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Elysée : le casse-tête Borloo
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Editorial

[Mise à jour 8 avril 10:05] Le départ de Jean-Louis Borloo de l'UMP, rejoint par Rama Yade, était déjà sur Atlantico le 24 mars...

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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Dans quelques jours, Jean-Louis Borloo fêtera ses 60 ans. Le bel âge pour devenir candidat à la présidence de la République pour la première fois ? Peut-être. Le numéro un du parti radical valoisien (les radicaux de centre-droit pour faire court) qui rêve surtout, en secret, de succéder à Bertrand Delanoë à la mairie de Paris en 2014, anime en tous cas les débats internes dans l’entourage de Nicolas Sarkozy.

Sa candidature aiderait-elle le président sortant à se faire réélire ? A l’Elysée, les avis sont partagés. Lors d’un récent tête-à-tête avec le Chef de l’Etat, l’ex ministre de l’Ecologie a essayé de lui vendre un curieux scénario. « Si je me présente, cela élargira l’offre à droite et au centre, a-t-il expliqué à Nicolas Sarkozy. Le Front National reculera mécaniquement et moi, je prends des points à tout le monde : à la gauche, à Bayrou, à Hulot… Ca te fera des réserves de voix pour le second tour. Aujourd’hui, tu n’en as aucune ». Selon nos sources, le président de la République s’est montré très réservé face à cette démonstration. En petit comité, il l’aurait même rejetée en bloc. « Moi, aujourd’hui, on me déteste, s’est-il emporté. Je suis au plus bas dans les sondages, on ne me voit même plus au second tour. Imaginez la surprise si j’arrive en tête comme en 2007 ? Ca créera une dynamique incroyable ! C’est comme ça que je gagnerai. »

Déjà très populaire

S’il veut y aller, Borloo devra donc se passer de l’onction élyséenne. Et revenir à la méthode qui l’a vu conquérir la mairie de Valenciennes en 1989 : à la hussarde. Borloo n’était à l’époque investi par aucun parti. Son seul viatique était un management réussi du club de foot de la Ville ! Elu maire, il s’est taillé une solide popularité en rénovant le centre-ville, en développant un programme ambitieux de « culture pour tous » et, bien entendu, en parvenant à convaincre des entreprises de s’installer dans la région, créant ainsi des milliers d’emplois dans un bassin longtemps sinistré.

Une popularité qui n’a fait que croître au fil de sa longue carrière ministérielle entamée à la Ville sous Chirac en 2002 et qui a connu son apogée sous Nicolas Sarkozy à la tête d’un riche portefeuille de l’Ecologie avec rang de ministre d’Etat jusqu’en novembre 2010.

Fédérer le centre

Prochain rendez-vous stratégique pour l’homme providentiel du centre : le congrès de son parti les 14 et 15 mai prochains. Plusieurs questions devront être tranchée durant ces deux jours. D’abord, la relation avec l’UMP. Une rupture l’aiderait à fédérer le centre-droit (Nouveau Centre d’Hervé Morin, Gauche Moderne de Jean-Marie Bockel et Progressistes d’Eric Besson) mais nul ne sait, sur le plan financier, où cette nouvelle confédération dénicherait les moyens de ses ambitions. Ensuite, le dialogue avec le Parti radical de gauche.

Depuis la scission il y a 40 ans, les deux petites formations radicales se regardent en chiens de faïence. Actuellement, on discute, on se renifle. Bernard Tapie, proche de Borloo et de Baylet (président du PRG), joue les marieuses… Enfin, quel candidat pour 2012 ? Hervé Morin tenté par un galop d’essai est crédité de 1% dans les sondages, Borloo de 7% alors qu’il ne s’est pas encore mis en mouvement. Nul doute qu’il saurait surfer sur les sujets qui travaillent aujourd’hui la société française et qui ont toujours été au cœur de son projet politique : le chômage, le malaise des banlieues, le débat sur la laïcité…

Rêvons le temps d’une chute de papier : Jean-Louis Borloo candidat, Rama Yade qui l’a rejoint en décembre comme porte-parole, un tel duo aurait a minima le mérite de disputer le terrain médiatique à Marine le Pen.

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