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Pourquoi changer de banque ne relèvera  plus du parcours du combattant
©Reuters

Edito

Petite révolution dans le monde de la finance à partir de lundi 6 février, les particuliers qui désirent changer de banque pourront le faire sans avoir à effectuer un véritable parcours du combattant comme c’était le cas jusqu’ici.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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La loi Macron qui va enfin entrer en vigueur sur ce plan donne acte à une revendication exprimée depuis longtemps mais qui restait lettre morte face aux difficultés rencontrées dans un changement d’établissement. Dans un monde en mouvement, nos compatriotes faisaient preuve jusqu’ici d’ ne étonnante stabilité dans le choix de leur établissement financier. Quatre et demi pour cent de la population seulement procédait à un changement chaque année, alors que la moyenne est de onze pour cent en Europe. Cette fidélité apparente était davantage subie que choisie comme en témoigne ll a pression en faveur d’une réforme qui  était devenue très forte, en particulier en raison de l’explosion des tarifs bancaires à laquelle on assiste depuis plusieurs mois, les banques cherchant à trouver de nouvelles ressources pour faire face à l’hémorragie de leurs recettes entraînée par la chute des taux d’intérêt.

Désormais, les  clients qui veulent  opter pour le changement n’auront  pas à subit les tracasseries administratives pour transférer leurs comptes :  l’établissement d’accueil s’occupera de tout sans frais dans des délais qi ne devraient pas dépasser quelques semaines.  Plus de soucis désormais pour les virements,  les prélèvements, les domiciliations. Les banques assurent qu’elles se sont préparées  à un changement  qui va accélérer la concurrence entre  les établissements, en principe au bénéfice du consommateur. Certaines tenteront au demeurant de conserver leurs clients en revenant  par  exemple sur la taxation qu’elles opéraient sur les opérations, d’autant que le début de remontée des taux d’intérêt leur apportera un certain soulagement.

Cela dit, le législateur ne  pouvant jamais faire les choses simplement en France, des restrictions ont été apportées à la liberté de changer. Ainsi, le système ancien restera en vigueur pour les comptes titres,  les livrets de caisse d’épargne et l’assurance-vie, pour lesquels il existerait là aussi pourtant  une demande  en faveur du changement, surtout lorsque les détenteurs de fonds constatent les différences qui existent dans la rémunération offerte selon les banques : mais pour l’instant,  ils resteront prisonniers  de celui qu’ils ont choisi au départ.

En définitive, la réforme concernera essentiellement  fonctionnement  de la vie courante des ménages, ce qui  représente déjà un élément important. Les principaux bénéficiaires seront les jeunes et ceux qui n’ont pas un patrimoine  élevé. Mais il faudra aller plus loin, car la révolution digitale qui se met en place, est en train de  modifier les comportements  et obligera  le monde  financier à se transformer.  Aujourd’hui, le banquier n’est plus limité  à un monde très codifié, car les opérations  impliquant de l’argent se font partout, chez soi grâce à internet, dans les magasins, les bureaux de tabac, etc.  D’autres géants extérieurs à la banque vont s’y manifester, comme Apple ou Google. Orange s’apprête aussi à créer un établissement propre à la suite du succès rencontré par  les banques en ligne. Bref, c’est tout le paysage du monde des paiements qui est appelé à se transformer. Comme toujours  la France qui réclame toujours le changement, tarde à le mettre en œuvre et se situe dans les derniers pays à modifier ses usages, Mais, tôt ou tard,  elle ne pourra y échapper.

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