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PSG : l'argent des Qataris n'achète pas tout (le monde)
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Footu

David Beckham, Kaka, Pato : les trois cibles principales du PSG pourraient ne pas venir dans la capitale. Le Paris version Qatar semble ne pas séduire plus que ça ces trois stars du foot qui préfèrent leur mode de vie aux billets de banque.

 Santiago

Santiago

Santiago est blogueur.

Il tient la bibliothèque en ligne catallaxia.net et écrit de temps en temps pour le webzine La catallaxine.

 

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L’argent ne fait pas tout. Ce qui a toute les allures d’un truisme est pourtant une réalité que le PSG version carnet de chèque Qatari vient d’apprendre à ses dépends, avec l’échec de trois transferts de stars internationales (Beckham, Kaka et Pato pour ceux qui reviennent de leur voyage sur la Lune) dans ses rangs. Ainsi la rancune populaire parfois trop confortablement installée dans des idées toutes faites sur le caractère mercenaire des footballeurs, redécouvre que les demi-dieux du stade sont des êtres humains n’ayant pas que le salaire et les émoluments annexes dans la batterie des paramètres qui guident leurs choix de carrière.

Certes, le "premier sexe" en souffrira une fois de plus, on redécouvre, avec les cas de Beckham et de Pato, que, comme tous les autres mâles, même ceux qui courent 90 minutes à une vitesse où nous en tenons une seule, contrôlent les ballons, en maîtrisent la course, et ne prétextent pas avoir à faire pur s’échapper du mur lorsqu’un tireur est bien décidé à le propulser de toutes ses forces dans leur direction, bref ces sportifs que nous ne seront pas, sont à l’écoute de leur épouse et prennent en compte le bien de leur famille dans leurs décisions. Rassurons-nous donc, ils n’échappent pas à la règle voulant que derrière les plus grandes joies et les plus grandes peines d’un homme, se trouve la plupart du temps l’ombre courbée d’une femme…

Les agents ne font pas tout non plus. Alors que ceux-ci vivent des "coûts de transaction" entre clubs et joueurs et ont tout intérêt à multiplier le va-et-vient des marchandises (si, si) qu’ils gèrent, on s’aperçoit dans les tractations frénétiques de Leonardo et Ancelotti que la logique sportive des entraîneurs n’est pas un concept vide dans le foot professionnel. Que le footballeur ait une valeur marchande comme n’importe quel travailleur, que celle-ci décline avec le temps là où pour d’autres catégories l’inverse est de mise (du moins jusqu’à une certaine limite où tout cerveau n’est plus bon à grand-chose) ne fait pas qu’arrivé à certain âge les stars du ballon rond se mettent à vouloir banquer le plus possible un argent qu’il leur restera une vie à gérer. Car ce qui fait que le rendement de leurs efforts sur le terrain est au plus haut, est dépendant d’un tout à l’alchimie fragile qui échappe au simple aspect comptable des choses. Ces trucs tous bêtes que sont le psychologique ou les interactions systémiques du collectif d’une équipe, et qui fait qu’un club de foot (comme toutes les autres entreprises) ne peut être modélisé à partir de quelques variables qu’on aura extirpées laborieusement de l’épaisse réalité du monde comme le veulent les économistes bornés.

Ainsi pour des raisons de natures diverses, le PSG, à l’heure actuelle, n’est pas en train de constituer son pôle de Galactiques en vue de faire rêver l’Europe entière. Cela pourra rassurer les supporters l’OM qui faisaient la tête lorsqu’ils comparaient le retour de Brandao avec les noms annoncés au club rival. Mais le carnet d’échecs désormais bien entamés de la nouvelle direction du PSG, nous rappelle aussi que les footballeurs nous ressemblent sur certains aspects ( "tu vois, hein, chérie !") et que le foot ne se réduit pas simplement à un jeu de calculatrice. Et ça, au fond, quand même, ça fait du bien.

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