Pourquoi les fesses en or massif de Kim Kardashian sont de gauche<!-- --> | Atlantico.fr
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Kim Kardashian a montré ses fesses en une d'un magazine.
Kim Kardashian a montré ses fesses en une d'un magazine.
©Instagram

Tous derrière…

Il sera apporté quelques éléments de réponse à cette affirmation péremptoire. En tout cas, elles valent des millions.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Vous n’avez pu échapper à cette photo. Elle est partout : cambrure parfaite, fesses bien huilées à la demande du photographe. Sur une autre photo, Kim Kardashian a montré ses seins, tout aussi parfaits, tout aussi bien huilés. Mais ils ne peuvent nous intéresser car ils ne délivrent aucun message politique.

Ses fesses, elles, sont en revanche porteuses d’une idéologie très spécifique. Et - arrêtons le suspense – elles sont de gauche ! Si vous êtes de droite, vous pouvez quand même les regarder. Et même si vous êtes centriste, tendance couille-molle, cela vous est également permis.

Elles sont de gauche car selon tous les spécialistes des canons de la beauté féminine, Kim Kardashian incarne à elle seule tous les charmes du mélange et du métissage. La peau lisse des asiatiques, les yeux noirs des européennes du Sud et la cambrure magnifique des filles noires. Vénus callipyge, Vénus hottentote…

Elles sont de gauche de façon quasiment génétique, héréditaire. Car celui qui les a immortalisées est le célèbre Jean-Paul Goude. Dans les années 80, il s’était fait la main (façon de parler) avec Grace Jones, une ravissante Noire photographiée nue et cambrée comme c’est pas possible avec une bouteille de champagne à la main. Une des photos de Kim Kardashian est la copie conforme et fidèle de cette célèbre image.

Des années 80, on peut dire que Jean-Paul Goude en fut en quelque sorte le metteur-en-scène. Pendant ces années-là, c’était "Black is beautiful" (mais, hélas, elles ne ressemblaient pas toutes à Grace Jones). Pendant ces années-là, les années Mitterrand, c’était la fête obligée. La coke assumée comme moyen de transgression révolutionnaire. On sniffait, on buvait, on étalait ses fringues et son fric. Et on portait sans complexe des Rolex avant que la célèbre montre ne déchoit avant de se loger sur le poignet de Nicolas Sarkozy.

Quiconque ne sortait pas avec un mannequin noir (de préférence photographié par Jean-Paul Goude) était considéré comme un loser et un has-been. Quiconque n’avait pas des liasses de billets de banque (réhabilités car de gauche) sortant de sa poche était définitivement classé dans la catégorie des pauvres types, des "sans-dents" dirait-on aujourd’hui. C’était bling-bling, c’était de gauche, comme Grace Jones et aujourd’hui Kim Kardashian.

C’est dans ces années-là que fut forgé par des think-tanks qui ont servi de modèle à Terra Nova le concept de Lib-Lib : libéral-libertarien. Donc une alliance inavouée, mais bien réelle, avec le capitalisme tant décrié par ailleurs. Les héritiers des "Lib-Lib" de l’époque s’appellent des "bobos". Et cette abréviation s’est tellement imposée qu’on a oublié qu’elle voulait dire "bourgeois-bohème". Et dans "bourgeois-bohème", il y-a "bourgeois" ! Pour la forme, les bobos disent ne pas aimer le libéralisme. Et ils détestent Adam Smith et son éloge de la "main invisible du marché". Mais ils se pâment quand ce marché, voué aux gémonies, est symbolisé par les fesses très visibles de Kim Kardashian.  

Et du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Atlantico éditions), 2013. Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.

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