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Pourquoi l’après-Hollande a déjà commencé
©Reuters / Stéphane Mahe

Edito

Le chef de l'Etat apparaît tellement impuissant à maîtriser le cours des choses que l’éventualité d’un second mandat a pris l’allure d’une chimère.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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On croyait que le climat politique de la France avait touché le fond, tant la morosité du pays est grande et l’angoisse de la population à un niveau critique et chaque jour, on a pourtant le sentiment d’explorer de nouveaux abîmes.  Partout des signes de tension nouveaux apparaissent : chaque nuit depuis quelques jours des policiers défilent dans les rues des grandes villes pour clamer leur ras-le-bol devant la situation insupportable dans laquelle le pouvoir les a plongés. A l’approche de Noël resurgit la querelle dans certaines cités pour savoir si l’on peut encore installer des crèches dans les mairies sans bafouer la loi de 1905 sur la laïcité. Dans les campagnes, certains paysans sont à la limite du soulèvement face à la dégradation de leurs conditions de vie. Au Parlement, la majorité socialiste se lance à corps perdu dans une politique démagogique de création de nouveaux impôts pour torpiller les mesures qui avaient été prises par Emmanuel Macron, sans craindre d’alourdir l’endettement du pays déjà insupportable. Un climat véritablement explosif parait s’installer, auprès duquel les craintes nées de la Grande-Bretagne prête à quitter l’Europe apparaissent comme une simple bluette. Le nouveau détonateur a été actionné par François Hollande lui-même, à la faveur d’un livre de 660 pages comme aucun prédécesseur n’en a jamais écrit. Il s’y dévoile comme  un personnage  narcissique, qui se contemple lui-même avec délectation, tout en  portant des jugements à la fois cyniques et cruels  sur tous ceux qui l’entourent. Au lieu de magnifier le rôle de chef de l’Etat, il se regarde dans un miroir qui reflète uniquement son impuissance à maîtriser le cours des choses, en cherchant tout simplement à passer le temps le plus agréablement du monde en imitant celui qui dans le passé avait le mieux incarné la France à ses yeux, Henri Queuille, le champion de l’immobilisme sous la quatrième république.  

« Avec ce livre, François Hollande a dégoupillé une grenade, résume un dirigeant socialiste et il est en train d’exploser en plein vol ». Il a provoqué une véritable secousse tellurique qui ébranle jusqu’à ses partisans  les plus fidèles. Le désarroi est au niveau maximum au sein d’un parti qui entrevoit désormais sa disparition après les dramatiques échecs du quinquennat. La gauche de la majorité multiplie les initiatives pour torpiller les derniers  projets de réforme et revenir à la situation pure et dure « anticapitaliste »qui était la règle à l’origine du quinquennat. L’Assemblée nationale vient ainsi de voter la taxation des actions gratuites distribuées par les  sociétés cotées à leur personnel  et l’augmentation de la  taxe sur les transactions financières, deux mesures qui vont  à l’encontre du souhait exprimé par le gouvernement d’attirer  les  capitaux qui seraient  tentés de fuir la Grande-Bretagne. Emmanuel Macron est devenu l’ennemi d’une partie de la majorité qui cherche à démanteler les dispositifs- pourtant modestes –qu’il avait mis en place. Dans ce maelstrom, où la silhouette de Mélenchon  prend du relief, le gouvernement parait tétanisé et sans réaction. Car les principaux de ses représentants s’imaginent qu’ils pourraient constituer un recours pour succéder à un président en train de se dissoudre au point que l’éventualité d’un second mandat a pris l’allure d’une chimère.   

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