PSG-LEIPZIG : 1-0 Les Parisiens préservent leurs chances en remportant une victoire inquiétante<!-- --> | Atlantico.fr
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Neymar PSG Leipzig Ligue des champions sport qualification parc des princes compétition football Mbappé Verratti
Neymar PSG Leipzig Ligue des champions sport qualification parc des princes compétition football Mbappé Verratti
©FRANCK FIFE / AFP

Ligue des Champions

En souffrant le martyre et en balbutiant leur football, les Parisiens signent malgré tout une victoire essentielle. Grâce à un pénalty imaginaire transformé par Neymar, ils reprennent la seconde place du groupe à Leipzig et restent maître de leur destin.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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En football, les choses vont si vite que l'on peut passer en trois mois de la finale de la Ligue des Champions à un match de tous les dangers dès les phases de poules de l'édition suivante. Parce qu'il totalisait deux défaites sur ses trois premiers matchs (le pire bilan sous l'ère Qatari), le PSG était donc dos au mur et il lui fallait absolument prendre sa revanche sur Leipzig s'il voulait préserver ses chances dans la course à la qualification. Vous vous souvenez certainement que le match aller avait laissé les joueurs, le coach et les supporters veufs d'une victoire et pères d'un mauvais souvenir car après une bonne première période, l'équipe de la ville lumière s'était éteinte. Avec les retours d'Mbappé, Neymar et Verratti (sur le banc au départ), tout le monde avait espéré qu'elle se rallume... 

Malheureusement, il n'y a certainement pas de quoi crier "Fiat Lux" ce matin, tant nous n'avons pas été éblouis, loin s'en faut, par le jeu pratiqué par les Parisiens. Nous aurons au mieux aperçu une étincelle à peine suffisante pour entrevoir une suite dans la compétition. Pour le dire autrement, après une prestation pareille, à part l'essentiel, c'est-à dire la victoire, il n'y a pas grand-chose de positif à retenir... sauf l'idée paradoxale qu'il est possible de gagner un match en étant battu par son adversaire dans quasiment dans tous les domaines. Soit la maîtrise (38% de possession seulement !), l'engagement physique, les duels et même dans l'organisation (de mémoire de supporters, on n'avait jamais vu le PSG jouer aussi bas). À la lueur de ces éléments, vous comprenez que rarement une victoire Parisienne n'aura autant ressemblé à une défaite. 

Comme souvent cette saison, le talent des individualités n'aura pas compensé les faiblesses de l'ensemble. Pour l'expliquer, faisons un petit tour du propriétaire.

En commençant par Neymar, lequel est, comme nombre de ses coéquipiers, hors de forme physiquement. On ne gardera de son match que son pénalty imaginaire mais bel et bien transformé (10e) et son égoïsme stérile (28 ballons perdus !). Le refrain est connu, moins le Brésilien est en forme, plus il force son "je". Comme il veut tout faire tout seul en voulant se dédoubler à tous prix, il nous met hors de nous. Après une partie comme ça on espère pour lui qu'il ne se voit pas avec les yeux des autres. Pour Mbappé le bilan n'est pas meilleur, puisqu'il a été invisible. Quand il se cache autant, on ne voit que ça. Le meilleur attaquant Français de sa génération affiche désormais un bilan inquiétant : il n'a tout simplement pas marqué en Ligue des Champions en 2020.

Les autres ne sont pas en reste... Di Maria ne s'est pas contenté de passer à côté de son match, il est aussi passé à côté de son entraîneur sans le considérer lorsque celui-ci lui a demandé de céder sa place à Rafinha à la 68e... Jolies manières.

Verratti est rentré pour les dix dernières minutes, soit pour lui le temps nécessaire pour récolter un 101ème carton sous les couleurs Parisiennes, ce qui est énorme si l'on rapporte à ce chiffre les 384 jours d'absence (!) qu'il totalise pour des blessures aussi diverses que variées... 

Quant à Paredes et Herrera, ils ont montré que quand ils ne font rien, ils le font bien. À la réflexion, seuls Marquinhos et Navas auront su se montrer à la hauteur des enjeux énormes de la soirée.

La vue d'ensemble n'est pas bien meilleure et si vous ajoutez à ce tableau déjà peu flatteur que l'équipe était fréquemment coupée en deux vous en conclurez que ça fait beaucoup. Cela dit, comme bien souvent avec cette équipe, c'est certainement ce qui ne s'achète pas qui fait le plus défaut : le cœur.

Et nous nous prenons à regretter que celui qui avait rendu la sienne beaucoup trop tôt n'ait pas pu offrir un supplément d'âme à des Parisiens qui en manquent tant. J'évoque ici, vous l'aurez compris, la triste disparition de Christophe Dominici, un cador qui avait su faire du panache sa véritable affaire et qui n'avait pas son pareil pour nous faire fondre à chaque fois qu'il s'enflammait. Lui rendre ici un modeste hommage est la moindre des choses puisque Dominici est de ces champions qui autorisent des passerelles transdisciplinaires, parce qu'ils émeuvent en illustrant, en incarnant hautement ce qu'est l'effort et couvrent tout le répertoire du genre. De toute évidence, celui qui fonçait dans l'existence à bride abattue nous manquera comme il manquera désormais à tous ceux qui regardent une partie de leur jeunesse avec les yeux remplis de beaux souvenirs sportifs.

Ces égards étant rendus, revenons à nos Parisiens que trois problèmes majeurs semblent accabler : 

- Un manque de condition physique qui s'explique et se comprend (un peu) par l'absence de préparation estivale (on ne peut pas ambitionner, après un confinement long de plusieurs semaines, des résultats à court terme pour un Final 8 importantissime et se donner en même temps les moyens pour performer à long terme). Mais malgré tout, ce groupe nous montre depuis quelques semaines que lorsqu'on n'a pas de jambes, on peut toujours courir...

- Un manque de maîtrise émotionnelle lorsque l'équipe est sous pression (l'équipe totalise déjà 5 défaites en 14 matchs cette saison ; les matchs contre l'OM et Monaco ont laissé des traces et une élimination en phase de poule aurait ressemblé à un accident industriel).

- Un coach qui parait fatigué de tout et qui semble ne plus savoir où donner de la peine. Pire, celui qui passait pour un excellent communiquant devient de plus en plus maladroit et en proie à ses nerfs lorsqu'il prend la parole. Pour Thomas Tuchel les semaines se suivent et ressemblent, il parait sans solutions et on se demande bien quels leviers il pourra actionner dans les jours qui viennent. 

Bien évidemment, à l'heure du bilan, les comptables pourront rétorquer que l'essentiel est préservé et il sera difficile de leur donner tort... mais les esthètes pourront tout de même regretter le niveau général et le projet de jeu proposé quand on dispose de tels moyens. Ils pourront aussi leur répondre que les Parisiens ne sont pas pour autant sortis de l'auberge puisque la première place semble promise à Manchester United et que les échéances à venir seront délicates. Avec un déplacement chez les Red Devils mercredi prochain et la réception de Bayaksehir le 8 décembre, on peut en déduire que le duel à distance avec Leipzig pour la seconde place du groupe est loin d'être terminé.

Quoiqu'il en soit, cette victoire Parisienne laisse curieusement le groupe et ses supporters au bord du silence tant elle ressemble comme deux gouttes d'eau à une victoire à la Pyrrhus. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le club, l'équipe et l'entraîneur ressemblent de plus en plus à un avenir ne reposant plus que sur des suppositions.

À mercredi prochain.

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