est partie au fil du caniveau qui mène vers les égouts. On sait que naguère, Roland Dumas fut un grand séducteur. Mais l’âge aidant, les maîtresses se sont faites rares. Alors il s’est tourné vers la seule qui lui a paru consentante : la Palestine. On espère très sincèrement pour elle que leurs rapports sont restés platoniques