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Primaires UMP : et vous, Nathalie Kosciusko-Morizet, quelles sont vos propositions pour que les gens normaux puissent habiter à Paris ?
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Profession de foi

A quelques jours du premier tour de la primaire UMP pour les élections municipales à Paris, Atlantico interroge les candidats sur leurs propositions.

Nathalie Kosciusko-Morizet

Nathalie Kosciusko-Morizet

Nathalie Kosciusko-Morizet est une femme politique française.

Députée de la quatrième circonscription de l'Essonne à partir de 2002, elle occupe les fonctions de secrétaire d'État chargée de l'Écologie, puis chargée de la Prospective et du Développement de l'économie numérique, au sein du gouvernement François Fillon II (2007-2010). Secrétaire générale adjointe de l'UMP et maire de Longjumeau, elle est nommée ministre de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement le 14 novembre 2010. 

Elle est actuellement conseillère de Paris, et présidente du groupe Les Républicains.

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Atlantico : Comment se loger à Paris alors que le prix du mètre carré dépasse en moyenne la barre des 8000 euros ?

Nathalie Kosciusko-Morizet : Après douze ans de municipalité socialiste, les prix des logements à Paris atteignent des niveaux inégalés. Rue de Charonne par exemple, dans le 11ème arrondissement, le prix du neuf a quasiment été multiplié par deux, passant de 6 000 à 11 500 euros par mètre carré. L’équipe sortante a sa part de responsabilité dans cette envolée : pour faire croître ses recettes, elle a elle-même fait augmenter les prix des terrains qu’elle vendait. Au point que certains terrains nus à Paris coûtent désormais aussi cher que des logements construits de l’autre côté du périphérique ! L’encadrement des loyers s’est ajouté à cette politique incohérente et a rigidifié un peu plus un marché qui, au contraire, a besoin de souplesse. Je favoriserai donc la construction de logements « intermédiaires » à destination des classes moyennes : ils ont été sacrifiés par la municipalité sortante, qui les a déclassés en logements sociaux. J’ai pour cela annoncé un principe simple : pour tout nouveau logement social, un logement intermédiaire sera construit.

Comment donner aux Parisiens les moyens de fonder une famille alors que tout semble aujourd'hui les en décourager ?

Le nombre de familles qui quittent la capitale est aujourd’hui supérieur au nombre de familles qui s’y installent. Pire, l’écart entre les départs et les arrivées s’est encore creusé ces dernières années. Je crois que ce phénomène traduit un réel mal-être des familles parisiennes. Si elles ne sont pas éligibles au logement social ou ne sont pas fortunées, les classes moyennes sont trop souvent contraintes de partir à l'arrivée du 2ème enfant faute de trouver un appartement. C’est pourquoi je compte faire des classes moyennes les principales bénéficiaires de ma politique du logement, grâce au logement dit « intermédiaire ».

Je poursuivrai également la création de places de crèche, en harmonisant leur répartition sur le territoire parisien. Il est anormal que le nombre d’ouvertures de places de crèche dépende de l’orientation politique de tel ou tel arrondissement. Un seul critère doit présider : les besoins réels de chaque arrondissement. Je diversifierai également les offres d’accueil pour proposer des solutions de garde plus à la carte, adaptées aux différents modes de vie des Parisiens. 

Comment lutter efficacement contre la pollution et rendre la circulation plus fluide ?

En mettant fin immédiatement à l’idéologie assumée de l’équipe sortante qui vise à « dégoûter » les automobilistes sans proposer de solutions de transports alternatives. La suppression par exemple de 85 000 places de stationnement, a certes entraîné une réduction du trafic automobile, mais aussi une explosion des bouchons. Paris s'est d'ailleurs vue décerner en 2010 la médaille d’or de la métropole la plus embouteillée d’Europe par la société d’info-trafic américaine Inrix. Une politique qui s'est soldée par un échec cuisant sur le front de la lutte contre la pollution puisque le nombre de jours avec une mauvaise qualité de l'air à Paris est passé de 53 en 2001 à 89 en 2011 ?

L’incohérence, c’est celle d’une équipe qui se dit déterminée à lutter contre la pollution mais qui renouvelle sa propre flotte et ses bennes à ordure avec des véhicules diesel, ou bien en votant pour l’achat de bus diesel par le STIF au mépris de la santé des parisiens.

Je compte au contraire mener une politique cohérente, qui assure une plus grande fluidité de la circulation. Londres a adopté un système pour adapter en temps réel le rythme des feux tricolores, soit au final une réduction de 10 % des temps de circulation, c'est un dispositif qui pourrait être déployé à Paris. Je relancerai par ailleurs la construction de parkings pour les automobilistes et les deux roues, en souterrain, mais aussi aux portes de Paris. Je propose un principe simple : aucun mode de transport ne doit être réduit s’il n’est pas compensé par un autre. De même, par cohérence, je supprimerai le diesel de la flotte municipale.

Certains membres de la « Manif pour tous » ont dit vouloir utiliser la primaire parisienne comme tribune. Qu'en pensez-vous ? Que souhaitez-vous leur dire ?

Ne vous trompez pas d'enjeu, ne vous trompez pas d'adversaire. La seule question qui me parait décisive aujourd'hui pour se déterminer est de voter pour la ou le candidat à la primaire pour Paris qui a le plus de chances de faire barrage à l'équipe sortante, celle ou celui qui est en mesure de mettre en échec  Anne Hidalgo.

Si vous deviez en un mot marquer votre différence avec les autres candidats, quel serait-il ?

Le volontarisme. Un maire peut beaucoup, tout particulièrement à Paris. Pourtant, sur de nombreux sujets, on a l’impression que l’équipe actuelle a tout simplement démissionné. On le voit par exemple avec la sécurité, dossier sur lequel elle se cache derrière la loi et la préfecture de Police pour expliquer qu’elle n’a pas saisi la question à bras le corps. Or, je n’accepte pas que le Louvre ferme parce que les agents sont débordés par l’afflux de pickpockets. Je n’accepte pas que les Chinois considèrent Paris comme une ville dangereuse, alors que 26 % des entreprises parisiennes déclarent que leur activité dépend du tourisme. Je n’accepte pas que les classes moyennes fuient Paris faute de trouver un logement. C’est parce que je récuse toute idée de fatalité que je suis candidate. Il ne doit y avoir qu’une seule place pour Paris : la première.

Propos recueillis Alexandre Devecchio

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