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Les chefs d’entreprises ont fait savoir au gouvernement qu’il devait y avoir des solutions pour qu’une grande majorité de salariés puisse travailler sans risques pour eux-mêmes et pour les autres.
Les chefs d’entreprises ont fait savoir au gouvernement qu’il devait y avoir des solutions pour qu’une grande majorité de salariés puisse travailler sans risques pour eux-mêmes et pour les autres.
©LOIC VENANCE / AFP

Atlantico Business

Vivre avec le virus d’accord, mais ça devrait commencer par permettre aux populations non contaminées ou protégées de revivre normalement. Si l’Etat s’y refuse, les entreprises sont bien décidées à passer outre et prendre en charge la question.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Actuellement, les populations non contaminées ou protégées du virus pourraient très bien vivre en liberté. Voyager librement, aller au restaurant et au spectacle, faire son shopping ou se réunir pour faire la fête. Tous les moyens techniques existent pour autoriser toutes ces libertés. On pourrait même confiner les cas positifs, qui sont évidemment porteurs du virus et qui, parfois, ne le savent pas eux-mêmes puisque beaucoup sont asymptomatiques.

Ou bien le virus a rendu tous les dirigeants complètement fous, ou bien il y a des raisons idéologiques, secrètes, conscientes ou inconscientes, qui consistent à penser qu‘on protègera les humains de la maladie en enfermant toutes les populations, y compris ceux qui ne sont pas malades et ceux qui ne peuvent pas l’être.

L’idéal, bien sûr, serait que tout le monde soit vacciné. Dans ce cas, on peut fermer le banc  et renaitre à la vie normale. Mais c’est une utopie. D’abord, parce qu’on n’a pas les moyens de vacciner très vite les 7 milliards d’hommes et de femmes dans le monde. Ensuite, parce qu’une partie de la population mondiale ne voudra pas se faire vacciner pour des raisons qui relèvent de leur culture et de leur éducation. Les anti-vacs ne sont pas une spécialité française mais disons que nous sommes assez forts sur ce segment. Mais passons.

En attendant, au nom de quoi faudrait-il enfermer l’ensemble de l'humanité parce qu’une frange de population reste vulnérable ?

En France à la mi-mars, il y a déjà 5 millions de personnes vaccinées. Il existe entre 15 et 20 millions de personnes qui sont immunisées parce qu’elles ont déjà eu la Covid et ont des anticorps.

Il y aurait donc entre 15 et 20 millions de Français et Françaises protégées de la Covid-19. On ne comprend pas pourquoi cette population ne pourrait pas vivre normalement, aller travailler, déjeuner ou diner au restaurant, aller au spectacle, au sport ou se réunir en famille ou entre amis pour faire la fête. En quoi ces gens-là sont-ils dangereux ou menaçants ?

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Maintenant, la mise en liberté du reste de la population se fera au rythme lent de la vaccination. Elle pourrait, en attendant, s’opérer plus rapidement par le testing, le tracking et l’isolement. Ça existe dans beaucoup de pays qui ont réussi à vaincre l’épidémie. Singapour, Nouvelle-Zélande, Israël ... et même l’Espagne où la vie a repris avec l’application de mesures assez strictes.

Nous n’aurions aucune excuse technique et financière à procéder à ce type de précaution. Nous avons les tests, nous pourrions tracer les contaminés et leurs cas contacts. Le digital qui permet de localiser n’importe qui porteur de son smartphone, le digital qui permet au centime près de découvrir la moindre fraude fiscale... ce même digital serait en mesure d’intégrer notre état de sant par rapport au virus et le faire savoir.

Nous n’avons aucune excuse technique pour ne pas tester. Les autotests, par exemple, sont utilisés depuis des mois en Grande Bretagne ou aux États-Unis et permettent à n’importe quel restaurant, n’importe quelle entreprise, n’importe quelle salle de spectacle de tester à l'entrée tous ceux qui veulent accéder à l’espace.

En Israël, la vie reprend un cours normal parce que la grande majorité de la population est immunisée et montre son badge vert pour accéder à la salle de sport ou au restaurant. Les discothèques vont même rouvrir d’ici peu…

Les entreprises sont concernées, les écoles et les universités le sont également au premier chef. Et personne ne comprend que l’Etat s’oppose à de telles procédures.

Certains vont nous expliquer qu‘on ne peut pas créer des inégalités entre Français.

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Tout se passe comme si pour être sûr et encore pour protéger la population, on était obligé d’enfermer la totalité des populations, y compris la masse de ceux qui ne sont plus menacés.

Le résultat de cette situation, qui est globalement autoritaire et dangereuse, c’est que les chefs d’entreprises sont en train de s’organiser pour tester leurs salariés avant de les faire entrer dans leurs locaux. Les magasins vont donc s‘équiper, les salles de spectacle vont également s’équiper. Tous les établissements aujourd’hui qui accueillent du public sont déjà équipés pour vérifier que ce public n’est pas porteur d’une arme blanche ou d’une arme à feu. La technique doit nous permettre de vérifier si certains sont porteurs du virus.

Les avions et les aéroports sont eux aussi équipés de portiques magnétiques avant l’embarquement. Et c’est le premier facteur de la sécurité imposé en général par le pays de destination.

Les chefs d’entreprises, par la voix de leurs organisations professionnelles, ont fait savoir au gouvernement qu’il devait y avoir des solutions pour qu’une grande majorité de salariés puisse travailler sans risques pour eux-mêmes et pour les autres. Et ces chefs d’entreprise, très nombreux, sont prêts à prendre en charge les procédures si on sait que ce sont les seules solutions pour vivre avec le virus sans risque.

Les restaurateurs et les directeurs de théâtre ont déjà fait des propositions dans ce sens.

Pour l’instant, ils ne sont guère entendus pour une raison simple : l‘administration n’y croit pas. Elle invente des prétextes les plus divers pour expliquer qu’il n’y a pas d’alternatives. Les gens qui ont besoin et envie de travailler ne le supporteront pas. Les chefs d’entreprises non plus.

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